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Ishar: Legend of the Fortress
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Ishar: Legend of the Fortress
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Ishar: Legend of the FortressAu barbare assoiffé
A quoi s'attendre d'autre qu'un hit de la part d'une création de Silmarils, les papas de Targhan ou encore de l'excellentissime Transarctica ? Ishar: Legend of the Fortress est le premier épisode d'une saga mémorable de Dungeon-RPG qui marqua toute une génération de joueurs même si aujourd'hui, elle est tombée dans l'oubli. Réparons ce préjudice en foulant une nouvelle fois les terres de Kendoria.
L’esprit d’équipeLes contrées de Kendoria furent un lieu où il faisait bon vivre sous le règne du prince elfe Jarel. Mais l'abominable Krogh mit un terme à ces temps de paix en assassinant Jarel et en s'installant sur son trône à Ishar. Depuis, terré dans son imprenable forteresse, il commande ses hordes de monstres qui répandent la terreur et la mort dans tout le royaume. Le peuple réclame désespérément un héros qui pourra les libérer du courroux de ce tyran assoiffé de sang. Vous incarnez donc Aramir, un jeune aventurier qui rêve de devenir ce héros en passant Krogh par le fil de son épée. Bien que le jeu soit le premier des Ishar, il fait suite à Crystals of Arborea où vous incarniez justement le prince Jarel dans sa lutte contre Morgoth, le père de Krogh. Vous pourrez notamment rencontrer les anciens compagnons de Jarel lors de vos pérégrinations sur les terres du royaume.
Une singularité notable d'Ishar: Legend of the Fortress est l'ambition de Silmarils qui se manifeste dans la création d'un monde qui se veut époustouflant à visiter pour les joueurs. Contrairement à bon nombre d'autres Dungeon-RPG où l'action s'effectue la plupart du temps en intérieur ; Ishar propose de parcourir des plaines, des forêts et autres villages, tout cela à l'air libre. La sensation de liberté est palpable dès les premières minutes de jeu en raison de son absence de linéarité. Vous allez où vous voulez (toujours dans une certaines mesure). Un soin tout particulier a été apporté aux décors pour varier au maximum les éléments et détails qui constituent Kendoria. Vous verrez sur votre route des bosquets, des buissons, des arbres, des bouleaux, des chênes, des lacs, des ponts, des forêts, des fougères... Les villages ne sont pas en reste et s'ils sont peu nombreux, ils disposent tous d'un aspect graphique propre : maisons sur pilotis, village médiéval ou encore d'étranges maisons en forme de tour. Bien sûr, si les sentiers qu'on emprunte sont en grande partie en extérieur, le jeu incorpore quand même ce qu'il faut de couloir souterrain. Il en résulte un univers cohérent et riche ; au point qu'il offre une diversité visuelle bien supérieure à ce que pouvait nous proposer le monde d'un Virtual Hydlide. Votre première tâche en ces terres sera de vous constituer une équipe pour vous assister dans votre aventure. La quantité de héros possible à recruter est assez conséquente bien que le nombre maximum de votre équipe ne peut dépasser les cinq membres. La plupart d’entre eux traineront dans les auberges des villes mais il est aussi possible d’en rencontrer certains au beau milieu d’une plaine ou d’une forêt. Explorer les régions du royaume en quête d’alliés devient donc bien sympathique et gratifiant. Il est possible de leur parler, de leur demander de vous rejoindre ou même de les tuer selon votre bon plaisir. Et oui, rien ne vous empêche de tuer le pauvre bougre qui ne demandait qu’à vous venir en aide si cela vous chante. Comme le nombre de personnages à recruter est plus élevé que le nombre de places disponibles dans votre équipe, vous pourrez parfois vouloir congédier l’un d’entre eux pour faire de la place pour un autre. Et là va intervenir une caractéristique très spécifique du jeu : le vote. Dans un souci de réalisme sans doute, les développeurs ont pourvu leur soft d’un système de vote de vos coéquipiers lorsque vous tentez de renvoyer un personnage ou d'en inviter un autre dans le groupe. En fonction de leurs alignements, ils accepteront ou non vos décisions. Et s'ils refusent de dire adieu à l’un d’entre eux, c’est plié, vous ne pourrez rien y faire. Il vous restera alors deux solutions. La première consiste à assassiner le héros non désiré. Oui, la cohésion du groupe ici n’est pas ce qui se fait de mieux dans un RPG. Le problème avec cette méthode est que vous vous exposez à une rébellion des autres membres pouvant aboutir à l’éradication pure et simple de votre groupe tout entier. L’autre solution est de participer à un combat et de laisser le personnage souhaité se faire tuer pour qu’il libère la place car les morts sont définitives dans le jeu (les auberges ne ressuscitent pas les personnages tombés au combat, c’est un peu comme pour les Fire Emblem). Mécanisme archaïqueUn menu action présent à l'écran vous offre diverses possibilités comme crocheter une serrure, lire la carte, donner de l’argent ou un objet, etc. La carte n’est pas très utile dans le sens où il n‘y a pas de point "vous êtes ici" visible lors de sa consultation. Vous êtes donc obligé de trouver un point de repère comme un village par exemple puis de vous diriger approximativement en vous orientant grâce aux points cardinaux. C’est un peu contraignant mais d’un autre côté, on n'a plus l’habitude de nos jours de suivre une rivière pour ne pas se perdre sur une carte et ce manque de confort contribue à l’aspect oldie du jeu.
