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Suikoden II
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Suikoden II
Suikoden II
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Suikoden IIL'amitié à l'épreuve de la guerre
Suikoden 2, sorti en 1999, est la suite du RPG de Konami Suikoden, déjà sorti sur Playstation en 1995. Le staff est sensiblement identique à celui du premier épisode, et le jeu s’affirme clairement comme une suite directe du premier, aussi bien au niveau du gameplay que de l’histoire. Par conséquent, il est plus que vivement conseillé de commencer par le 1. Certains éléments du jeu sont strictement identiques dans les deux jeux, voir la review de Suikoden 1 dans ce cas.
La paix toujours aussi fragile...Le début de l’histoire se situe 3 ans après la fin de Suikoden 1. Nous nous trouvons dans un camp militaire de Highland occupé par une troupe de néophytes, dont le héros et son meilleur ami (18 ans chacun), localisé près de la frontière avec Jowston, état constitué de plusieurs régions en grande partie indépendantes, avec lequel Highland est en paix depuis l’armistice qui date de plus de dix ans. Malgré tout, une nuit anodine comme les autres, le camp se retrouve attaqué. Nos deux amis sont séparés dans leur fuite... mais l’ennemi était-il bien celui auquel on penserait naturellement...?
Graphismes périmés dès la sortie... mais enchanteurs ^^Suikoden 1, sorti au début de l’ère PSX, était proche techniquement parlant de la SFC. Cette suite est toujours quasi-intégralement en 2D, mais si les graphismes, et en particulier les sprites sont visiblement plus fins et plus jolis, l’amélioration technique n’est pas flagrante malgré les trois grosses années qui se sont écoulés entre les deux. Suikoden 2 a donc paru logiquement périmé graphiquement à sa sortie. Pourtant force est de reconnaître qu’il a très bien vieilli, mieux que son aîné et que les jeux en 3D sur PSX comme FFVII ou encore Chrono Cross (pourtant techniquement bien plus évolué). Le character design est très joli et varié (heureusement, vu le nombre de personnages), l’ambiance graphique douce et agréable. En définitive, et paradoxalement, un régal. Pour résumer, comme le premier mais en mieux.
Higashino Miki revient !La bande-son, toujours réalisée par Higashino Miki, est également dans la pure continuité de ce qu’on pouvait avoir dans Suikoden 1, c’est-à-dire une petite merveille. Certains thèmes de Suikoden 1 sont repris, des thèmes nouveaux apparaissent (comme le dément Gothic Neclord).
Une valeur sûre, un bonheur pour les oreilles, et un appui redoutable pour la puissance émotive des scènes clés de l’histoire. Les bruitages sont toujours aussi appropriés et l’intro toujours aussi excitante. Un gameplay identique à son prédécesseurLe principe du jeu n’a pas changé d’un iota. Il vous faudra bâtir un QG pour accueillir votre armée, et rassembler le plus d’étoiles de la destinée possible (avec un total de 108 étoiles, qui donne toujours accès à la « fin positive »).
Les trois types de combats sont toujours là. Si les combats classiques sont identiques (tour par tour, 6 combattants répartis sur deux rangées...) et les duels très proches (il est dorénavant un peu plus difficile d’interpréter les phrases de l’adversaire) de ceux de Suikoden 1, les combats stratégiques ont eux complètement changé. Exit le pierre feuille ciseaux, il s’agit désormais du même genre de combats qu’on retrouve dans la majorité des Tactical-RPG. Les unités rassemblent au maximum 3 personnages, chacun apportant des sorts, capacités ou autres atouts à l’unité. Le gameplay Tactical est très limité et aléatoire, de plus il peut arriver qu’un personnage non-clé meure définitivement lors de ces batailles. Pour tout dire, ces combats sont un des points faibles du jeu. Heureusement, ils sont souvent courts, ne sont là que pour appuyer le scénario, et seul le dernier peut éventuellement poser un problème. Quant aux boss des combats classiques, à part un dont le combat marque un tournant de l’histoire, ils sont plutôt décevants et faciles. A noter qu’on retrouve Viki et le blinking mirror pour les déplacements, ou encore que désormais un personnage pourra équiper jusqu’à 3 runes en même temps, le système de magie restant le même. Désormais le héros peut courir sans rune, ce qui est un soulagement par rapport à Suikoden 1. La quête des 108 étoiles a légèrement changé. Là où dans le premier Suikoden il suffisait la plupart du temps de parler à l’étoile désirée, avec le personnage adéquat dans son équipe, l’objet qu’il réclame, ou encore le niveau suffisant, il en va autrement dans Suikoden 2. Certains personnages sont obtenus uniquement après l’accomplissement d’une quête (ces quêtes sont sympathiques de façon générale, et assez courtes), et surtout certains personnages doivent être récupérés au bon moment, sinon il est trop tard. Cela rend la tâche plus difficile sans soluce. Une histoire émouvante et complexeLe jeu a une durée de vie environ deux fois plus importante que Suikoden 1. Il faut bien compter 45 heures pour terminer le jeu sérieusement. La conséquence immédiate est que le jeu est bien moins rythmé que le premier opus. Contrairement à Suikoden 1, le 2 possède quelques temps morts, certains bien sentis, d’autres... plus regrettables. En tout cas, la sensation d’oppression et de réaction plutôt que d’action du premier a disparu.
