Après
Half-Minute Hero,
Opus Studio revient avec un autre RPG résolument rétro et loufoque édité par
Idea Factory :
Jikandia de Fantasia, renommé
Jikandia: The Timeless Land à l'occasion de sa sortie américaine.
Aussi peu ambitieux mais toujours orienté vers le plaisir immédiat,
Jikandia ne pose plus le temps comme ennemi mais le laisse aux mains des joueurs, pour en faire leur plus grand allié.
Le roi du contretemps
Jouant à fond la carte de l'humour, Jikandia tourne en dérision le RPG japonais, et ce dès le pitch de départ : neuf élèves dans un train se rendent en cours lorsque subitement, les voila transportés par un esprit en détresse dans un monde parallèle menacé par le "roi du temps" : Jikandia !
Devenus subitement le dernier espoir d'une contrée à la dérive autrefois imperméable à l'écoulement du temps, nos petits écoliers vont devoir parcourir le monde à la recherche d'indices pour atteindre le cœur du mal, l'incarnation de la terreur, celui qui fait trembler les trois barbus accoudés au bar du coin. Une belle aventure, au détriment de leur journée de cours... Cancres !
Si l'intrigue ne possède que peu d'intérêt et ne sert que de prétexte à nous envoyer dans des donjons alignant tous les environnements clichés propres au genre, les différents dialogues sont désopilants et les mises en abyme du RPG sont plutôt réussies.
Bref, on se marre quand même bien.
Il faut laisser du temps au temps
Jikandia, il est pas là pour nous prendre la tête. Le but de chaque donjon est simple : se frayer son chemin avec ses deux acolytes triés sur le volet en sautant partout et en exécutant les monstres qui se dressent sur le chemin avec les techniques de chacun, pour enfin atteindre le maître des lieux, qui sait généralement recevoir et apparaît une minute trente avant que le temps imparti ne soit écoulé. Plus on avance, plus cet objectif somme toute sommaire semble compliqué.
Si le chronomètre cristallise souvent l'attention des joueurs un peu rigide, le titre d'Opus Studio est plutôt cool à ce niveau. Non seulement la mort du héros ou la non complétion du donjon dans les délais ne fera rien de plus que nous renvoyer en ville, mais de surcroît, on peut choisir le temps que l'on désire consacrer à chaque passage dans un lieu, de 3 à 30 minutes ! Et plus on reste dans un lieu - généré aléatoirement - plus on a de chance de trouver des objets rares et de gagner des niveaux.
A l'entrée dans une nouvelle salle, un nouvel objectif nous est régulièrement donné, et si on le complète rapidement, on obtient une étoile. Au bout de cinq collectées, la possibilité nous est donnée d'être invincible pendant quelques secondes. Utile lorsque notre vie tombe au plus bas et que les objets de guérison instantanée hésitent à se montrer.
Au fur et à mesure de notre progression, on récupère de grands cristaux que l'on peut assigner à nos personnages afin d'orienter leurs caractéristiques ou se faire plaisir en augmentant les gains d'argent en fin de niveau, par exemple.
En ville, pas grand chose à faire, à part récolter quelques indices, récupérer quelques récompenses sur objectif dans le bar du coin et acheter de l'équipement.
Sinon, un Colisée permet de jouer entre potes, jusqu'à quatre, pour voir qui réalise le meilleur score dans un donjon, en ayant la possibilité de les piéger.
Le système est prenant, mais en même temps, il reste assez basique et ne se renouvelle pas vraiment, malgré la variété d'attaques disponibles au travers des divers compagnons.
Bring me back to eighties!
Petit budget et orientation rétro oblige, le titre ne brille pas vraiment visuellement. De gros pixels assumés, un manque de couleurs volontaire et une animation des plus primaire bien calculée donnent un cachet très années 80 au titre, plutôt plaisant. Dommage que l'ensemble manque malgré tout un peu de personnalité, au contraire de ce qu'avaient bien su créer 3D Dot Game Heroes et Half-Minute Hero. Vrai point noir : l'affichage des textes est horriblement mal pensé et cadré.
Les musiques sont entraînantes et utilisent des sonorités qui rappelleront de bons souvenirs aux joueurs de l'époque. Point positif de la durée de vie famélique (moins de cinq heures) : on n'a guère le temps de s'en lasser !
Si on pourra revenir sur le jeu quelques heures supplémentaires pour tester le mode multi-joueurs ou afin d'obtenir tous les objets et réussir tous les objectifs, il y a peu de chance qu'un joueur passe plus de dix heures pour voir tout ce que le jeu a à proposer, ce qui ne représente pas un énorme défi.
De toute façon, il faut prendre Jikandia pour ce qu'il est : un petit titre fun sans prétention si ce n'est de divertir.
Surfant sur la vague rétro de ces dernières années, Jikandia propose une expérience immédiatement accessible, drôle et plutôt plaisante. Reste que le manque de renouvellement et l'ergonomie douteuse nous font apprécier sa durée de vie famélique.
Le défouloir idéal pour les transports.
06/12/2014
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- Court et répétitif
- Fenêtres de textes horribles
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TECHNIQUE 2/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1.5/5
DUREE DE VIE 1.5/5
GAMEPLAY 3/5
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