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Final Fantasy II: Anniversary Edition
> Fiche complète du jeu
Final Fantasy II: Anniversary Edition
25/02/2010
(en Français)
25/02/2010
25/02/2010
Final Fantasy II: Anniversary Edition
> Articles > Review
Final Fantasy II: Anniversary EditionL'envol de Final Fantasy
Même une série aussi célébrée que Final Fantasy cache en son sein des épisodes mal connus. C'est sans aucun doute le cas du deuxième épisode, d'abord pare qu'il ne sortit pas officiellement de ses frontières avant plus d'une dizaine d'années, ensuite parce que, même s'il est maintenant accessible, le nombre de jeux du même genre s'étant considérablement accru, il est devenu davantage une relique qu'une aventure à la mode. Bien loin de prétendre par l'aperçu qui suit que c'était mieux avant (ce qui n'a pas grand sens puisque cet « avant » est plus disponible encore aujourd'hui qu'il ne l'était alors), revenons cependant sur les forces de cet épisode.
C'était l'histoire de jeunes orphelins, luttant contre un empire, mais aussi d'un guerrier masqué... La PSP, c'est le cristal de la Lumière !Nous avons ici une version entièrement retouchée, d'abord par rapport à l'original sorti sur NES (c'était déjà le cas dans les versions PlayStation et GBA), ensuite par une beauté graphique nouvelle : la PSP étant déjà un fort bel objet, jouer à cet épisode dans cette version-ci le sublime, y apportant des couleurs encore plus chatoyantes et un confort de jeu optimal. Par ailleurs, cette édition « anniversaire » bénéficie de toutes les améliorations des précédentes : les combats sont plus intuitifs, la difficulté est ajustée et les menus, dans l'ensemble, sont plus clairs et plus ergonomiques. Les FMV de la version PS1 ont été conservées, ainsi que les ajouts de Dawn of Soul. Sauf à vouloir jouer les archéologues, il s'agit donc de la meilleure version de Final Fantasy II.
"Non Firion, je suis ton..."L'Empire de Palamécia s'est lancé dans la conquête du monde et la Résistance, organisée autour du royaume de Fynn, vient de connaître une considérable défaite qui l'a repoussée dans le village voisin d'Altaïr. C'est à ce moment que nous rejoignons Firion, Guy, Leon et Maria (qui se nommaient respectivement Frionel, Guy, Leonheart et Maria dans la version originale japonaise), alors qu'ils tentent de fuir leur village attaqué. Laissés pour morts par les impériaux, ils sont finalement recueillis par la princesse Hilda, et soignés. On se doute qu'ils ne vont pas tarder à intégrer la Résistance – alors même que Léon a disparu.
Ces premiers instants lancent une aventure longue et riche en rebondissements : contre Final Fantasy, premier du nom, les personnages ont désormais une identité bien déterminée, les textes ont gagné en consistance, les PNJ (et les personnages temporairement jouables) sont maintenant nombreux, et le cheminement n'est plus une suite de péripéties sans véritable liens destinées seulement à assurer une longue approche de la menace finale (dans cette épisode, pour des raisons de référence évidente, il est même possible de parler de menace "fantôme"). A ce titre, parce que l'épisode est mal connu, il est souvent ignoré qu'il offre, pour la première fois dans la série, son lot de situations dramatiques – les personnages chers y trouvant la mort étant nombreux. Si ce scénario (très inspiré de Star Wars au moins dans son canevas général) est somme toute assez balisé, il n'en soutient pas moins très bien toute l'aventure, présentant nombre de personnages antipathiques, de princes héroïques, ou même de pirates au grand cœur. Ce que s'entraîner signifie.Dans Final Fantasy II, on ne levelle pas. On s'entraîne. C'est-à-dire que, même si les quatre personnages majeurs ont, a priori, des forces et des faiblesses (oui, Guy est une grosse brute et Maria est plutôt une douce magicienne), c'est surtout par la répétition des actions qu'ils augmenteront leurs capacités, à savoir leur maîtrise de telle ou telle arme, de tel ou tel sort (Ultima, poussez-le à fond), et que leurs statistiques augmenteront (ou... baisseront un peu, aussi). Cette version PSP permet d'ailleurs de suivre ces évolutions grâce à de mignonnes petites barres dans les menues correspondants. Pour la première fois d'une looongue série, Final Fantasy décidait de réinventer complètement son gameplay.
