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Disgaea 3: Absence of Detention
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Disgaea 3: Absence of DetentionDoOoOoD
Voila déjà 10 ans que le petit monde du RPG a vu la naissance d'une série aussi atypique que marquante : Disgaea. Avec ses Tactical-RPG décalés et tranchant radicalement avec les grands jeux épiques de la concurrence, elle est vite devenue le porte-drapeau de son génial géniteur, Nippon Ichi Software. Quatre ans (!) après la sortie du remarqué troisième opus, NIS propose un - très - généreux remake sur une PS Vita en manque de bons RPG, et qui devrait séduire sans mal les possesseurs de la console.
Save my save!Dans la vie, il y a des choses pour lesquelles il faut savoir pardonner et accorder une seconde chance. Il en va de l'avenir de l'humanité et de l'élévation de nos âmes. Mais parfois, une entorse à la bienséance est inévitable lorsque les sacro-saintes limites sont franchies. Qui n'a jamais renié ses parents pour une partie de jeu vidéo coupée avant de pouvoir enregistrer ? Combien d'amis laissés en chemin après une mauvaise manipulation sur une sauvegarde de centaines d'heures de jeu ? Mais tout ça, c'est incomparable avec ce qu'a fait l'Overlord - le maître - du royaume des démons à son fils Mao : lui effacer une sauvegarde de plus de quatre millions d'heures de jeu ! Fou de rage, Mao et son ego surdimensionné décide de bafouer ses principes et de devenir un héros, un vrai, seul moyen selon lui pour se venger de celui qui règne sur le Netherworld. Il sera vite rejoint par Rasberyl, sa rivale dans l'académie du mal qui voit d'un mauvais œil ses envies d'émancipation vers le côté clair de la force, et Almaz, un looser autoproclamé héros qui est arrivé dans le monde des démons pour suivre l'amour de sa vie, à qui il n'a jamais adressé la parole.
Le début d'un immense délire parsemé de scènes cultes qui explosera dans tous les sens, jusqu'au fin fond du cœur de Mao, régulièrement exploré ! Vous l'aurez compris, une nouvelle fois il ne faudra pas chercher de grande quête épique et un scénario alambiqué revisitant tous les pans de l’œuvre de Nietzsche (this is a troll) : le jeu se résume en des successions de scènes loufoques sans queue ni tête dans un univers démoniaque secret et scolaire coupé du reste du monde. On est vite entraîné dans cet univers déjanté qui inverse toutes les valeurs pour ériger l'absentéisme et le vandalisme en valeurs maîtresses, et l'assiduité ou la générosité comme grande preuve de délinquance. Le tout avec des personnages hauts en couleur et toujours plus fous. Ce tourbillon d'absurdité s'atténue sur la fin de la trame principale, où un ton plus sérieux et quelque peu dramatique s'installe, ce qui semble sur l'instant presque plus décalé que le reste du jeu lui-même. Mais rassurez-vous, les délires reprennent de plus belle avec le post-game et le contenu annexe, dont le jeu n'est vraiment pas avare ! Here we go againSans surprise, le jeu s'appuie sur les mécaniques bien rodées établies par les précédents épisodes : combats au tour par tour divisé en phases alliées et ennemies, géoblocs influençant l'environnement par couleur et dont il faudra se servir intelligemment pour se sortir de périlleuses situations ou contrer des effets indésirables, possibilité de porter alliés et ennemis pour les lancer ou les empêcher de jouer, création de personnages, attaques combinées, level design des cartes parfaitement pensé, et bien sûr possibilité d'entrer dans ses objets (le fameux "Item World") pour les améliorer, récupérer des objets rares et faire progresser ses combattants à vitesse grand V.