La gestion des items passe par un menu peu intuitif et encore moins pratique. On peut transférer un item d’un personnage à un autre en le déplaçant avec la souris. Chaque personnage dispose de sa propre bourse. Aramir pourra par exemple acheter une arme s’il en a les moyens alors qu'un coéquipier qui serait à sec ne pourra pas. On est donc soit obligé de répartir l’argent entre les personnages avant de faire des emplettes chez un marchand, soit de faire acheter l’objet par celui qui a l’argent puis passer ensuite par le menu pour donner l'objet au compagnon voulu. C’est clairement mal pensé et ne constitue pour le joueur qu’une perte de temps. Les combats quant à eux se font en temps réel. Vous devez cliquer sur le bouton attaque pour porter un coup. Il n’y a pas de système de charge avant de pouvoir frapper comme pour les Final Fantasy donc spammer le bouton attaque est plus que conseillé pour faire pleuvoir des coups d’épée sur vos ennemis. Pour attaquer avec un autre personnage, il est nécessaire de cliquer sur le bouton attaque qui lui correspond, donc faire participer plusieurs personnages à un affrontement vous force à passer d’un bouton attaque à un autre. Le problème est qu’une fois sur deux, vous allez immanquablement déraper sur le bouton action qui se trouve vicieusement à côté, ce qui va vous ouvrir le menu et vous fera perdre quelques secondes pour le refermer. Voire plus puisque vous vous faites attaquer dans l’intervalle ce qui ne manquera pas de vous faire paniquer et donc fatalement de vous faire cliquer n’importe où pour sortir du menu plus rapidement. Le système de combat n’est en bref pas un exemple de réussite. Les ennemis peuvent apparaitre par groupes de trois et si la plupart sont mobiles, certains restent immobiles et rien ne vous empêche alors de reculer pour quitter un combat. Maintenant je vais aborder un point qui fâche plus d’un joueur avec Ishar: Legend of the Fortress, c’est le système de sauvegarde. Accrochez-vous bien à votre siège, car cette option est payante ! Oui oui, vous avez bien entendu, il faut payer pour sauvegarder une partie. Et attention, pas en monnaie de singe mais une sommes astronomique : 1000Po la sauvegarde. Autant vous dire que vous ne sauvegarderez pas tous les dix pas car si vous êtes fauché, vous ne pourrez simplement plus sauvegarder votre progression. Quand l’estomac va, tout vaLes graphismes du jeu sont corrects. Comme je l’ai déjà indiqué précédemment, les décors sont assez variés, travaillés et ils constituent l’un des points forts du jeu. Mais le character-design et le monster-design sont moins réussis dans l’ensemble. Les personnages sont franchement moyens et aucun charisme ne se dégage de leurs bouilles. Dans le même temps, les monstres sont sommaires et peu diversifiés. On trouvera principalement des orcs, des loups garous et autres sorciers maléfiques pour vous barrer la route. L’animation elle, se contente du minimum syndical. Les ennemis disposent d’une animation lors de leurs attaques mais ça ne tient que sur deux trames. Vos assauts ne sont pas animés, seule une info bulle apparaît sur l'ennemi pour afficher le nombre de dégâts qu’il a pris. De manière plus globale, l’animation est vraiment peu présente mais pour ce type de jeu et surtout de cet âge, ça reste normal.
Comme bien d’autres jeux ST tel que Heimdall, Ishar: Legend of the Fortress se joue presque intégralement sans musique. Il y a bien une musique à l’écran titre, mais c’est tout. Cette dernière est d’ailleurs plutôt bien fichu et évoque un peu ce qu’on retrouve dans les films Conan le Barbare. Pour le reste du jeu, il ne faudra compter que sur les bruitages. Il faut reconnaître qu’ils sont de bon goût et surtout intelligemment pensés puisqu’ils changent en fonction de l’endroit où vous êtes. Si vous vous trouvez au milieu d’une plaine, vous aurez le bruit de bourrasques de vent ainsi que des oiseaux qui chantent. Près d’un lac, c’est le croassement des batraciens qui se fera entendre ainsi que le bruit de l’eau alors que dans une auberge, c’est un brouhaha général qui sera joué. Les bruitages sont donc bien rendus et de bonne qualité. Maintenant quand je parle de bruitage intelligent, cela paraît très basique de nos jours de le dire, mais ne perdons pas de vue qu’Ishar est sorti il y a plus de vingt ans en 1992 et ce qui est évident de nos jours ne l’était pas forcément à l’époque. Silmarils étant une boite française, le jeu offre au début le choix de faire le jeu avec la langue de Molière ou de Shakespeare ce qui est très appréciable. On peut d'ailleurs déceler une inspiration à peine voilé à l’univers de l'écrivain anglais Tolkien à travers le jeu, ne serait-ce que par le nom du personnage : Aramir (cf. Faramir). Autre anecdote : au cour de l’aventure, on peut recruter un certain Targhan. Ce personnage vient en fait du jeu du même nom développé en 1989 par Silmarils. Enfin, dernier trivia, lorsqu’on mange à l’auberge, la phrase : "Quand l’estomac va, tout va" apparaît, ce qui ressemble furieusement à un clin d’œil à la chanson "Quand l'appétit va, tout va" du film Astérix et Cléopâtre sorti en 1968. Ishar: Legend of the Fortress est un bon Dungeon-RPG qui offre une alternative convaincante à un Dungeon Master ou un Shining in the Darkness sorti un an plus tôt sur Megadrive et démontre une nouvelle fois le talent de Silmarils. Son univers riche et coloré ainsi que son ambiance sonore sauront convaincre certains joueurs en quête de bons vieux jeux old school malgré les rouages perfectibles d’un gameplay d’un autre temps.
Ishar: Legend of the Fortress > Galeries > Artworks > Amiga > 1 disponible :
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