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Divinity: Original Sin - Enhanced Edition
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Divinity: Original Sin - Enhanced EditionLe péché originel
Larian, le studio belge indépendant, a réussi son kickstarter lancé en mars 2013 pour faire revivre sa série des Divinity. Succès qu'ils itéreront en 2016 pour la suite d'Original Sin. Nous allons voir ensemble ce qui fait la force du studio pour son dernier né mais également les quelques faiblesses du jeu.
Note : ce test a été réalisé sur la version PS4 entièrement en coopération locale. De plus, je n'ai jamais touché à un autre jeu de la licence. Un complot serait à l'origine de ce complotDivinity: Original Sin se déroule dans un univers médiéval fantastique très classique. Il y a donc de la magie, des orcs, des morts-vivants, des épées, etc. Rien de bien transcendant ni d'original à ce niveau là. Cependant, la direction artistique est tout de même agréable et s’exempte des productions habituelles : elle est très colorée et avec un côté "cartoonesque". Cet aspect esthétique sied au ton de l'aventure. Cette dernière est prise avec légèreté et humour mais aussi avec sérieux dans des moments plus dramatiques. Au final, c'est tout de même la partie humoristique qu'on retiendra. Cela vous plaira ou non, mais force est de constater que cela apporte un peu de fraîcheur. Le scénario se développe en un complexe engrenage de quêtes principales et secondaires (bien qu'il soit extrêmement difficile de distinguer l'optionnel de l'obligatoire). Au départ, nos personnages, créés par nos soins enquêtent sur un mystérieux meurtre. Derrière ce crime se cache un complot occultant une supercherie, celle-ci ayant pour cause des événements mystiques. Malgré quelques bonnes idées de twist, ce scénario alambiqué est assez peu passionnant. On a du mal à se sentir concerné et on suit les événements de manière détachée en espérant susciter notre intérêt pour des moments épiques. Malheureusement, il y a peu de chances que cela vous arrive. A la place, vous rencontrerez de plus en plus de PNJ qui compliqueront le suivi du scénario. De plus, le jeu permet une liberté d'exploration presque totale. Sans indication précise, il est tout à fait possible de réaliser des quêtes de niveau avancé avant des quêtes mineures. On ne sait jamais si on doit continuer la mission en cours ou partir faire d'autres tâches. Vous l'aurez vite compris, il faudra s'activer les méninges pour rester à jour dans l'intrigue et pouvoir identifier rapidement les protagonistes mentionnés par les PNJ. Cette tâche est d'autant plus difficile que tous les dialogues sont agrémentés d'une énorme surcouche de blabla inutiles (bien qu'extrêmement bien écrits). Ainsi, à peu près tous les PNJ prennent des plombes pour dire quatre fois la même chose. La mise en scène est inexistante car tous les dialogues ne sont que textuels et sans mouvement. Heureusement, un élément peut vous éviter de spammer la touche passer : la qualité des doublages (en anglais). Ceux-ci rejoignent la légèreté et l'humour apportés au périple : les intonations sont exagérées et la plupart des PNJ ont des accents très typiques. Vous aurez aussi le loisir de détester certaines voix (les marchands à Cyséal...). Tant qu'on parle de la partie sonore, autant dire quelques mots sur l'OST. Certaines pistes sont très classiques (mais d'une qualité exemplaire) et collent très bien à l'ambiance et aux décors. Je suis sûr vous pouvez imaginer le décor accompagnant cette piste. D'autres, notamment celles des batailles, quittent un peu les sentiers battus pour proposer un petit mélange de genres dont vous ne vous lasserez pas. Une bonne note pour l'OST qui reste agréable à écouter même sans jouer. Un système de jeu maitriséIl est temps de parler du système de jeu et du gameplay en général. DOS est RPG tactique à l'occidental qui comprend tous les éléments typiques du genre : gestion de l'inventaire et de l'équipement complet, addition des points de statistiques, dialogues à choix multiples, apprentissages de nouvelles techniques,... Sans rentrer dans les détails de la customisation, sachez que cette dernière est très libre et complète, permettant ainsi d'obtenir n'importe quel hybride de combattant (même tank furtif, mais pas sûr que ce soit l'association la plus efficace). Les équipements pourront être obtenus aléatoirement en ouvrant des coffres, en tuant des ennemis ou en parlant aux marchands. Rien de nouveau. Mais le jeu propose aussi de l'artisanat. En combinant deux objets, un troisième sera obtenu. Avec une patate et un marteau on obtient de la purée mais on peut aussi faire du rôti, de la soupe, de la tarte, etc. On peut aussi se forger des équipements ultra efficaces mais c'est nettement moins fun que de faire de la bouffe. Les recettes s'obtiennent en lisant des bouquins ou en expérimentant librement les combinaisons, de quoi perdre des heures (assez chiant quand c'est l'autre joueur qui a les points d'artisanat et que vous servez à rien pour ça !). Le gameplay hors combat est volontairement permissif. Il