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Popful Mail: Magical Fantasy Adventure
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Popful Mail: Magical Fantasy AdventureQu'est-ce que tu regardes, toi ?
Développé à l'origine par Falcom, sur PC-88 et PC-98, Popful mail est toutefois plus connu du grand public pour ses versions NEC et Mega-CD, il fut même traduit et doublé en anglais sur ce dernier ! Pourtant, ces remakes (développés par d'autres studios) changent radicalement le gameplay et le design du jeu. Nous parlerons en détails ici de l'original, de ses qualités et ses défauts. Le test n'est pas très long, Dr. Wily ayant déjà fait la moitié du travail sur mega-CD il y a maintenant de nombreuses années.
Limitations techniquesIl sera difficile pour ceux qui ont déjà fait l’expérience des version modernes de repasser au jeu d'origine. C'est à peu près le même écart technique que l'on peut avoir par exemple entre un Bio Hazard sur PS1 et son remake sur console next-gen. Et pourtant, de la même manière, on peut trouver certaines qualités dans le jeu original que n'aura jamais sa version remasterisée. Pour faire une liste, non exhaustive des limitations techniques de Popful Mail sur PC-98, on peut citer : l'absence de scrolling horizontal en temps réel, l'absence de doublage et des ralentissements pendant les cinématiques (en mode floppy disk). Le jeu peut-être installé sur disque dur, ce qui évitera ce problème, mais à condition d'être sous DOS 3.3, chose difficile à réaliser sur un PC-98 trop moderne, sachant qu'un HDD de moins de 120MB sera alors nécessaire. (Et ça ne court pas les rues…). Pour le doublage, c'est une question de goûts, mais je préfère personnellement ne pas en avoir. Quant à l'absence de scrolling, c'est une limitation propre à tous les jeux PC-98, qui ajoute un charme à mon avis aux jeux si nos yeux s'y habituent. Ça avance pixel par pixel, et rend ainsi l'action extrêmement précise. Mais ça peut cramer les yeux de certaines personnes sensibles.
Ys plus ultraCe qui marque en lançant Popful Mail sur PC-98 pour la première fois, c'est combien il s'inspire de la jouabilité de Ys, tout en la complexifiant. Contrairement aux remakes consoles, on a ici affaire à un A-RPG totalement ancré dans la tradition du jeu culte de Falcom. On entre directement en contact avec l’ennemi, et c'est la différence force / défense entre nous et notre adversaire qui va décider de l'issue du combat en l'espace souvent d'une demi-seconde. Si l'on pouvait se contenter de cela tout au long de l'aventure dans Ys, il faudra ici faire preuve d'un peu plus de jugeote. D'abord, sachez que l'on ne gagne pas d'expérience dans Popful Mail, mais seulement des objets et des équipements. Pour vaincre un boss, vous ne pourrez donc pas compter sur du farming bête et méchant. Bien sûr, il faudra vaincre pas mal de bestioles pour vous offrir des armes dignes de ce nom, mais il faudra aussi utiliser le bon accessoire et savoir bien s'en servir pour venir à bout des plus rudes combats. C'est là une révolution chez Falcom, puisque pour la première fois notre héros / héroïne pourra utiliser d'autres armes que celle principalement utilisée : poignards volants, boomerang, boules de feu, etc. Il faudra aussi, pour la première fois dans un A-RPG Falcom, choisir un personnage adapté à chaque situation (stage ou boss) parmi trois protagonistes !
La fine équipeComme l'avait fait remarqué Dr. Wily dans son test de Popful sur Mega CD, le scénario du jeu est complètement délirant et met en scène des personnages tous plus farfelus les uns les autres. Dès lors qu'ils intègrent le scénario principal, on a la possibilité de switcher à n'importe quel moment entre trois héros charismatiques. Une adolescente pas trop habillée qui manie l'épée, les poignards volants et le boomerang ; un mage qui envoie des magies un peu inutiles au début, mais bien violentes à la fin ; et un petit monstre, capable de sauter plus hauts que les autres, qui crache du feu ou attaque avec ses griffes.
L'héroïne principale ne manque pas de charmes, et les amateurs de très jeunes filles devraient apprécier ! La couverture du jeu met d’ailleurs celle-ci dans une position fort embarrassante. C'est aussi ça tout le plaisir de jouer à l'original : ajouter à sa collection une grosse boite de jeu PC-98 avec une jaquette super bien dessinée et un gros livret illustré. Je vous invite à zieuter le packaging sur ma page consacrée aux jeux PC-98. Popful est pour moi l'un des soft les mieux packagés de la machine. Et c'est aussi vrai en jeu. Il me semble que les graphismes pixelisés de l’œuvre originale surpassent en finesse ceux floutés et trop léchés des versions consoles. Le jeu propose même deux modes graphiques, l'un aux couleurs limitées pour être fidèle à la version PC-88, l'autre avec une palette complète, exclusif au PC-98. Dans ce mode, les décors sont magnifiquement colorés et étonnamment diversifiés pour la taille que fait le jeu disquette. (pas plus d'1.25MB!) Bip bip bipConcernant la musique, rien de bien extraordinaire. C'est du son FM de bonne facture, avec des thèmes variés, qui restent en tête. On retrouve plus ou moins les mêmes compositions sur les remakes. L'avantage de l'original étant simplement ici d'avoir été le premier à le faire. Les bruitages sont excellents et collent parfait au style pixel du jeu. Si vous jouez sur disquette uniquement (ce qui sera sûrement le cas, sauf si vous avez un HDD adapté), vous pourrez noter également des ralentissements sonores durant les temps de chargement.
On peut finalement noter que la durée de vie est au moins deux fois plus importante que dans les versions consoles, ceci étant sûrement dû à la fluidité du scrolling sur ces dernières. Comptez 15 bonnes heures, temps en jeu, mais au moins le double en temps réel, à cause des nombreux "death and retry". Non pas que le soft soit difficile, mais sans le bon pattern, difficile de passer certains stages / boss. Si l'on devait retenir quatre choses importantes donc, concernant cette version PC-98 de Popful Mail ce serait :
1. Qu'il est plus difficile d’accès que les versions consoles pour des raisons techniques, 2. Qu'il se démarque de ces dernières par une direction artistique mieux maitrisée. 3. Qu'il est, finalement, plus proche des œuvres originales de Falcom et notamment d'Ys ; 4. Qu'il propose de révolutionner le genre en intégrant certains concepts novateurs pour l'époque (changement de personnage, armes de jet).
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