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Black Sigil: Blade of the Exiled
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Black Sigil: Blade of the ExiledHors du temps
Black Sigil a su se faire attendre. Après des années de développement, un changement de support et de nombreux reports, le jeu a enfin débarqué aux USA le 9 juin. Annoncé comme le RPG à l'ancienne par excellence, Black Sigil a su éveiller la curiosité des joueurs nostalgiques de l'époque 16 bits.
Si le début du jeu frise l'amateurisme, le jeu monte progressivement en puissance et se révèle finalement à la hauteur de ce que l'on en attendait. Kairu, exilé sans magieLe monde de Bel Lenora est régi par la magie, et tous les habitants naissent avec la capacité d'en utiliser. Il y a cent ans, un homme qui ne pouvait utiliser de magie, Vai, traversa le continent, semant sur son passage morts et tragédies. Après une lutte acharnée, il fut banni par le puissant Duc d'Averay.
Aujourd'hui, Kairu, le fils adoptif du Duc, ne peut utiliser de magie, et les craintes d'antan ressurgissent. Après avoir tout tenté en vain pour que Kairu puisse utiliser la magie, le Duc se résigne à bannir son propre fils à la demande du roi, alors que le monde est de nouveau en proie à de nombreuses attaques de monstres. Banni par les siens, Kairu va se retrouver dans un monde inconnu et découvrir sa destinée, en compagnie d'Aurora, la fille du Duc, tête brulée au grand cœur. Une quête initiatique commence alors, au cours de laquelle nos héros vont découvrir l'origine de leur monde... Le scénario se révèle classique, mais passionnant à suivre. Après un démarrage plutôt mou, à l'instar de l'ensemble du jeu, l'histoire décolle et propose son lot de scènes touchantes, de révélations surprenantes, et bien sur de situations cocasses et drôles. Elle est surtout servie par un casting réussi et travaillé, qui arrive quelque peu à s'éloigner des traditionnels clichés du RPG japonais. Du bon gros old schoolEn se lançant dans Black Sigil, il ne faut pas s'attendre à un RPG qui innove fondamentalement et exploite au maximum les capacités de la DS. Dès les premières minutes, c'est une 2D typée Super Nintendo qui accueille le joueur, avec le découpage "carré" des décors qui était la norme à l'époque. Le résultat évoque les derniers Squaresoft sur la 16 bits de Nintendo, et aurait placé le jeu parmi les plus beaux RPG du support grâce à des sprites soignés, correctement animés, ainsi que des décors colorés fourmillant de détails. Hélas, en 2009, le jeu est techniquement un peu dépassé et est assez léger pour la DS, surtout durant une première moitié qui propose des magies assez fades et des boss aussi impressionnants qu'un film de Steven Seagal. Mais, comme si les développeurs avaient évolué avec leur bébé, le jeu monte en puissance, et les derniers boss sont souvent énormes et soignés, une progression que l'on retrouve par ailleurs dans tous les compartiments.
Le jeu opte sans surprise pour un déroulement classique, imposant une alternance d'explorations de villages et de lieux, reliés par une carte, et on peut à tout moment changer le personnage que l'on déplace d'une simple pression sur la gâchette droite, un détail toujours plaisant. Hormis lors de quelques passages proposant des ennemis visibles à l'écran avant de les affronter, les combats sont aléatoires, avec une fréquence aussi élevée que durant l'époque 16 bits. Ceux qui voyaient en Suikoden Tierkreis un cador pour le nombre de combats peuvent tout de suite se détourner de Black Sigil, on atteint juste un niveau hallucinant, dont il faudra s'accommoder pour espérer apprécier le jeu. Les villes sont des havres de repos permettant de se reposer, d'en apprendre plus sur le monde grâce aux villageois et livres présents, et bien sur de faire ses emplettes en objets et équipements. A l'instar des Shining Force, on ne peut faire porter que quatre objets aux personnages (en dehors des armes, cependant), que l'on assigne avec le même design de quatre cases en croix. Chaque objet possède une limite utilisable en combat, il faut donc bien gérer et répartir ses différents objets, on ne peut abuser des objets de régénération lors des combats. À noter que l'on récupère ses points de magie en marchant dans les zones de combats aléatoires, mais qu'étrangement l'écran supérieur de la DS affichant les points de vie et magie ne le répercute pas en temps réel. Les lieux regorgent d'énigmes, sont assez complexes et tranchent avec les longs couloirs ou les lieux de quatre pièce qui sont de plus en plus monnaie courante dans les RPG d'aujourd'hui. Ils sont généralement conclus par un affrontement contre un Boss, souvent pas bien difficile si on a bien préparé le combat. D'ailleurs, en dehors du début, le jeu ne pose pas trop de problèmes pour peu que l'on fasse un peu de leveling. Une pincée de Final Fantasy 6Bien sur, quand on pense à la Super Nintendo, le RPG qui semble incontournable est Final Fantasy 6, le chef-d'œuvre de Squaresoft qui reste encore pour beaucoup comme le meilleur RPG du développeur, si ce n'est le meilleur RPG de la création. Il paraissait donc naturel que le Studio Archcraft s'en inspire, et la filiation est évidente. Si l'ambiance heroic fantasy traditionnelle n'a que peu de rapport avec le monde dominé par la technologie du mythe, les constructions des jeux sont similaires.
