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Gensō Suikoden Tsumugareshi Hyakunen no Toki
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Gensō Suikoden Tsumugareshi Hyakunen no TokiSi loin, si proche...
On avait laissé Suikoden il y a près de trois ans avec Tierkreis, épisode controversé qui a déçu de nombreux fans malgré ses qualités indéniables. La série culte est enfin de retour, mais fait à nouveau une infidélité aux consoles de salon pour s'offrir une nouvelle incartade sur PSP, six ans après la sortie de la compilation regroupant les deux premiers épisodes sur le support.
Petit bilan après une demie douzaine d'heures passée sur Gensō Suikoden Tsumugareshi Hyakunen no Toki. À travers les époquesPour la deuxième fois consécutive, Konami nous présente un épisode à part, qui ne s'intègre pas dans le formidable univers construit par la série. Inutile donc de chercher quelconque référence, rune ou figure récurrente au cours du jeu, qui reprend le concept en vogue du moment : le voyage temporel.
Dans un monde menacé de destruction tous les cent ans par une créature qui se multiplie et dévore tout sur son passage, l'Empire Saint d'Aionian a émergé et domine par la force, dans le but de se préparer au retour du monstre redouté. Cette année va marquer le centenaire de son dernier passage... Dans la bourgade de Terube, un jeune guerrier et ses deux amis - Myura et Gino - passent leur temps à s’entraîner pour faire face à la menace. Mais ce jour-là, en rentrant au village, ils vont être confrontés à des monstres qu'ils n'avaient encore jamais rencontrés, et dont le nombre ne cesse de grandir malgré tous ceux qui tombent sous leurs coups. Acculés, nos jeunes héros vont être envoyés dans le passé par Zephon, un étrange garçon dont les intentions semblent bien mystérieuses. En naviguant entre le présent et les deux siècles précédents, il leur faudra trouver des alliés à même des les aider à lutter contre l’inéluctable. Notamment les héros qui avaient du en leur temps affronter la terrible bête... Sans faire d'étincelles, la trame de départ est bien amenée et surtout parfaitement soutenue par la mise en scène convaincante, à l'intensité dramatique indéniable. Il faudra tout de même composer avec un début très bavard bien que très rythmé, qui laisse assez peu de place à l'action. Et il reste à juger si le voyage dans le temps ne devient pas un ressort trop simple et source d'incohérences sur le long terme. Hardcore fans s'abstenirGrande inquiétude de nombreux fans des Suikoden, le respect de certains fondamentaux de la série est une nouvelle fois quelque peu bafoué.
On ne retrouvera pas avec cet épisode les joies des petites promenades dans les villes, qui se résument encore à des choix de bâtiments où se rendre. Encore pire, l'exploration sur la carte est réduite, elle aussi, à de simples choix de destinations, et le jeu nous prend par la main en nous indiquant par un drapeau la prochaine. Pas plus de réconfort dans le chara-design, qui s’éloigne grandement de celui ayant fait la renommée de la série. Sans forcément démériter - loin de là - et évoquant par moment celui de Suikoden 5, il présente des traits bien plus classiques et sans grande originalité, avec un rendu parfois un peu léger à l'écran au niveau des illustrations. Enfin, mais cela ne devrait pas déranger tous les publics, le héros n'est pas muet et peut même régulièrement effectuer des choix de réponses à donner. Pourtant, on ressent dès le départ la patte Suikoden. Serait-ce ce petit côté celte de la bande son qui rappelle furieusement les anciens opus, avec quelques pistes typiques de la série reprises à bon escient ? La présence du QG et le recrutement des compagnons ? Cette ambiance malgré tout fidèle ? Les chargements illustrés par un petit personnage qui court ? Les petits duels si chers à la série ? Difficile à dire. Concernant les grandes batailles stratégiques, il faudrait avancer plus pour juger de leur présence, mais les premiers retours font malheureusement état de leur absence, de même que pour les mini-jeux... En essayant de faire évoluer sa série phare et en l'épurant un peu, Konami risque de se mettre à dos une partie des fans de la première heure. Pour autant, tout n'est pas à jeter et quelques bonnes initiatives sont à saluer. Des combats comme neufsDepuis quelques opus, la série souffre d'un déficit de difficulté, avec comme point d'orgue un Tierkreis diablement simple en dehors du dernier affrontement. Tsumugareshi Hyakunen no Toki relève le niveau, et il ne suffira pas toujours d'attaquer sans réfléchir pour s'en sortir. Le système de combat sera par ailleurs assez déroutant pour l'habitué de la série. Toujours en tour par tour et signant le retour de six combattants que l'on dispose sur trois lignes (sans que l'on y voit vraiment d'influence évidente...), les combats délaissent maintenant les tours entiers alternés pour privilégier l'initiative personnelle basée sur l'agilité. Les attaques groupées font également leur retour, mais il faudra réussir à trouver les bons personnages à associer, tout en tenant compte du système d'affinité qui influe directement. Enfin, parce qu'il fallait bien faire intervenir la notion d'époque quelque part dans le gameplay, il est possible de partager la connaissance des skills entre personnages, notamment grâce aux héros du passé qui connaissent des techniques oubliées depuis. Plutôt ingénieux.
Pour accompagner la hausse relative de difficulté, les développeurs se sont affranchis du système d'EXP classique de la série qui empêchait le leveling en amenant rapidement tout personnage jusqu'au palier du lieu en cours, pour s'orienter vers un système plus classique. À voir s'il sera toujours possible de vite remettre à niveau n'importe quelle recrue, détail non négligeable dans un jeu qui accueille 108 étoiles du destin... à moins que seule une très faible minorité puisse se battre. En tout cas, on collectionne vite les cuisiniers. Si les combats sont plutôt techniques, on ne peut pas en dire autant des premiers lieux, qui se résument à de petites zones extérieures que l'on va parcourir de nombreuses fois. Heureusement, après environ quatre heures de jeu, on atteint le premier vrai donjon, une cave assez étendue ponctuée par le premier affrontement contre un boss, pas forcément évident. De bon augure pour la suite du jeu ? The good old 3DAlors que la PSVita est sortie et que la PSP vit probablement ses dernières glorieuses heures, Tsumugareshi Hyakunen no Toki ne fait pas vraiment cracher les tripes du support, en proposant une modélisation plutôt sommaire que l'on oublie vite devant la qualité de la direction artistique. Techniquement loin des jeux de pointe, voila au moins une caractéristique que le titre partage avec ses aînés. Pas forcément la meilleure.
L'ensemble est en revanche parfaitement fluide et rapide, à tel point que la caméra a parfois du mal à suivre au cours des phases d'exploration, durant lesquelles on peut sauvegarder à tout instant. Ceux qui espéraient un retour aux sources de la série seront forcément déçus : Gensō Suikoden Tsumugareshi Hyakunen no Toki s'éloigne tout autant - sinon plus - des fondements de la série que Suikoden Tierkreis. Mais porté par une bande son magnifique et typique de la série, cet épisode possède malgré tout un vrai feeling Suikoden et semble extrêmement plaisant à jouer, grâce à un gameplay plutôt bien huilé. Reste à voir comment le jeu évolue sur la durée, et à prier pour l'annonce d'une version occidentale... qui reste très hypothétique, malgré les ventes japonaises plus que correctes : 62000 copies vendues lors de sa première semaine, ce qui le positionne à la première place sur la période.
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