Il ne faut pour autant pas négliger les quelques nouveautés que ce troisième opus introduit, notamment : - Les points de Mana ont désormais une importance accrue, car ils dictent l'évolution de nos personnages via les compétences actives et passives que l'on peut acheter et améliorer, qui demandent vite un coût exorbitant. Ils sont également l’élément qui permet de créer de nouveaux personnes et de faire passer des propositions dans la classe, afin de débloquer de nouvelles missions, classes ou clubs, auxquels on peut ensuite rattacher des troupes afin de profiter des bonus associés. Pour valider les votes, rien de bien compliqué : il faut être assez puissant pour intimider les votants, ou à défaut tenter de les corrompre avec des objets aguicheurs. En dernier recours, on peut toujours tenter d'affronter l'assemblée et de la soumettre, à ses risques et périls... - On peut maintenant lancer les géoblocs de même couleur les uns contre les autres pour produire des réactions en chaîne, qui endommageront les ennemis adjacents mais feront progresser la barre de bonus déterminant les récompenses obtenues en fin de combat. - En plus de l'"Item World" pour les objets, on peut également accéder au "Class World" pour chaque personnage, afin de l'améliorer et de débloquer quelques compétences uniques. Le nombre de visites étant limité et la puissance des ennemis basée sur le niveau du personnage choisi, il convient de bien utiliser ces violentes visites de courtoisie. - Enfin, le concept de "Magimorph" est introduit. Un monstre peut désormais se transformer en une arme - les cultissimes prinnies en pistolet laser, par exemple - pour une unité humaine et lui permet de bénéficier pendant trois tours d'attaques dévastatrices. Le monstre disparaissant du combat à la fin de la transformation et la puissance de l'arme produite dépendant du niveau du monstre, il ne faut pas en abuser, et s'en servir pour profiter d'attaques adaptées à certaines situations périlleuses ou pour gagner du temps lors des (nombreuses) séances de leveling, les deux unités profitant du gain d'expérience. La complexité et la richesse du gameplay sont telles qu'il faudra des dizaines d'heures au néophyte pour en maîtriser toutes les subtilités, tandis que l'habitué devra tout de même légèrement adapter sa façon de jouer. Rassurez-vous, le jeu n'est pas avare en tutoriaux et explications en tous genres que l'on peut consulter dans la petite académie, unique lieu du jeu. The end is only the beginningLoin d'être aisé, le jeu n'en reste pas moins loin d'être exigeant dans sa trame principale, qui se termine en une trentaine d'heures. Mais voila, comme nous le fait remarquer très justement un PNJ avisé de l'académie, dans Disgaea, la fin n'est que le commencement.
Le très riche post-game devient vite exigeant, et le petit niveau 200 que l'on atteint à la fin du jeu se révèle vite ridicule pour accomplir les missions qui s’enchaînent à un rythme effréné. Là, plus question de n'exploiter qu'en surface les possibilités du jeu. On se lance à corps perdu dans l'Item World, on améliore ses armes, on en récupère des plus puissantes, on capture des innocents - habitants des objets qui en améliorent une statistique précise - que l'on déplace d'armes en armes pour les rendre encore plus puissantes, on commence à rencontrer des pirates, on vole leurs embarcations, et se met à notre tour à devenir les pirates du ciel en dévalisant les cartes de leurs trésors et innocents perdus... Et puis, on touche le Graal, que tout joueur de Disgaea qui se respecte rêve d'atteindre, et finit par atteindre : le niveau 9999. Et l'on se dit que l'on peut faire encore mieux, alors on réincarne ses personnages au niveau 1 en profitant des améliorations de leur statistiques de base indexées sur le cumul des niveaux atteints dans leur existence, et grâce aux finesses du jeu, on se met à réaliser des cycles de leveling de plus en plus rapides pour enchaîner les montées au niveau maximum. Et bien des dizaines d'heures plus tard, on finit avec des millions de points de vie et d'attaque, donnant un sentiment de puissance folle rarement atteint. Et pourtant nécessaire pour les missions les plus exigeantes. This is Disgaea. Bref, c'est la démesure totale, c'est n'importe quoi, et c'est génial. Pour peu que l'on ait envie de s'investir... Un visuel mesuréEn revanche, le jeu ne donne pas dans la démesure technique. On continue avec le mélange de décors en 3D sommaire et de sprites 2D en basse définition, qui deviennent un peu flous et baveux dès que l'on zoome un peu trop. Oui, et c'est bien dommage, le portage ne profite pas des sprites HD que Disgaea 4 a introduit à sa sortie, quelques mois plus tôt. On ne peut en revanche pas reprocher un manque de dynamisme à l'ensemble, avec des effets qui partent dans tous les sens pour accompagner les attaques les plus puissantes.
Si l'original pouvait - à juste titre - être considéré comme une insulte visuelle à la Playstation 3, le jeu est bien plus adapté à une PS Vita moins puissante, où les imperfections se remarquent moins de par la taille de l'écran. Et comme les magnifiques artworks sont désormais animés et que l'intérêt se trouve de toute façon ailleurs, on ne s'en plaindra pas trop. La bande son est fidèle à ce qu'à su proposer Nippon Ichi à travers le temps : solide, variée, efficace et toujours un peu déjantée. Et bien sûr, toujours quelques petites pépites mémorables. On notera que si les doublages américains sont de grande qualité, on peut toujours choisir ceux japonais. Appréciable. Vita BonusListe non exhaustive des ajouts de la version PS Vita :
Disgaea 3, c'est une ode à la démesure, un hymne à l'absurdité, l'apogée d'une série où rien ne fait vraiment sens mais où tout est parfaitement étudié, même si certains regretteront le peu de nouveautés apportées par chaque nouvel épisode. Ce remake sur PS Vita offre des dizaines d'heures de bonheur, avec son nouveau contenu riche et les DLC de la version Playstation 3 intégrés de base, accompagnés de petites améliorations à tous les niveaux. Un achat indispensable pour les amateurs de T-RPG loufoques possédant la console, et n'ayant pas peur de l'anglais.
Go for it, dood!
Disgaea 3: Absence of Detention
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