The Elder Scrolls II: Daggerfall marque un tournant dans la série en l'inscrivant dans le cœur de milliers de joueurs comme l'une des plus grandes sagas de jeux de rôles à l'occidentale, aux côtés de
Fallout ou
Baldur's Gate. Une liberté sans limite, une capacité d'immersion rarement égalée, un monde gigantesque, tels seront les ingrédients de cet épisode et des suivants. Découvrez ce jeu qui avant
Morrowind et
Oblivion fit rêver les rôlistes PC, en leur offrant une expérience magique à la limite de l'inimaginable !
Vous êtes unique ? Votre personnage aussi !
Dès le lancement d'une nouvelle partie, une scène cinématographique vous introduit à ce qui sera le scénario principal du jeu. Uriel Septim, empereur de Tamriel, vous demande en tant qu'ami et sujet d'enquêter sur des faits mystérieux. Le roi de Daggerfall, mort l'an passé sur le champ de bataille, hante la capitale du royaume chaque nuit, demandant vengeance.
De plus, il y a quelques temps, l'empereur envoyait une lettre à la reine de Daggerfall, mais ce courrier n'arriva jamais à destination. Son contenu étant d'ordre personnel et sentimental, Uriel Septim vous demande de retrouver cette fameuse missive et de la détruire.
"Maintenant champion, reposez-vous bien, car demain vous naviguerez pour le royaume... de Daggerfall !"
Cette dernière phrase achève la scène pour transiter vers la création de votre avatar. Oui, comme dans le reste de la série, The Elder Scrolls II vous propose de créer de A à Z un personnage, dont les particularités feront de votre partie une expérience unique.
Tout commence par le choix de votre région d'origine et donc de votre race ou ethnie, l'empire de Tamriel en comprenant près d'une dizaine. Suite à cela, vous pourrez soit choisir une classe (ou en créer une de toutes pièces), soit répondre à une série de questions qui décideront de celle-ci.
Ensuite vient le choix des compétences et de la répartition des points vers les statistiques du personnage (encore une fois vous pouvez passer par un questionnaire). Vos compétences se divisent en quatre groupes, les compétences primaires, majeures, mineures, et autres, s'augmentant de moins en moins facilement selon le groupe.
Vous pouvez également choisir dès le départ quelles seront vos relations avec les différentes classes sociales de l'empire, et aussi décider d'avantages ou désavantages qui s'ajouteront ou se retireront à la difficulté de progression.
J'omets certainement quelques subtilités, mais vous l'aurez compris, la création de personnage est extrêmement complète et n'a rien à envier à celle d'un jeu de rôles sur table !
Daggerfall ou comment la Wii s'est fait devancer par le PC.
Votre voyage s'est plutôt mal passé puisque votre navire s'est écrasé et vous n'avez réussi qu'à vous réfugier dans une modeste grotte qui s'est écroulée derrière vous. Ça commence mal !
Bien évidemment, tout n'est pas perdu, dans l'ombre vous apercevez un chemin. Il est temps de le suivre pour sortir de ce traquenard.
Et c'est l'occasion de découvrir le système de combat de Daggerfall. Le jeu se joue à la première personne, comme dans un FPS, et la vue peut être soit dirigée à la souris, soit au clavier. D'un clic enfoncé, vous pouvez lancer vos coups comme si vous y étiez. L'arme peut en effet donner quatre types de coups différents, des deux côtés, d'estoc ou de haut en bas, selon la manière dont vous déplacez la souris. Ces différents coups ne font pas le même nombre de dégâts mais plus ils sont destructeurs, plus la probabilité de toucher est faible.
Les techniques magiques se sélectionnent dans le livre de sorts et se lancent par le bouton d'action. Certains sorts demandent à être proche de la cible, tandis que d'autres s'utilisent à distance.
Les compétences s'améliorent à l'utilisation, c'est à dire que plus vous donnerez de coups d'épée à deux mains dans les figures qui ne vous reviennent pas, plus votre compétence de maniement des épées longues s'améliorera. On peut aussi faire appel à des maîtres qui, contre monnaie sonnante et trébuchante, entraîneront le personnage dans la matière choisie. Chaque compétence comme chaque statistique est chiffrée et peut grimper jusqu'à 100. Il n'y a pas à priori de points d'expérience comme dans les autres jeux de rôles, mais disons plutôt qu'au bout d'un certain nombre de points gagnés dans les différentes compétences, vous passez un niveau d'expérience et gagnez des points à distribuer dans vos caractéristiques.
Il vous sera possible au fil du jeu de rejoindre différentes guildes, amenant chacune leurs avantages au fur et à mesure de la résolution des quêtes (assez répétitives) qu'elles proposent, telles que la fabrication de sorts et d'objets magiques, la réparation d'armes (et oui elles s'usent), la téléportation, l'entraînement aux compétences, j'en passe et des meilleures.
La liberté... Ce rêve qu'il caressait depuis toujours.
