Après avoir exploité le premier épisode jusqu'à la moelle, Falcom n'allait pas se priver de ressortie également le second tout seul sur DS. Si la pilule avait eu du mal à passer pour un premier épisode de 5h, celui-ci possède déjà plus d'arguments.
Mais en voyant la compilation aux USA à côté, on se demande toujours pourquoi s'intéresser à cette version japonaise...
D'Esteria à Ys
Les légendes parlent d'une contrée oubliée, Ys, jadis étincelante sous la protection de deux déesses et six prêtres, qui créèrent un matériau incomparable, le Cleria...
Ys 2 délaisse la contrée d'Esteria et fait directement suite au précédent opus. Après avoir vaincu Dark Fact au sommet de la tour de Dahm, Adol est retrouvé inconscient par une jeune fille, Lilia (évidemment fort jolie). Adol ne tarde pas à découvrir, à son grand étonnement, qu'il se trouve sur le continent d'Ys. Et le voilà reparti à combattre le mal, cette fois en plein cœur des mythes.
Anciennes légendes, menaces obscures, mais surtout jolies filles, bienvenue dans Ys.
Un remake qui change la donne
Les premiers Ys, purs Action-RPG, sont réputés pour leur gameplay simple, bourrin et assez nerveux. Représentants atypiques du genre, ils ne proposent pas d'attaquer les ennemis comme la majorité des jeux du genre, mais de leur rentrer dedans de la façon adéquate, ce qui surprend toujours. On retrouve ce principe ici, mais là où la maniabilité originale était quelque peu discutable et avait pris un sacré coup de vieux, elle prend ici tout son sens grâce à l'utilisation du stylet, qui permet donc de se déplacer et d'attaquer. Seul problème, la précision du stylet de la DS ne permet pas de bien viser, et si cela ne se fasait pas trop ressentir dans le premier (facilité déconcertante oblige), cela peut ici vraiment gêner, et causer de nombreux Game Over. Mais finalement, ils ne sont pas dramatiques, dans la mesure où le jeu permet de sauvegarder à tout moment.
Cerise sur le gâteau, le remake n'a pas été fait à moitié, et un système d'attaque conventionnel (croix de direction et bouton d'attaque) vient s'ajouter au système classique, pour le plus grand bonheur des petits et des grands, et même des mexicains.
C'est, à vrai dire, la seule particularité du gameplay de ce remake.
Pour le reste, la fidélité à l'original est de mise. Chaque ennemi vaincu aboutit à une prise d'expérience, et on passe des niveaux jusqu'à un plafond (lvl 55), pas bien difficile à atteindre. L'équipement joue un rôle essentiel, au départ achetable en boutique, alors que les dernières pièces sont disséminées (et bien, croyez-moi) dans les donjons. Ce deuxième épisode introduit l'utilisation de magies variées. Boule de feu, transformation en monstre, téléportation, le gameplay de cet épisode est bien moins basique et répétitif.
Pas de nouveau lieu cette fois-ci, mais vu la qualité de celui ajouté dans le premier, on se demande si on doit vraiment le regretter...
Tout est dans le final
Les
Ys ne font pas partie de ces Action-RPG très guidés dans lesquels trouver la suite des événements est aussi simple que de finir le très connu
Kukuroseatoro.
Non, ici il faut aller chercher les indices, l'implicite, en harcelant le moindre villageois qui pourrait posséder une bride d'information. Au départ, il est assez aisé d'avancer, mais au fur et à mesure, il faudra savoir interpréter le moindre indice pour ne pas rester bloqué de longues minutes sans savoir où aller. Parfois, il faut même retourner chercher des indices en dehors des lieux alors que rien ne semble l'indiquer. Contrairement au premier opus, la difficulté d'exploration et d'avancement est rejointe par une difficulté globale du jeu, tant dans les lieux (on meurt vite) que contre les boss. Enfin du défi.
Si le jeu est bien plus long que son prédécesseur avec bien plus de, il présente toujours cette étrange structure qui implique de passer la moitié du jeu dans un lieu final très complexe. Ici, il est démentiel.
Ce deuxième épisode est globalement bien plus exigeant, les Game Over fusent et la sauvegarde à tout moment est plus d'une fois salvatrice. Une dizaine d'heures pour le connaisseur, une vingtaine pour le néophyte, le joueur se sentira moins lésé que par le précédent, même si la compilation eut été de bon ton.
Rock me
Le portage s'en sort techniquement honorablement. Chaque livre est introduit par une magnifique séquence animée bien classe et de bonne qualité pour le support. Pour le jeu en lui même, il est étonnant de voir que les développeurs ont opté pour des décors en 3D sachant les faibles capacités de la console, au détriment de la superbe 2D des précédents remakes. Cependant, à côté des décors sommaires mais corrects, on trouve de très beaux sprites et les artworks qui ont forgé le succès de la saga. Les deux jeux partagent bien évidemment le même moteur graphique. Il y a bien quelques rares bugs d'affichage ici et là, mais ça ne gêne jamais la progression. Ys, c'est surtout une question d'ambiance, et le nouvel habillage ne trahit en rien l'esprit original, empreint de mysticisme, l'essentiel est bien là.
La bande-son est, elle, intemporelle. On retrouve avec bonheur les mélodies originales somptueuses, entre symphonie et J-Rock, le passage sur la portable de Nintendo se fait sans heurt, la qualité sonore étant au rendez-vous. Si l'on doit retenir une chose de la série, ce sont ses musiques, à chaque fois magnifiques, l'apogée ayant eu lieu lors de Ys: the Oath in Felghana, le remake hallucinant du troisième épisode.
Cette sortie est l'occasion de (re)découvrir Ys 2, plus long et meilleur que le précédent. Si on note toujours le nouveau système d'attaque, le jeu ne bénéficie cette fois d'aucun lieu supplémentaire. Indéniablement bourré de charme, on lui préfèrera une nouvelle fois la compilation américaine regroupant les deux jeux.
À découvrir ou redécouvrir avec délectation, Ys est éternel.
17/05/2009
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- Nouvelle maniabilité disponible
- La bande-son, toujours
- L'ambiance si particulière
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 3/5
GAMEPLAY 3.5/5
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