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Final Fantasy X
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Final Fantasy XNous sommes le 19 juillet 2001 au Japon. Comme tous les ans pour la sortie d'un Final Fantasy, beaucoup de japonais, se sont rués dans leurs boutiques de jeux vidéos pour se procurer le dernier opus de la saga à la double consonne. Mais ce FF n'est pas des moindres, il marque le passage de la série à la nouvelle génération. Aujourd'hui, très discuté au sein de la communauté des fans de RPG, ce FF divise les foules et attire autant la haine que la passion. Quant à moi, j'ai choisi mon camp, ce RPG est pour moi l'un des meilleurs de la création, peut-être même le meilleur. Sachez que ce test sera TOTALEMENT subjectif, j'apporte, ici, mon avis, à vous de vous forger le votre... en essayant la bête !! Je vais maintenant m'expliquer ... (conseil : ne vous ruez pas sur la note finale avant d'avoir parcouru un minimum cette review).
Un scénario loin d'être naïf...Commençons par résumer la trame narrative de ce dixième opus de la saga fétiche de Squaresoft. Une première cut-scene vous montre les 7 personnages du jeu réunis autour d'un feu de bois. Tidus, notre héros, s'isole un instant du reste du groupe pour scruter l'horizon, c'est son histoire qu'il va vous raconter maintenant.
L'histoire est, donc, celle de Tidus, star de Blitzball (sport aquatique ressemblant à du water polo en plus spectaculaire, à peu de chose près) de sa ville natale : Zanarkand. Le jeu commence sur une scène cinématique mettant en scène notre fameux joueur. Le match se déroule normalement jusqu'à ce qu'une énorme masse d'eau vienne troubler les festivités. Cette "chose" (vous apprendrez plus tard qu'il s'agit de Sin) détruit tout sur son passage. On découvre alors Auron, un personnage d'une classe folle, soit dit en passant, qui ne semble pas vraiment surpris de cette arrivée impromptue. Pour info, Auron est l'un des anciens amis du père de Tidus, Jecht, qui a disparu quelques années auparavant dans de mystérieuses conditions; Tidus a toujours détesté son père. Tidus, lui, se rend compte en plein match (durant un saut périlleux arrière) que quelque chose ne tourne pas rond. Tout se déroule alors extrêmement vite et Tidus se voit, en quelques secondes, retenu par une seule main à un pan de l'arène de blitz. Il fait alors une formidable chute. Le jeu commence... Auron vous sollicite en vous demandant de le suivre. Vous prenez, ensuite, connaissance avec les systèmes de combat via un tutoriel interactif. Pendant les entres-phases de ce tutoriel, vous êtes sujet à d'étranges visions. Vous voyez un gamin avec une capuche lui recouvrant la moitié du visage vous sortir des phrases bizarres qui ne semble pas, à ce moment du jeu, vouloir dire grand chose pour vous. Le tutorial prend fin et vous êtes aspiré dans un monde parallèle. Après quelques heures de jeu, vous vous retrouvez au sein d'un groupe d'aventuriers dont le personnage central est Yuna, une magicienne seule capable d'invoquer les Aeons (chimères en fr) et également seule capable de vaincre le fléau qui pourrit également ce monde : Sin. Votre aventure tournera donc essentiellement autour de cette quête principale : la destruction du mal en la personne (ou devrais-je dire "la chose") de Sin, une espèce de grosse baleine ne ressemblant pas à grand chose. Final Fantasy X, une histoire d'amour et de haine dans un univers merveilleux du nom de Spira, a déjà commencé. Pour ceux et celles qui verraient en l'histoire de FFX un vulgaire amas de clichés Pop issus des romances hollywoodiennes, je voudrais dire ces quelques mots : ils se gourent complètement. FFX comporte l'une des critiques la plus âpre envers la religion jamais vu dans un jeu vidéo. A la manière de Xenogears, l'histoire n'épargne pas l'Église, en tout cas de la manière dont elle est représentée dans le jeu. Gameplay parfait ?Nous allons dans les lignes qui suivent décrire et critiquer le gameplay de ce