- Tout d'abord, si Black Sigil propose bien un héros plus ou moins bien défini (Kairu), chaque personnage de l'histoire est parfaitement développé, et il n'est pas rare que le groupe de sépare. Séparations, croisements, quêtes personnelles, flashbacks, c'est un ensemble de destins qui va construire l'histoire, et non un héros autour duquel gravite un groupe. Dans Black Sigil, comme dans FF6, chaque protagoniste est le héros de sa propre histoire. Il est par ailleurs intéressant de noter qu'on y trouve aussi des personnages optionnels, pas forcément évidents à récupérer. - On peut également séparer le jeu en deux parties distinctes, entrecoupées par un grand changement dans le monde et la séparation du groupe. Cela n'évoque-t-il pas instantanément la séparation entre le "Monde de la Balance" et "Monde des Ruines" ? - Le personnage de Nym présente une similarité indéniable avec Gau. - Enfin, la présence d'une carte en mode 7 dans la même veine, de quelques fuites de lieu chronométrées et d'un dirigeable devraient finir de convaincre les plus sceptiques. Il ne faudrait pourtant pas croire que Black Sigil est un jeu qui sent le réchauffé et qui manque de personnalité, il faut plutôt y voir un vibrant hommage de développeurs qui ont surement été des joueurs fans de RPG à l'époque. Un zeste de Chrono TriggerSi le déroulement emprunte à Final Fantasy 6, le gameplay est lui résolument inspiré de celui de Chrono Trigger. Combats avec trois combattants tournant autour de l'ATB et possibilité d'apprendre des techniques doubles évoquent immédiatement l'autre mythe 16bits de Squaresoft.
Mais réduire le gameplay des combats à une simple copie serait affreusement réducteur, car les développeurs ont su innover un peu. Contrairement à ce que l'on trouvait dans Chrono Trigger, l'allonge des armes influe grandement sur le déroulement du combat. Ainsi, les armes de corps à corps obligent le combattant à aller au contact pour asséner son coup, ce qui implique un déplacement, qui prend plus ou moins de temps. Le système prend alors tout son sens avec les aires de combat, qui intègrent des obstacles sur une plus ou moins grande aire. Ainsi, combattre sur un pont peut vite se révéler difficile avec que des bourrins, et il faudra régulièrement utiliser son tour pour se déplacer à l'aide de la gâchette. La disposition de l'équipe est donc très importante, même s'il arrive que l'on soit pris par surprise, désorganisant la troupe face aux ennemis. Le placement est aussi très important pour les attaques spéciales et les magies qui possèdent chacune leur allonge propre et zone d'effet, que l'on peut moduler en cours de jeu avec quelques objets spécifiques. L'apprentissage des diverses techniques simples se fait avec le temps, tandis que les attaques combinées (trois différentes par "couple" de personnage) s'apprennent uniquement lorsque les deux personnages combattent côte à côte, ce qui incite encore plus à varier son équipe, même si la particularité de chaque lieu et le fait que les équipiers en attente gagnent de l'expérience (à peine moins) sont assez de prétextes pour faire tourner. On regrettera tout de même l'introduction des combats : un simple écran noir sans aucun son qui laisse perplexe, et pourra souvent être confondu avec un changement de zone en proximité d'une sortie... Des annexes à la hauteur, une bande son pas si malS'il y a bien un point sur lequel Black Sigil ne soutient absolument pas la comparaison avec les gloires de l'époque, c'est bien au niveau de sa bande son. Si les thèmes sont plutôt jolis, aucun ne parvient à transporter réellement, ni à sublimer quelques scènes pourtant touchantes, ce que la musique de l'opéra de Final Fantasy 6 faisait à merveille, pour ne citer que l'exemple le plus significatif. On note également un cruel manque de variété durant la première moitié du jeu, lors de laquelle quatre musiques se battent en duel, avant une deuxième moitié bien plus fournie et réussie, pour un résultat vraiment bon au final. La qualité sonore est elle d'époque, c'est-à-dire assez moyenne aujourd'hui, mais elle renforce la nostalgie, et finalement, c'est peut-être mieux ainsi.
Black Sigil puise dans les légendes de l'ère 16 bits, et le fait plutôt bien, mais il manque ce petit grain de folie qui fait basculer un bon jeu en un titre inoubliable, un classique. On se rend compte alors à quel point Final Fantasy 6 et Chrono Trigger sont des jeux cultes, intemporels, des références qu'un bon jeu typé old school d'aujourd'hui ne peut qu'effleurer malgré ses qualités certaines. Signalons également que certains joueurs rapportent de nombreux bugs et freezes qui entachent la progression, même si pour ma part j'ai fini le jeu sans subir un seul contretemps. Black Sigil, ou le dernier RPG de l'ère 16 bits exilé sur DS. Véritable hommage aux grands jeux de l'époque, le titre évoque par moment les légendes Final Fantasy 6 et Chrono Trigger, dont il s'inspire largement. Malheureusement, la fréquence des combats hallucinante et le manque de dynamisme de l'ensemble devraient en rebuter plus d'un.
À réserver aux fans des RPG classiques de la Super Nintendo, qui replongeront avec plaisir dans une ambiance qui leur est si chère.
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