Comme pour changer et innover,
Sega nous a concocté un nouvel opus de la saga
Phantasy Star sur DS qui reprend toutes les grandes lignes des épisodes
Online et autres
Universe. Un énième volet qui aurait pu se démarquer et éventuellement profiter habilement des possibilités qu'offre la console, mais en fait... non.
Aimons nous les uns les autres
Encore une fois, avec Phantasy Star Ø, on fait dans l'originalité... ou pas. Vous venez donc d'être promu au rang de Hunter et allez participer à votre première mission sur le terrain. Naturellement, rien ne se passe comme prévu, et vous en arrivez à vous battre contre un féroce dragon afin de protéger une personne que vous venez à peine de rencontrer. S'ensuit une longue quête peu intrigante, mêlant amitié, sens du devoir et des responsabilités, amour du prochain et toute la ribambelle de thèmes déjà mille fois abordés.
Malgré le fait que l'on puisse choisir entre trois races distinctes au début du jeu (human, Cast et newman), cette histoire reste la même dans les grandes lignes et ne diffère que très peu. Et c'est bien là où Phantasy Star se prend un zéro pointé : sur son background et son scénario. C'est comme si le jeu avait appris sa leçon sur les clichés du RPG japonais et essayait de nous la recracher au visage comme une vulgaire soupe qu'un enfant aurait trouvé trop âcre à son goût. Du passage sur les vestiges d'anciennes civilisations perdues très avancées à celui sur le retour des vils ennemis cachés depuis longtemps et qui ressurgissent de nulle part, on a le droit au tour complet des stéréotypes les plus fréquents. Et malheureusement, il en va de même pour les personnages, déjà très peu nombreux... Pour essayer de préserver une certaine stabilité morale chez le joueur et afin de ne pas lui épuiser son capital neurone dans son intégralité au risque de l'abrutir totalement, la quête principale reste très courte, de l'ordre de la dizaine d'heures en ligne droite.
Zéro bonne idée ?
Comme pour continuer dans ce torrent sans fin d'idées nouvelles, dans Phantasy Star Ø, il n'y a qu'une seule ville, sorte de Quartier Général où l'on prend les missions et dans lequel on accède à la zone concernée via un téléporteur. Ainsi on s'organise autour d'une cité vraiment très limitée par la taille et par l'intérêt. Les PNJ se comptent sur les doigts des deux mains et à part quelques marchands, les activités y sont très peu nombreuses. On espère alors que la fenêtre sur l'extérieur que représente ce fameux téléporteur pourra combler ce cruel manque de présence mais que nenni, les espaces sont dépourvus de vie, si ce n'est celles des monstres. Cependant, des dialogues viennent souvent interrompre vos phases d'exploration et de ce fait vous permettent de souffler un instant après de longues minutes d'abattage de mob intensif, dans la plus grande tradition des MMORPG. Bien que l'efficacité de ces phases de parlote ne soit pas démontrée, elles restent néanmoins un soutien psychologique afin de ne pas sombrer dans l'ennui total tant le concept des missions est répétitif. Explications...
Comme dit précédemment, les quêtes s'obtiennent dans la base de départ. Une fois l'une d'entre elles acceptée, il vous suffira de vous diriger vers le téléporteur qui vous emmènera illico presto sur les lieux. Débute alors l'exploration du secteur, jalonnée, bien évidemment, de son lot d'adversaires à exterminer. Il sera irrémédiablement obligatoire de vider chaque "écran" afin de pouvoir progresser, car la plupart du temps des barrières feront obstruction à la progression, du moment qu'il reste des traces d'hostilité dans les environs. On se retrouve donc à taper de façon incessante et laborieuse sur tous les ennemis qui sont à portée de bras. Et pour récompenser le joueur après avoir tant usé de ses capacités intellectuelles, à chaque fois qu'une partie de la zone aura été épurée de son animosité, un coffre apparaitra, recélant armes et objets en tout genre.
Il est d'ailleurs également fort regrettable que toutes les quêtes optionnelles, sans exception, se contentent de nous reconduire à travers les zones déjà visitées dans la trame du scénario. D'autant plus que ces annexes, hormis nous faire gagner de l'expérience, ont un intérêt très limité : les cutscenes qu'elles occasionnent sont souvent ridicules et n'apportent rien d'intéressant à l'histoire ou au background des personnages.
Vous l'aurez compris, il en sera d'autant plus pénible si l'on désire fouiller tout le jeu de fond en comble.
Et on enfonce le clou !