FFX. Sachez que, tout d'abord, ce FF n'a rien à voir en terme de gameplay aux précédents opus. Même si les rencontres avec les monstres restent aléatoires, le système de combat et d'évolution n'a rien à voir avec ce que vous avez déjà vu à présent (remarquez, en ce qui concerne le système d'évolution, aucun FF ne se ressemble). Ce nouveau volet introduit un système de combat tout à fait original nommé CTB ( combats en tours de battement). Fini l'ATB (Active Time Battle) et sa jauge qui se remplit au fur et à mesure du combat. Alors, quoi de neuf, docteur? Eh bien, beaucoup de choses, cher patient ! Tout d'abord, on observe une disparition de la jauge de l'ancien ATB au profit d'une sorte de grille de classement (AHH, ça m'énerve de ne pas trouver de mots pour décrire exactement ce que c'est) qui détermine qui va agir, et quand. Les personnages et monstres sont représentés par une icône, et quand cette icône représentant le personnage ou monstre arrive en haut de cette grille, c'est à lui d'agir ! J'espère avoir été clair et ne pas vous avoir embrouillé (oui, je sais, c'est pas gagné). Le système d'évolution se nomme quant à lui "sphérier". Je m'explique, à la fin de chaque combat, vous obtenez des sphères de différentes sortes (certaines sont destinées à l'attaque, d'autres à la défense ou encore à la magie) qui vous permettent de remplir des "trous de sphère" correspondant à ces différentes sortes. Une autre chose, vous obtenez à la fin de chaque combats des points d'évolution. Arrivés à un certain nombre, ces points vous octroient un "niveau d'évolution" qui déterminera de combien de cases vous pourrez vous déplacer dans le sphérier. A deux niveaux d'évolution, vous pouvez vous déplacer de deux cases, à trois niveaux, trois cases, etc. Le sphérier en lui-même est réellement immense et il vous faudra de très nombreuses heures si vous voulez le compléter dans sa totalité. Dans le sphérier, chaque personnage a une zone qui lui est propre et qui correspond à sa classe (logique, vous ne voudriez pas qu'un attaquant devienne magicien ou inversement, non), ainsi, un attaquant aura plus de trous de sphères attaque et un magicien plus de trous de sphères destinés à la magie dans son chemin. Vous comprendrez après quelques heures de jeu le génie de ce système ; et si vous ne l'avez toujours pas compris, essayez le jeu !
Les combats en eux-mêmes sont rendus beaucoup plus dynamiques par la possibilité de faire rentrer un personnage différent à n'importe quel moment de la joute. Je m'explique, certains ennemis sont plus sensibles à un type d'attaque qu'à un autre. Par exemple, pour les ennemis volants, ayez recours à Wakka, qui attaque avec une balle de Blitz(ce qui est apparemment plus efficace dans la tête des développeurs de chez Squaresoft), pour un ennemi de glace, ayez recours à la magie avec un sort de la magnifique Lulu, etc. Cela rend les affrontements plus stratégiques et diablement rythmés. Quant à la gestion de l'équipement, vous pourrez équiper une arme correspondant à la classe du perso et un équipement défensif dépendant lui aussi de sa classe. Chacun de ces équipements dispose de compétences diverses. Notez qu'il vous sera possible de customiser les capacités de vos armes grâce aux objets achetés ou récoltés (par exemple, avec 30 objets soignant du statue zombie, vous pourrez soit créer une arme qui provoque zombie sur l'ennemi, soit un équipement défensif qui en protège). Voilà en ce qui concerne le gameplay. C'est efficace, bien pensé, rythmé et jamais ennuyeux : à mon sens, le meilleur système de combat et d'évolution jamais inventé pour un RPG. C'est toujours aussi beau ?Passons maintenant à l'aspect technique. Un nouveau pas est franchit dans l'histoire des FF car on passe désormais pour la première fois à de la 3D, aussi bien pour les combats que pour le reste du jeu. Lors de ma première partie en 2002, je n'avais pas remarqué à quel point les décors dans le rendu "classique" des FF 32 bits étaient restés