Or, des monstres, il faudra en combattre car, même si cette version est moins difficile que l'original, les adversaires ne se laissent pas faire, et l'on a tôt fait de passer d'une situation de superpuissance à celle de groupe ridicule lors de l'arrivée dans une nouvelle région. Final FantasyFinal Fantasy II est celui qui invente la capacité qu'a gardée la série à se réinventer sans cesse. C'est particulièrement clair du côté du scénario et du système de combat. L'ambiance, par ailleurs, quoique colorée, est beaucoup plus sombre – l'ombre de l'empire et de sa destruction planant souvent sur l'aventure. Les cristaux ont disparu. C'est comme si Final Fantasy, c'était chaque fois tout un monde - à sauver, évidemment.
On trouve en revanche quelques éléments ponctuels qui seront souvent réutilisés dans les épisodes suivants (ne serait-ce que par leur nom) : Cid, un spécialiste en aéronef, un chevalier noir au service de l'ennemi, des créatures étranges sur le dos desquels il est beaucoup plus facile de voyager, des chevaliers dragoons (dont l'un s'appelle Kain, et l'autre porte le nom de Highwind), un village du nom de Palom, un boss mort mais pas trop quand même, un forgeron qui s'appelle Tobul, des magiciens dans le village de Mysidia... Là encore, trait typique de la série que de se faire référence à elle-même. Nobuo UematsuLe musicien à la baguette (bien que les musiques présentées dans cette version aient été retouchées) est évidemment monsieur Uematsu, qu'on ne présente plus aujourd'hui. Inutile de préciser que les thèmes concoctés pour cet épisode font largement honneur à la série. Si les sonorités de l'époque 8 bits pouvaient parfois piquer un peu les tympans, ce n'est plus du tout le cas au fil des thèmes réorchestrés pour les versions plus contemporaines de l'épisode. La complexité des morceaux n'atteint certes pas ce que nous avons connu plus tard, mais le travail mérite d'être honoré.
Soul of RebirthCette version PSP – comme la version GBA avant elle – présente un after : il est possible de suivre une courte aventure (un peu ardue quand même), mettant en scène les quatre personnages morts pendant l'aventure principale afin de défendre les héros (et dont je ne révélerai par principe pas le nom). On ne peut qu'être agréablement surpris par cette suite, développant des personnages qui nous avaient quittés un peu tôt, et faisant intervenir quelques sympathiques PNJ. Si Soul of Rebirth ne bouleverse pas l'aventure principale, il est difficile de ne pas saluer ce mini-scénario supplémentaire, gratuit, relativement difficile, et mignon. On rendra assurément du plaisir à avoir pour héros principaux des personnages jusque là seulement jouables de façon passagère, et à passer quelques heures de plus dans le monde consistant de Final Fantasy II.
Destin un peu triste que celui de Final Fantasy II, qui fit clairement passer la série dans une autre dimension : jusqu'alors clone (très réussi) de ce que les autres RPG (enfin, si on peut en parler sérieusement au pluriel) avaient offert, cet épisode signe un envol. Il présente un système de combat novateur et relativement complexe, un scénario et des personnages plus fins que son prédécesseur et il est sublimé par cette version PSP. Y jouer, en plus de passer un bon moment, permet de se faire une idée encore plus juste de la façon dont Final Fantasy s'est, pas-à-pas, forgé une identité qu'elle n'a, paradoxalement, jamais eu peur d'attaquer. C'est peut-être ça, le génie.
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