est tout à fait possible de lancer des sorts et de frapper sans avoir de combat démarré. Donc oui, toi petit vicelard, tu peux commencer à massacrer tout un village d'innocent si tu en as envie. Il faudra néanmoins en subir les conséquences car les gardes débouleront. Il y a également toute une partie énigme/exploration qui fonctionne avec le décor : sauter au-dessus d'un précipice, allumer/éteindre des feux, utiliser la furtivité (élément anecdotique du jeu) pour ne pas se faire repérer. Ces phases apportent une diversité bienvenue durant l'aventure. Cependant, il est fort probable de se retrouver bloqué devant une énigme trop difficile car en manque d'indice. Il aurait été utile d'avoir une fonction indice (moyennant finance) au lieu d'aller fouiller internet. Réussir ces défis sans aide procure néanmoins une certaine satisfaction. Ajoutons à cela que certains éléments du jeu ne sont là que pour servir la fourberie des développeurs envers les joueurs (c'est drôle rassurez-vous ! Enfin, vous mourrez mais ce sera drôle). Les combats : lorsque les persos arrivent dans une zone avec des ennemis, le jeu passe en mode combat (tour par tour). Chaque action coûte alors un point d'action (PA), valable pour les ennemis aussi.. Vient alors la partie la plus fun du jeu : les tactiques de combat. Il faudra gérer habilement ses PA, ainsi que les forces et faiblesses de chaque acteur pour triompher. Une des mécaniques bien pensées du jeu est la gestion des surfaces. Pour faire simple, on peut créer une ligne de feu devant les archers pour que les ennemis passant par-là soient brûlés. On peut ensuite combiner les éléments pour jouer sur les faiblesses ennemies et créer un énorme bordel : exploser un tonneau de poison + lancer une grenade = EXPLOSION. La lisibilité est donc parfois difficile, sachant que les infos de combat disparaissent très vite (peuvent être consultées à nouveau dans le menu mais bon, la flemme quoi). Les possibilités sont nombreuses et il faudra se creuser les méninges pour venir à bout des ennemis au début.
Ce qui suit concerne le mode de difficulté le plus élevé. Malheureusement, une fois la moitié du jeu passée, les persos obtiendront des capacités et équipements trop efficaces. Les ennemis mourront par paquet de cinq à chaque tour et n'arriveront même plus à réaliser une action. La version Enhanced était censée corriger l'équilibrage mais ce n'est clairement pas abouti. Les victoires triomphantes et méritées du début se changent en massacre n'apportant aucun plaisir... Dommage. Une leçon d'ingéniositéL'un des gros points forts de cette version est la coopération locale. Jamais je n'avais expérimenté un jeu qui donnait autant de liberté au joueur 2 qu'au joueur 1. Chacun peut avoir la moitié de l'écran, naviguer dans les menus sans devoir faire attendre l'autre et même quitter le groupe pour aller remplir une quête différente. Lors des combats, si les deux joueurs sont ensemble, l'écran fusionne et chacun joue son perso tour à tour. On peut alors discuter stratégie et trouver rapidement les failles chez l'ennemi. Si on s'éloigne trop, on peut se téléporter d'un clic vers son partenaire. Lors des dialogues à choix multiples, les deux personnages principaux rentrent en discussion et si désaccord il y a, alors il sera réglé de la manière la plus juste possible : le shifumi (pierre/papier/ciseau) !
Sur PS4, la version testée, les contrôles sont un exemple d'ingéniosité. Naviguer dans les menus est simple (bien que parfois un peu long lorsque l'inventaire s'élargit) et les déplacements/visées accessibles. Le studio a démontré que ce fameux genre de RPG pouvait être porté avec succès sur console de salon. Techniquement, le jeu s'en sort très bien (notamment grâce à sa direction artistique). On peut zoomer et dézoomer à la volée, se téléporter à l'autre bout de la carte sans chargement (le changement de carte nécessite un chargement par contre), et avoir pléthore d'effets visuels sur chacun des demi-écrans en coop. Malheureusement, dans certaines batailles de grande ampleur, le jeu accusera de grosses chutes de frame-rate (du genre à tomber à 0 FPS, à la limite du freeze). Notons aussi que la caméra part parfois totalement en cacahuète et que certains bugs peuvent survenir (apparition d'un PNJ, poser un objet ou activer un bouton) mais assez rares pour ne pas trernir l'expérience de jeu. Divinity: Original Sin doit être l'exemple à mentionner pour le retour sur le devant de la scène des RPG à l'ancienne. Les mécaniques ont été mises à jour, avec une technique et une maitrise du gameplay qui permet de toucher des joueurs plus casuals qu'auparavant.
Le jeu propose une expérience de coopération locale largement au-dessus des autres jeux du genre ou assimilé. N'étant pas un jeu d'action, une personne ne jouant que rarement (votre compagne imaginons) pourra y passer un bon moment. Dommage que le scénario ait pris une tournure si complexe et peu marquante, et que les dialogues trainent souvent en longueur, dans le cas contraire le jeu aurait réalisé un score parfait.
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