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Persona 4
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Persona 4Le club des myopes
Après plus de 10 heures de jeu et un peu plus d'un mois passé à Yasoinaba, la grande ville de Persona 4, il est temps de dresser un premier bilan plutôt attendu. Alors ce Persona 4, est-ce au final une pâle copie de P3 avec simplement une nouvelle interface graphique, ou bien est-ce un vrai nouveau jeu qui tient la route en tant que tel ?
Un début longuet mais prometteur.Avec son rythme de papy, le début de l'aventure Persona 4 est délicat. Vous êtes Rotka, jeune lycéen fraichement transféré à Yasogami où il fera la connaissance de 2 nouveaux copains de classe : Chi et Yôsuke. Rotka vit paisiblement avec son oncle, salary man rarement présent à la maison, et sa petite cousine. Un soir de pluie, alors qu'il regarde Mayonaka TV, il découvre que sa télévision fait des bruits suspects. En s'approchant il remarque qu'il peut passer au travers de l'écran ! Mayonaka serait liée aux mystérieux meurtres qui ont eu lieux dans la ville ces derniers temps, mais personne n'a encore découvert comment les évènements réels peuvent être influencés par une chaine de TV. Pourtant, Rotka organisera une petite expédition avec ses 2 amis dans la plus grande TV du centre commercial pour découvrir ce qui cloche.
Il faut bien deux heures pour que l'histoire se lance véritablement, car le début du jeu passe le plus clair de son temps à nous situer le contexte et à nous présenter les personnages, à la manière des anciens Persona. C'est une fois pénétré dans la TV que Rotka, armé de son club de golf, fera la connaissance de Kuma, la mascotte de Mayonaka TV. Ils partiront à la recherche de Yukiko qui, contrôlée par son ombre, se trouve enfermée dans son château de princesse. Le château de la princesse semble alors être le remplaçant du Tartaros, mais on y reviendra. Au fil du scénario, nos personnages devront combattre leurs propres alter égo "ombres". Et c'est en mettant leur lunettes qu'ils auront la possibilité d'invoquer une Persona. Le thème de la télévision et l'auto-référence au média (à la mode en ce moment) est intéressant. Les héros allument la TV pour pénétrer dans le donjon et finalement "jouer", comme nous les véritables joueurs. Il s'agit là d'une très bonne idée pour façonner un univers surréaliste et au moins aussi funkadelic que celui de Persona 3. Et les débuts dans le donjon de la princesse semblent aller dans cette voie. C'est frais, c'est très léger comme peuvent l'être certaines émissions de TV, ça ressemble parfois à de la Pub (on verra d'ailleurs de nombreux Commercial Movie au cours du jeu, la petite cousine du héros y est accroc et je suis certain que la pub aura son propre rôle dans le scénario) ou à du clip musical. En somme, on a une ambiance unique belle et bien de qualité, qu'on est pressé d'explorer et qui promet des développements intéressants. Pas besoin de cohérence, on est dans une TV, espérons que l'univers du jeu aille dans cette voie et que les délires soient permanents ! Des nouveautés qui améliorent un système déjà bien rodé.Après Persona 3 et Persona 3 FES qui étaient déjà archi-complet au niveau du système de jeu, on ne voyait pas vraiment ce qu'on pouvait faire de plus avec ce déroulement sans révolutionner le tout. Atlus a donc fait des retouches ça et là dans le système pour proposer un peu de renouveau, et a surtout agrémenté le tout d'un peu plus de liberté. Le déroulement reste le même : on joue l'écolier modèle dans les phases de simulations de vie, et on entre dans le donjon lorsqu'on allume la TV. La partie simulation reste foncièrement similaire à celle de l'épisode précédent ; il s'agit toujours de lier des amitiés avec différentes personnes afin d'obtenir leur Commu (S-Link) et d'augmenter l'affinité. Chaque rank up se répercutera dans la fusion de Persona, en fonction des Commus possédés et du niveau de celles-ci. On trouve des nouveautés dans la façon de gérer son temps. On dispose désormais de la possibilité de faire quelques mini-jeux comme pêcher, de se faire à manger (tonton étant régulièrement absent) ou même d'obtenir un travail à temps partiel afin de se rémunérer. Si on s'approche encore un peu plus de l'esprit Shenmue, tout reste malgré tout très scripté, et la liberté est quand même toute relative.
Notre héros possède de nouveau des capacités à augmenter comme le courage ou l'intelligence (en suivant les cours par exemple), mais il sera nécessaire maintenant de faire attention à son degré d'affinité avec les autres étudiants. En cours, on pourra parfois leur souffler des réponses et gagner en complicité. C'est à peu près tout ce que j'ai pu observer jusque là. La météo jouera un rôle particulier dans Persona 4. Un calendrier est régulièrement consultable pour savoir s'il fera beau demain, et les activités possibles changeront suivant le temps. En outre, il faudra se méfier des jours de pluie, car la TV subira des problèmes de réseaux lors de mauvais temps, et des choses bizarres risqueront de se passer. Les nouveaux donjons.Le calendrier reste fidèle à celui de Persona 3. On retrouve les traditionnels jours d'examens, les week-ends, les vacances, etc ... Pourtant, une fois par mois environ, un étrange brouillard viendra gâcher la journée et produira une distorsion entre la TV et la réalité. C'est là qu'entre en jeu l'un des nouveaux principes de Persona 4 : Il faudra sauver un personnage important de son ombre télévisuelle avant la date fatidique. Par exemple, la première fois il s'agira de Yukiko, enfermée dans son château de princesse et détenue par son ombre, qu'il faudra sauver. On peux cela dit s'y prendre bien plus tôt que le jour fatidique, et explorer à sa guise le donjon. Mais si le personnage n'est pas sauvé lors de ce jour clé, Igor (de la Velvet Room) nous renverra une semaine dans le passé pour que l'on puisse avoir une nouvelle chance. Mais lors de ce retour en arrière, on perd nos acquis des jours d'après, notre expérience et nos items. Il faudra donc être plutôt alerte et ne pas laisser le temps filer bêtement.
