Le jeu étant centré sur les dialogues, une bonne mise en scène était essentielle, car directement dépendante de l'intérêt porté au jeu. Pour faire bref, l'histoire se déroule entre Phantasy Star I et II. Vous êtes un agent en provenance de Paseo, capitale de Motavia, fraîchement arrivé à Dezolis après avoir reçu une lettre de votre ami Ken Miller, brillant scientifique vous invitant à la présentation de sa toute nouvelle invention : l'Enhancer, une machine qui a la faculté de décupler la force humaine. Un effet qui va attirer les convoitises, car en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la machine sera dérobée et Miller kidnappé par la même occasion. Dans une cité où les autorités sont corrompues jusqu'à la moelle, c'est à vous que revient la lourde tâche d'infiltrer le complexe scientifique supposé responsable de l'incident et de sauver votre ami. Si ces premières lignes de scénario se révèlent assez intéressantes bien que basiques, on regrettera que l'histoire ne s'étoffera pas réellement d'avantage et que l'on ait l'impression qu'elle soit survolée, un comble pour une aventure textuelle.

Le gameplay de ce jeu est assez intuitif. On dispose, à chaque écran, d'un panel d'actions réalisables représenté par un menu à la droite de l'écran, faisant penser à celui de Dragon Quest par exemple. Si les déplacements ne se font pas librement mais par choix (l'action ''move'' nous permet d'avancer selon les points cardinaux), on arrive toujours à s'y retrouver, notamment grâce à une carte claire et précise. En combat, les commandes changent peu ; le jeu se déroule au tour par tour, et il faudra, pour blesser un ennemi, aller dans la commande ''use'' et sélectionner votre arme, ceci pour chaque coup porté. Un coup se symbolise par un lancer de dé, dont le résultat correspondra au nombre de dommages infligés. Plus vous avancerez dans le jeu, plus les armes que vous possèderez seront puissantes et pourront vous permettre de lancer jusqu'à cinq dés simultanément. Le système de combat est donc presque essentiellement basé sur la chance, et n'est pas bien passionnant. Heureusement, les combats ne seront que peu nombreux au fil de l'aventure.

D'un point de vue technique, le jeu s'en sort tant bien que mal. Les images, bien qu'occupant une partie restreinte de l'écran, sont agréables à l’œil, et les textes sont parfaitement lisibles malgré les limitations de la console. Les animations en combat sont très sommaires, se résumant souvent à un simple flash de l'écran, mais difficile d'espérer bien mieux de la part d'une Game Gear. Les musiques, par contre, ne sont pas exemptes de reproches. La bande son du jeu n'est composée que de quatre petits titres, musique des crédits incluse, et la même musique tournera en boucle durant les trajets en ville ou dans le complexe, c'est-à-dire pendant environ 90% du temps de jeu. Un problème qui deviendra rapidement fatiguant, d'autant que les musiques sont loin d'atteindre la qualité d'un Sylvan Tale, pour citer un jeu du même support.

Mais le point le plus surprenant du jeu est sans doute sa durée de vie. Dire que le jeu est court relève de l'euphémisme et on comprend bien vite une fois l'aventure terminée pourquoi le jeu a été abordé de façon si superficielle. Une heure devrait suffire pour boucler le jeu une première fois, peut-être légèrement moins en fonction de votre habileté à résoudre des énigmes. Un système de password existe afin de garder une progression de votre partie, mais il ne sera même pas nécessaire à la plupart des joueurs. La défaite à un combat ne fera pas perdre de temps non plus car elle renverra à l'écran précédent. De plus, la rejouabilité est totalement inexistante, la fin étant unique et le jeu très linéaire.