nombreux, d'excellente facture, ils représentent environ 20 à 30 % des décors du jeu, si ce n'est plus. Le jeu était impressionnant lors de sa sortie mais avouons qu'il a aujourd'hui, en 2005, un poil vieilli, mais je ne parle bien sûr que du premier niveau de réalisation, celui que l'on voit quand l'on joue réellement et dans les décors en 3D. Mais s'il est bien une chose qui n'a pas bougé depuis les trois bonnes années qui nous sépare aujourd'hui de la sortie du titre, ce sont bien les animations. Elles sont sidérantes de vie et de réalisme. C'est vraiment incroyable, on a vraiment l'impression que les personnages sont humains, réels. A ce titre, je ne pense pas que depuis trois ans, les animations faciales des héros n'ait été dépassé. J'ai récemment vu une cut-scene de Grandia III, et aucune comparaison possible: les animations faciales en 3D et avec le moteur de jeu s'il vous plaît, de FFX restent aujourd'hui toujours les plus belles jamais vues dans un jeu vidéo. Ce sentiment "d''humanité" des personnages est grandement renforcé par l'apparition, et ce, pour la première fois dans un FF, de voix. J'ai récemment fait Baten Kaitos et Tales of Symphonia et je peux vous dire que comparé à ces deux jeux, les voix de FFX sont absolument excellentes, le voice acting est excellent, les acteurs y croient à fond ! La synchro labiale n'est pas parfaite mais passer du japonais à l'anglais qui sont des langues tellement éloignées sans perdre en synchro aurait été mission impossible, tant pis, ça ne gêne pas.
On dénombre trois niveaux de réalisation: le jeu normal, les cut-scenes et les scènes cinématiques. Tiens, parlons-en de ces cinématiques. Elles écrasent tout ce que l'on avait pu voir auparavant sur console, tout simplement. Les musiques, quant à elles, sont excellentes à mon goût. Mais je dois reconnaître que malgré quelques excellents thèmes, elles sont inférieures à ce qu'avait pu nous offrir Uematsu jusqu'à maintenant. Certains trouvent le très atypique Otherworld, horrible, mais je vous assure que quand vous l'aurez dans les oreilles pour l'un des boss final vous changerez votre regard sur ce morceau. Ce FF est, comme tous les autres d'ailleurs, une réussite technique. Mais il est un défaut agaçant: les deux niveaux de réalisation in-game se mélangent trop fréquemment pendant le jeu. Je m'explique : pendant la plupart des cinématiques, comme animer de manière aussi complexe plusieurs personnages à l'écran simultanément avec le second niveau de réalisation (3D in- game plus belle avec anim' faciales) est mission impossible pour notre pauvre PS2, les niveaux de réalisation se mélangent ! En gros, on voit dans le même plan une Yuna superbement modélisée avec visage criant de vérité, et quelques mètres plus loin le Tidus avec lequel on joue dans le jeu, le visage inerte dans la 3D de "base". Ce qui échappe par contre, à toute explication, c'est que, au détour d'un plan, le personnage que l'on voyait il a quelques secondes magnifiquement modélisé rétrograde à la 3D de base sans crier gare ! C'est énervant et cela persiste tout au long du jeu, dommage. Les vrais et les faux défauts...Que pourrait-on reprocher à ce FF après tant de compliments ? Et bien, des défauts, il y en a, mais pour certaines personnes, ils rendent le jeu complètement naze. Premièrement, le jeu démarre dans un univers futuriste bien pourri (c'est ce que je me suis dis quand je l'ai commencé), mais sachez qu'au bout de quelques heures de jeu, l'atmosphère change complètement, et au final, l'ambiance est très médiévale, ou dirais-je plutôt, exotique. On reprochait régulièrement à cet épisode ses personnages aux tenues excentriques. Oui, quel mal y a-t-il à cela ? Je ne comprends pas que beaucoup de joueurs se bloquent d'entrée à l'idée de jouer avec un personnage habillé de manière peu commune. Mais libérez un peu vos esprits étriqués, que diable ! On est dans un RPG, un jeu vidéo, une forme d'art qui a la capacité de créer n'importe quel univers, n'importe