Petit titre méconnu sur Super Nintendo, Neugier: Umi to Kaze no Kōdō aurait pu bénéficier d'une exposition accrue, mais sa sortie américaine finalisée sous le nom de The Journey Home: Quest For The Throne fut finalement annulée lorsque SEGA racheta Renovation Products (la branche américaine de Telenet), côtoyant ainsi les destinées funestes d'autres titres édités par Telenet chez l'oncle Sam, Arcus Odyssey et Psycho Dream.
Mais le monde de l'émulation est formidable et n'oublie jamais personne, et voila qu'en 2012 un patch sort, permettant à tous de comprendre les quelques lignes de scénario de cet Action-Adventure sans prétention.
Pas forcément pour le meilleur.
Duke forever
On incarne Duke, jeune héros fougueux exilé du royaume de Neugier par son père, le comte Wein, pour des raisons troubles. Depuis son départ, de nombreuses rumeurs sur les actions détestables de son père se font entendre un peu partout, et Duke décide de revenir au bercail pour tirer ça au clair. Le voila donc parti pour un périple en mer, qui va s'achever brusquement par l'attaque de son bateau par une bande de pirates accompagnés d'une mystérieuse sorcière. Impuissant, Duke est débarqué et est secouru sur une plage par la mystérieuse Secia, qui disparaît dans la foulée.
Bien décidé à retrouver Secia et s'entretenir avec son père, voila Duke prêt à braver tous les dangers.
Soyons clair, le scénario est assez maigre, vu que le jeu est incroyablement court. Néanmoins il se laisse suivre et propose quelques twists plus ou moins prévisibles, qui suffisent à tenir en haleine.
Jump & slash
Côté gameplay, Neugier ne s’embarrasse pas de détails et va à l'essentiel : une succession de donjons entrecoupés de quelques cut-scenes. D'abord courts et simples, les donjons vont vite se révéler complexes, avec des chemins tordus et quelques séquences de plateforme pas forcément évidentes, la maniabilité n'aidant pas. Les ennemis sont souvent coriaces, et il faudra au joueur apprendre par cœur leurs patterns de déplacement afin de pouvoir les vaincre sans encombre… à moins de simplement les éviter. En effet, le jeu ne propose pas de points d'expérience, et les affronter ne rapportera la plupart du temps rien. Mais les snober empêchera aussi de récolter les cœurs permettant de faire grandir la barre de vie du héros, vous voila prévenu.
Pour rosser du dragon ou du ninja, Duke ne dispose pas d'un arsenal de dingue, et il faudra faire avec sa modeste épée et quelques améliorations de puissance/défense collectées en chemin. Les boss peuvent paraître difficiles de prime abord, mais après quelques tentatives infructueuses, on trouve vite la façon de les vaincre facilement. Reste à la mettre en œuvre, le moindre faux pas pouvant vite se payer cash… On trouvera aussi un grappin en chemin, utile pour s'accrocher un peu partout et résoudre quelques petites énigmes tordues.
Bien que limité, Neugier reste assez fun et ne baisse jamais en rythme.
Ugly Duky
Dire que 1993 a vu la sortie de Secret of Mana, et que dès 1991 Zelda 3 arrivait au Japon, illuminant la console par leurs courbes et leurs couleurs chatoyantes…
Neugier en 1993, ça fait un peu tâche. Sprites minuscules, décors peu fouillés, le jeu avait dès sa sortie au moins trois ans de retard technique. Je vous laisse juger avec les captures… Heureusement, Wolf Team sera bien meilleur par la suite avec notamment Tales of Phantasia, véritable vitrine technologique du support.
La bande son est en revanche plus réussie, avec quelques thèmes bien pêchus qui accompagnent l'action à merveille. Mais n'en demandez pas trop, avec seulement 6 chapitres que l'on peut terminer en moins d'une heure et demie en rushant, la variété n'est pas vraiment là. Mais les joueurs, les vrais, qui jouent à la cartouche ou à l'émulateur sans save-states peuvent prévoir une grosse demie journée pour en voir le bout, avec pas mal de die and retry, même si le système de sauvegarde permet de reprendre au chapitre entamé et donc de ne pas perdre l'intégralité de sa progression.
À noter que le jeu décerne une note au joueur à la fin, ce qui pourra inciter les plus fous à retenter le jeu à nouveau pour obtenir le rang le plus élevé.
Fun fact : à noter que Yoshiharu Gotanda, futur fondateur de Tri-Ace, a participé au jeu en tant qu'assistant à tout juste 17 ans !
Neugier: Umi to Kaze no Kōdō est un titre qui ne marque pas vraiment les esprits. Assez moche pour l'époque, assez court, il ne vaut que pour le challenge relatif qu'il propose sur une petite durée de vie, à condition de se mettre en condition.
Une petite attraction d'un soir d'été qui sera vite oubliée.
16/02/2017
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- Plutôt exigeant
- Bien rythmé
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TECHNIQUE 2/5
BANDE SON 3/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 1.5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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