En plus des aspects cités ci-dessus, une multitude de petits détails vient gâcher l'expérience de jeu. Tout d'abord une personnalisation des plus basiques avec un minuscule panel de choix nous est proposé. Puis, la difficulté particulièrement élevée lors des affrontements contre les boss vient piquer notre curiosité tellement elle se trouve être en total contraste avec la facilité avec laquelle on détruit les ennemis "habituels". Bien souvent, quelques Game Over seront de circonstance afin de comprendre comment feinter, ou bien tout simplement d'aller faire quelques séances de level up. C'est à ce moment là que l'on se confronte au système de sauvegarde très mal fait de Phantasy Star Ø : celui-ci nous oblige, lorsque l'on se lance dans une mission, à la faire en entier sans possibilité de sauvegarder (besoin qui se fait souvent ressentir au vu de la longueur des donjons). Ainsi, il est impossible de vouloir faire une pause et d'éteindre sa console sous peine de quoi, il faudra recommencer toute la zone.
Niveau gameplay, on a affaire à du classique A-RPG sans transition. On effectue ses combos en martelant le même bouton et en utilisant les raccourcis présent sur une palette que l'on organise selon sa façon de combattre (magies, objets...). Seule particularité, propre aux Phantasy Star, le Mag - sorte de mini cyborg suivant le joueur où qu'il aille - revient faire un tour sur cet opus DS et nous accompagne durant notre périple. Il incombera alors au joueur de le nourrir en lui fournissant des objets en tout genres afin qu'il se développe et que l'on puisse profiter de ses pouvoirs qu'il est possible de déclencher une fois une certaine jauge remplie.
En plus de cela, le soft ne bénéficie pas d'une IA à casser la baraque, surtout lorsqu'il s'agit des coéquipiers. L'image qu'il reste d'eux à la fin du jeu est celle de corps allongés par terre. Ils sont donc pour ainsi dire inutiles, si ce n'est que parfois ils peuvent remplir le rôle de chair à canon. Il y a bien quelques ordres pré-conçus qui peuvent être lancés depuis le menu, mais aucun d'eux n'affecte réellement et profondément la façon de jouer de vos amis.
Et pour parachever cette sublime œuvre, une bande-son des plus médiocres vient s'y ajouter, à tel point qu'il est bien souvent préférable de couper le son.
J'ai du bon tabac dans ma tabatière
Mais Phantasy Star Ø possède également certains bons côtés, notamment sur le plan de la customisation de l'équipement. Avec le système d'amélioration et de spécification de son arsenal, on parvient tout de même à trouver une raison d'accorder un peu de temps au jeu, comme l'on accorderait du temps à la recherche du meilleur équipement dans un MMORPG. Les coups spéciaux des armes pourront également égayer les parcours trop monotones du joueur.
Autre point positif, le soft profite d'une 3D pas si vilaine que ça pour le support bien que les arrières-plans des zones soient particulièrement hideux. On se voit également gratifié de quelques cinématiques en animé vraiment sympathiques bien que trop peu nombreuses.
A cela vient s'ajouter une replay value conséquente puisqu'il est possible de débloquer graduellement plusieurs niveaux de difficulté en fonction de votre niveau, réanimant un peu la flamme du challenger en chacun de nous. Chaque mode proposant son lot de quêtes à faire seul... ou en famille !
Les mystères du mode online
Le jeu en ligne se présente sous trois aspects : solo (inutile), freeplay ou avec des amis. Concentrons nous sur ces deux derniers.
Le freeplay permet de réunir les joueurs en fonction de plusieurs critères tels que le donjon à faire et la difficulté. Le concept est simple : vider la zone de tous ses monstres. Rien d'extraordinaire donc, à première vue. Mais, dans une optique se rapprochant de celle des MMO, le concept devient vite addictif lorsque l'on a à cœur d'augmenter son niveau ou d'acquérir des armes toutes plus puissantes les unes que les autres. On se surprend alors à jouer continuellement, sans vraiment savoir pourquoi.
Quant au jeu avec des amis, contrairement au freeplay, il y est possible de communiquer via le fameux chat que Sega avait mis en valeur durant sa campagne de communication, et de faire des quêtes ensemble. Ce mode est donc une version améliorée du freeplay et l'on ressent beaucoup de frustration lorsque l'on n'a pas d'amis qui possède le jeu, et qu'il faut se cantonner à des phrases toutes faites pour communiquer avec le joueur avec lequel on a été regroupé.
Phantasy Star Ø se contente malheureusement d'être un jeu moyen en appliquant la recette habituelle des épisodes précédents. Pénalisé à la fois par son scénario pitoyable et un gameplay bancal, il se fourvoie en adoptant le concept des missions qui amène inéluctablement à accomplir des tâches répétitives. Reste un mode online prenant - bien que bridé si l'on a pas dans son entourage un ami jouant à Phantasy Star Ø - et une technique pas si mauvaise que ça.
24/01/2010
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- La 3D
- La personnalisation de l'équipement
- Mode online addictif
- Replay value conséquente
- Le mag
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- L'IA catastrophique
- Les missions répétitives
- Scénario minable
- Gameplay loin d'être au top
- Musiques passables
- Difficulté mal dosée
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 1.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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