Le scénario est plus riche, plus complexe, extrêmement ambitieux, avec une vraie portée géopolitique, et aussi bien construit que dans Suikoden 1. Les grandes parties de l’histoire s’enchaînent très intelligemment, sans raccourcis, l’armée du héros n’a rien d’un rouleau compresseur, il faut parfois remettre à plus tard certaines conquêtes... bref on a droit, encore une fois, à une structure scénaristique très réaliste, et de très haut niveau, comme souvent avec cette série. Il est important de noter qu’une fois encore, on ne joue pas les gentils contre les méchants, on participe à une guerre entre deux royaumes, et des deux côtés on est prêt a tout pour gagner, avec des motivations tout à fait valable dans les deux camps. En plus de cette guerre entre Highland et Jowston, Suikoden 2 raconte l’histoire de trois amis d’enfance, le héros, Jowy son collègue de brigade au début du jeu, et Nanami, sœur adoptive du héros. Les liens très forts qui unissent ces trois personnages vont être mis à mal pendant le jeu. Suikoden 2 se démarque par son « méchant », Luca Blight, brute sanguinaire et sadique, qui ne nous épargne aucune horreur. Le jeu, contrairement à son prédécesseur, se donne également le temps de développer de magnifiques PNJ qui n’interviendront que passivement dans l’histoire (Jilia, Pilika et d’autres encore). Quelques rares passages un ton en-dessousMalheureusement, si la maîtrise scénaristique est sans faille, il n’en va pas de même pour les personnages ainsi que les scènes importantes. Si le talent des auteurs de Suikoden 1 est intact pour nous livrer des personnages très attachants comme Eilie, Rina, Wakaba… sans compter le trio de personnages principaux, la légendaire Nanami en tête (l’un des personnages les plus attachants et drôle qu’il m’ait été donné de rencontrer, tout média confondu : cinéma, littérature, JV, animé&manga…), et d’autres très intéressants comme Shu, Georg ou encore Sierra, sans compter les nombreux personnages du 1 que l’on retrouve avec un immense bonheur (y compris le héros du 1 si on a chargé une save du 1 au début du 2) pas toujours en temps que PJ d’ailleurs, d’autres personnages, pourtant importants, m’ont un peu déçu, comme Annabelle, Theresa ou encore Jowy sur la fin.
Si on retrouve bien des sommets d’humour (ah Nanami !), ils disparaissent assez vite, contrairement à Suikoden 1. Certaines scènes sont belles à pleurer (je ne spoilerais pas ^^), aussi bien dans l’émotion pure à travers des démonstrations d’amitié terriblement poignantes, ou dans le drame, mais d’autres, surtout sur la fin, sont étrangement ratées, vides d’émotion et difficilement compréhensibles compte tenu du caractère des personnages. Sur ce point, Suikoden 1 est nettement supérieur au 2, avec ses scènes encore plus tragiques et ses dialogues d’une qualité à pleurer (c’est le mot). On pourrait dire que Suikoden 2 a sacrifié l’homogénéité dans le génial au profit de la durée de vie. Personnellement, je regrette un peu ce choix. La dernière partie du jeu ne s’impose pas avec la même logique que tout ce qui précède, certains éléments pour rallonger la durée de vie semblent artificiels, et le boss de fin est décevant, ce qui tranche avec le final émouvant du 1. Suikoden 2 propose plusieurs fins à l’histoire, qui ne se situent pas forcément au même moment. Force est de constater que sur ce point, on touche au génie. Les scénarios amenant à ces différentes fins tiennent parfaitement compte de la personnalité des personnages, et le jeu nous permet parfois de prendre des virages dans l’histoire, qui contrairement à ce qu’on a l’habitude dévient l’histoire pendant un temps non négligeable et comportent leurs conséquences inéluctables. L’une des fins proposées est d’une beauté et d’une tristesse bouleversantes. Moins marquant que son aîné.D’une façon générale, on a tout de même moins l’impression d’assister à quelque chose d’énorme ampleur que dans Suikoden 1. La True Rune en question ici n’a ni l’identité imposante ni l’Histoire de la Soul Eater. Les Yuber, Wendy, Ted... n’ont pas leur équivalent ici, et les Silverberg, famille maudite de tacticiens, ont perdu avec Odessa et Mathiu ses membres les plus charismatiques et intéressants. Suikoden 2 serait plutôt un épisode ponctuel à l’échelle de l’histoire du monde de Suikoden, impliquant des True Runes, là où Suikoden 1 mettait en place tout l’univers et la mythologie de la série. Cela n’altère en rien les qualités de Suikoden 2, qui captive le joueur pendant de longues heures.
Par contre, impossible de ne pas parler de la traduction française, scandaleuse. Le sens est à peu près là, mais quand on sait que Suikoden 1 possède les dialogues les plus justes et intelligents parmi tous les RPG que j'ai fait, on peut légitimement se sentir arnaquer. La solution? La version US... Pour conclure, avec ses graphismes impérissables et sa bande-son magnifique et émouvante, Suikoden 2 offre au joueur un paquet de moments inoubliables, allant du fou rire aux larmes de tristesse inconsolable en passant par la véritable excitation, avec un gameplay infaillible et accrocheur qui s’est débarrassé des défauts de son aîné. La dernière partie est plus discutable, malgré sa conclusion d’une force émotionnelle et symbolique beaucoup trop rare dans les RPG. Il s’agit du plus côté des Suikoden, même si je lui préfère le 1 et le 5. Assurément culte et indispensable, une expérience unique (comme la plupart des Suikoden). Un jeu qu’on n’oublie pas.
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