Comme dans Morrowind et Oblivion, et même beaucoup plus que dans ces deux titres, le principal intérêt de ce jeu sera la liberté quasi sans limite qui vous sera accordée. Dans Elder Scroll III, le joueur pouvait parcourir le royaume de Morrowind ; dans Oblivion, il pouvait traverser à sa guise la province de Cyrodiil ; et ici c'est tout High Rock et une partie de Hammerfell que l'on peut parcourir, à pied, à cheval, sur un bateau, en volant, nageant, escaladant, rampant : soit 45 000 km² de surface. L'impression de grandeur est incroyable, si bien qu'à côté la province de Cyrodiil semble minuscule lorsqu'on la parcourt dans Oblivion.
Comment se traduit cette immensité ? Les zones sont créées aléatoirement par le jeu et malheureusement les textures sont très répétitives. Beaucoup de villes se ressemblent comme deux gouttes d'eau, comme les dizaines de milliers de personnages qui peuplent chacune de ces villes. Il existe un certain nombre de modèles différents, mais sur une telle superficie, les impressions de déjà-vu se multiplient.
L'impression de liberté se traduit aussi par une personnalisation du personnage plutôt poussée pour l'époque. Si vous ne pouvez pas modéliser vous même le visage de votre personnage (mais choisir parmi un grand nombre de modèles), vous pourrez l'habiller comme bon vous semble, puisqu'en plus des différents types d'armures possibles, une panoplie de vêtements décoratifs existent et peuvent s'empiler jusqu'à un certain point. Une armure se compose de 7 parties, sans compter les vêtements, et le nombre d'armes est également impressionnant : épées courtes et longues, à une ou deux mains, bâtons, marteaux, arcs, masses, fléaux... Et chacune dans différents métaux, de quoi personnaliser votre personnage sans aucun problème.
Les compétences sont également très variées : compétences de combat, compétences sociales, mais aussi escalade, saut, course... Et toutes sont vraiment utiles !
Des bugs, oh oui, des bugs, mais quelle ambiance !
Elder Scrolls II ne déroge malheureusement pas à la règle qui veut que chaque épisode de la série comporte un nombre incalculable de bugs pouvant sérieusement entraver votre partie. Vous serez certainement amené à traverser les murs pour arriver dans le cosmos plusieurs fois, des objets risquent de disparaître de votre inventaire sans que vous vous en rendiez compte, et des quêtes se révèleront infinissables car un script ne s'est pas déclenché...
Mais rassurez-vous, une grande partie de ces bugs sont corrigés par les patchs officiels ou non que proposent les sites d'irréductibles fans du jeu. On y trouve aussi du contenu supplémentaire gratuit, des extensions, une traduction française partielle (comme vous n'aurez pas manqué de le voir sur les captures d'écran) et d'autres choses utiles et intéressantes.
L'ambiance du jeu ne pâtit pas trop de ces bugs, demeurant exemplaire et unique. Dans Daggerfall et contrairement à Oblivion, Tamriel est médiévale et en tant que telle, sombre, déprimante et noire. Les différents paysages varient selon un grand nombre d'intempéries possibles (neige, pluie, brouillard), et le jour et la nuit sont gérés. Le sol boueux lors des pluies vous rappellera cette fameuse scène de The Lord of the Rings de Jackson, où les Hobbits pénétraient dans la ville de Bree.
Les sons participent également à l'ambiance de Daggerfall. Les effets sonores des armes, monstres et portes (!) sont tout simplement inoubliables. Et les musiques du jeu remplissent haut la main leur contrat, apportant à chaque zone une identité propre et vous immergeant davantage.
En conclusion, Daggerfall est un jeu majeur, sans doute l'un des meilleurs RPG PC jamais réalisés, dont les graphismes ont quelque peu vieilli mais dont les mécanismes restent exemplaires, devançant largement ceux d'Oblivion par exemple. L'immersion dans le monde de Tamriel est grande et est susceptible de ruiner la vie sociale de nombreux joueurs.
Le grand défaut de ce jeu reste ses bugs, fatigants, horripilants, désespérants, et il faut des nerfs d'acier pour les supporter, ainsi qu'un nombre conséquent de sauvegardes pour prévenir toute perte de partie.
Dans tous les cas, si vous aimez les vieux jeux et les épisodes III et IV de Elder Scrolls, vous serez forcément conquis par cette merveille qu'est Daggerfall !
15/06/2009
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- L'immensité du jeu
- Le gameplay infaillible
- L'ambiance réussie
- Un monde vivant et peuplé
- Un nombre de compétences/objets à équiper/magies proprement halllucinant
- La bande-son inoubliable
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- Les textures répétitives
- Les bugs
- Les bugs
- Les bugs
- Les graphismes plutôt moyens
- Un scénario léger
- Des quêtes secondaires répétitives
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TECHNIQUE 2.5/5
BANDE SON 3/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 5/5
GAMEPLAY 5/5
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