quel personnage, sans aucun souci de réalisme. Être surpris par le design des héros est compréhensible, mais pour peu de se libérer peu à peu de ses à priori, on finira par s'attacher inévitablement à eux. Tous les personnages ont quelque chose qui les rendent attachants, alors laissez vous emportez par le jeu et vous verrez. Quand on parle de cet opus, un faux argument revient également très souvent : la linéarité. Parler simplement de linéarité pour expliquer pourquoi l'on n'aime pas FFX, c'est oublier que les RPG japonais "reposent" sur la linéarité. Tous les RPG japonais sont linéaires, et je ne vois pas comment on pourrait me dire le contraire. Cependant, je pense qu'il existe un vrai défaut dans le déroulement de ce jeu. En effet, j'ai remarqué qu'il existe un déséquilibre considérable entre phase de jeu et phase de scénario en ce qui concerne la durée. Pour être clair, le jeu enchaîne de très longues phases de scénario, puis du scénario et un peu de gameplay mêlé (les phases les plus dynamiques et appréciables du jeu) et enfin une grosse phase de gameplay pure. C'est à mon avis le seul vrai défaut de FFX. C'est également celui dont devrait parler ses détracteurs au lieu de toujours mettre sur la table l'argument pourri "linéarité" qui est dans ce cas, le gros défaut de tous les RPG japonais.
50 HZ, les joueurs auront ta peau !Un dernier point à soulever : la version PAL. En un mot : massacre. Le 50 Hz affuble l'écran de deux énormes bandes noires, ralentit le jeu (on a l'impression que Tidus court sur la Lune) et augmente le scintillement causé par l'aliasing déjà présent dans la version originale. Dire qu'on a attendu près d'un an pour ça... Mais dans la version PAL, vous aurez droit à des quêtes annexes supplémentaires et à un DVD "Bonus" (où il n'y a d'ailleurs pas grand chose à part un documentaire intéressant mais trop court). Vous avez donc le choix entre 50 hz et bonus ou 60 hz et textes en anglais si vous le prenez en import. En ce qui concerne les défauts on pourrait citer le Blitzball, qui est un mini-jeu assez moyen avec des explications qu'il vous faudra lire pendant des heures pour finalement ne pas vous dire grand chose. Un dernier point que j'aimerai souligner et qui est également un défaut non négligeable dans cet opus : les PNJ et personnages secondaires en général sont complètement négligés au niveau du design. Ils ont tous la même gueule et c'est réellement gênant pour les persos ayant un minimum d'importance, par exemple Auron jeune a la gueule d'un PNJ rencontré dans n'importe quel village ! Voilà un autre vrai défaut de FFX. Mais la fin est magnifique et dépose dans votre esprit une impression finale formidable qui gomme les quelques défauts de cet épisode.
Final Fantasy X est un RPG trop souvent montré du doigt. Du fait qu'il soit un FF beaucoup désiraientt retrouver une ambiance plus conventionnel, tout en oubliant que rien, depuis le grand Final Fantasy VI ne lie les différents opus entre eux au niveau de l'ambiance. En clair, tous les défauts montrés du doigt par les détracteurs de cet épisode sont faux (le seul vrai défaut qui repose dans le déséquilibre de durée entre scénario et gameplay n'est lui, jamais montré du doigt). Ce jeu est injustement détesté du fait de son design surprenant et peu commun, que beaucoup accusent d'être hérité d'une culture un peu trop pop à leur goût (ils rattachent l'originalité du design à la première chose qu'ils savent coloré et excentrique, les simplets). Voilà pourquoi cet opus est mal apprécié et voilà la réaction des joueurs qui écoutent les mauvaises langues "le design est bizarre, les tenues sont excentriques" réaction qui mène à la création d'une barrière psychologique sur le jeu. Grossièrement, les joueurs boudent ce jeu car pour eux c'est la honte d'y jouer et de l'apprécier. Alors libérez vous de vos à prioris et goutez à l'un des meilleurs RPG de la création : Final Fantasy X.
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