A ce stade du jeu, il n'y a en vérité pas de nouveau Tartaros. Le château de la princesse est accessible en parlant à Yukiko puisqu'il s'agit de sa quête. L'architecture de celui-ci est facile à appréhender, c'est quasiment comme dans Persona 3. Il y a bien quelques différences, comme les portes, l'apparition d'une map si on appuie sur Start, le renard qui nous apportera son aide à 2 balles, ou plus important, le retrait des téléporteurs dans les étages mineurs. Désormais, le donjon est muni d'escaliers et il faudra redescendre tout en bas pour pouvoir quitter le lieu. Les boss sont une fois de plus présents de manière régulières, tous les 4 ou 5 étages, précédés (pour les boss non scénarisés) d'un point de sauvegarde et d'un téléporteur. C'est donc du déjà vu. Mais grâce à la présence d'autres donjons (à priori, chaque personnage à libérer de son ombre possède son donjon) cette phase d'exploration parait moins redondante. Surtout que nos camarades ne peuvent plus se bloquer bêtement contre un mur ou être évincé d'un combat car trop loin du héros lors du choc. Un système de combat retouché.Le système de combat ressemble à première vue comme deux gouttes d'eau à celui de Persona 3. Comme prévu, on peut enfin diriger les autres personnages en choisissant le mode manuel dans les Tactics (dernière tactique pour chaque personnage). L'idée est exploitable en particulier contre les boss qui nécessitent un peu plus de stratégie, mais l'Intelligence Artificielle retravaillée est pour le coup assez remarquable.
On note donc quelques différences : les weak points sont toujours de mise, mais il y a désormais plus de subtilité. Si les attaques ou magies de zone (qui frappent plusieurs ennemis) touchent ne serait-ce qu'un weak point dans le tas, le personnage obtient un One More (un tour supplémentaire), et il y a toujours la possibilité de finir des ennemis à terre par une attaque de groupe. Désormais, la mise en garde d'un personnage lui enlève son weak point pour le tour (d'où l'utilité du mode manuel pour mettre en garde un personnage fragile contre les boss), et le fait de se relever après s'être fait "weaker" ne coûte plus de tours. Du reste, les personnages pourront protéger le héros si leur degré de complicité gagné durant la phase de simulation ou en cours est suffisant. On note au final que les ennemis peuvent obtenir du renforcement (l'arrivée d'autres ennemis) pendant le combat. En somme, si le système de combat semble déjà connus de tous, les quelques nouveautés nécessiteront tout de même un petit temps d'adaptation. Quand même bien addictif !Même si le rythme est parfois longuet, et que finalement le déroulement du jeu est du copié collé de Persona 3, on retrouve la même putain d'addiction que l'on avait sur P3 et les heures défilent à la vitesse de la lumière sans lasser (malgré les Game Over car le mode Normal que j'ai choisi se révèle déjà corsé, plus que Persona 3 ou même Fes). De plus, l'ambiance funky et psychédélique à la fois est encore plus accentuée et le scénario promet des délires fous fous fous. Techniquement pourtant, il n'y a rien de nouveau sous les velux et on retrouve avec plaisir cette 3D simplette mais fraîche à souhait. Les textures durant les donjons paraissent pour le moment plus variées et n'ennuient jamais le joueur, et les musiques de Shoji Meguro restent fidèles à son Persona style. Le joueur hermétique à la bande-son de Persona 3 ne sera pas forcément ravis d'apprendre que cette ambiance musicale fashion et populaire est de retour. Meguro continue sur sa lancée avec des thèmes efficaces et sautillants, mais moins transcendants à mon goût. L'effet de surprise manque clairement à cet épisode.
On oscille finalement entre deux avis. On a envie de dire que Persona 4 est une tuerie en devenir, parce-que Persona 3 l'était déjà et qu'en utilisant une fois de plus ce déroulement génial et cette perfection des détails, Persona 4 ne peut pas en être autrement. Mais on se retrouve en vérité avec l'impression de rejouer à Persona 3, pour simplement une nouvelle interface graphique, de nouveaux personnages et 3 nouvelles idées. Il faudrait vraiment que le jeu gagne en consistance et en personnalité dans les heures suivantes pour qu'il atteigne le même statut de référence que son ainé. Mais la sensation est étrange, Persona 4 parvient à séduire le joueur malgré que tout soit déjà vu.
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