Voilà une grosse licence qui débarque sur Playstation 2 développée par Bandai, Mr Grosse- Licence justement ! .hack // (ou Dot Hack pour les incultes dont je fais partie) est un dessin animé à succès mais je ne m'étendrai pas sur ce sujet car j'avoue ne rien connaître au manga. Aussi, j'espère que les puristes me pardonneront...
Infection est le premier jeu d'une série de quatre. Il est possible de reprendre son personnage sur les autres volets et ainsi faire toute la saga avec les mêmes personnages.
Alors comment pourrais-je décrire le jeu, .hack // INFECTION ? Disons que ce jeu passe pour ce qu'il n'est pas, en l'occurrence un MMORPG... Ça ressemble à un MMORPG, ça se joue (presque) comme un MMORPG mais ce n'est pas un MMORPG...
"Comment cela peut-il être possible ?" me direz-vous ? En fait, Bandai nous propose ici un " Simulated MMORPG " ce qui est assez explicite, encore faut-il lire au dos de la jaquette...
Pour ceux qui seraient passés à coté de cette expression et commenceraient le jeu comme ça, sans vraiment savoir de quel genre il s'agit, l'illusion est presque parfaite : on parle de "mails, de chat, de serveurs, de register name"...
De quoi rendre anxieux l'acheteur qui craint d'avoir un jeu dans le style de Phantasy Star Online et qui ne veut pas débourser un kopeck de plus dans le kit internet et dans la connexion pour pouvoir s'amuser avec le soft...
Jusqu'au moment où il s'aperçoit de certains détails comme les dates 2007-2010 sur l'écran de connexion ou encore des mails que l'on reçoit sans Modem (ça, c'est la classe !). Il comprend enfin qu'il a affaire à un vrai jeu "Offline" et qu'il pourra garder son argent de poche pour acheter sa suite au lieu de le dépenser tous les mois dans un abonnement internet...
Si ce jeu n'est un pas MMORPG, ça n'en reste pas moins un RPG. Un Action-RPG pour être exact.
On n'a pas le choix de la classe de notre personnage. C'est à peine si on a le droit de changer son nom ("Kite" par défaut). Après un bref, mais néanmoins excellent, tutoriel, notre héros se fait rapidement des alliés qui le suivront tout au long de ses péripéties.
Alors, le but du jeu : Kite, notre héros, est un nouveau personnage dans un MMORPG appelé "The World". C'est un jeu géant auquel participent énormément de pseudo joueurs. Ce monde est divisé en plusieurs serveurs qui sont eux-mêmes découpés en une multitude de niveaux infestés de monstres. Il semble qu'il y ait une espèce de virus qui ronge le jeu, mais pas seulement...
Notre Kite va vite avoir en sa possession un bracelet qui lui permet de "hacker" certains niveaux inaccessibles, ainsi que d'utiliser le "Data Drain", un pouvoir qui permet de transformer un monstre énorme et puissant en adversaire de moindre mesure...
Je vais arrêter là cette explication de l'histoire mais je dois dire qu'elle est franchement excellente. Une très bonne trame qu'on a du mal à suivre au début mais qui s'éclaircit au fil du temps.
Le jeu est découpé en plusieurs parties distinctes : l'écran d'accès à "The World", les villes et les niveaux.
Commençons par l'écran d'ouverture de "The World". C'est à partir de là que l'on gère ses faux emails reçus, que l'on peut avoir des "adresses" de niveaux intéressants ainsi que diverses aides pour comprendre comment équiper ses personnages. C'est aussi sur ces écrans que l'on peut avoir accès aux bonus gagnés durant le jeu.
Les villes sont des lieux d'échanges où l'on trouve les magasins et d'autres faux internautes avec qui on peut troquer des items. Idéal pour trouver les objets utiles... du moins au début car plus on avance dans le jeu, moins les autres personnages auront d'objets intéressants.
Mais le point essentiel sont les niveaux dans lesquels sont dissimulés les trésors, les donjons, et bien entendu, les monstres ! Pour cela, on doit composer à l'aide de 3 mots, servant de clés, l'adresse du niveau correspondant sur "La porte du Chaos", une espèce de téléporteur à la "Stargate". On peut voir avant la téléportation les spécificités du niveau comme son élément dominant ou le level des créatures qui le peuplent. Arrivés dans un niveau, il faut trouver et rentrer dans le donjon... Et oui, 90% de l'action se passe dans des donjons... D'ailleurs on pourrait le comparer sur beaucoup de points à Dark Cloud parce qu'il y a cette même alternance ville-donjon et les combats sont à peu près similaires.
La véritable astuce du jeu, c'est que vous ne contrôlez que Kite et pourrez donner des ordres à vos amis, qui seront au nombre de deux au maximum, sur la marche à suivre. Les ordres seront surtout utiles lors des multiples confrontations qui ponctuent l'aventure. Vous pourrez désigner quelle attitude générale doivent prendre les personnages (guérison, combattre sans les coups spéciaux, charge,...) ou leur assigner une cible précise.
Les menus sont très clairs et il est impossible de s'y paumer.
L'équipe doit trouver la salle au trésor du donjon. Les trésors sont souvent des pièces d'équipement rares et des bibelots que l'on peut échanger ou vendre pour toucher de l'argent. Il n'y a pas d'énigmes, il faut seulement retrouver son chemin et tuer du monstre. Et contrairement aux autres jeux de ce style, il n'y a pas de boss à chaque donjon. D'ailleurs, ceux-ci sont rares et apparaissent seulement à des moments clés du scénario.
Pour les combats, rien de plus simple.
Les héros possèdent des SP qui servent indifféremment à utiliser des coups spéciaux ou à jeter des sorts. Les personnages récupèrent leurs SP avec le temps et chacun à leur rythme. Cela dépend autant de la classe du personnage que de son niveau. Ils les récupèrent aussi plus rapidement à l'arrêt qu'en pleine course. Ainsi, on se retrouve parfois en train d'attendre tranquillement en plein milieu d'un donjon que nos persos récupèrent.
Pour les coups spéciaux et autres magies, ce ne sont pas les héros qui les apprennent en montant de niveau mais grâce aux armes et armures équipées. Aussi, comme elles modifient aussi les statuts, il faut bien regarder quels sont les équipements les plus bénéfiques à chaque personnage.
Un système de "Lock" est présent pour faciliter la lecture des combats qui sont parfois confus à cause du grand nombre d'ennemis présents à l'écran. Enfin, rien de bien méchant, on se repère tout de même très bien.
Kite peut aussi utiliser son pouvoir, le Data Drain, lors des combats. Pour pouvoir l'utiliser, il faut que le monstre soit affaibli, et s'il est, il peut utiliser ce coup spécial qui a pour conséquence de rendre l'ennemi très facile à battre en redescendant au niveau 1. Il obtient par la même occasion soit un item rare, soit une clé permettant d'aller dans les régions inaccessibles du jeu. Un pouvoir puissant donc, mais qu'il doit utiliser avec parcimonie, car une trop grande utilisation de Data Drain peut le rendre inapte au combat ou pire, le tuer.
Passons à la technique maintenant.
Évidement, le jeu est en 3D (128 bits oblige !) et il est beau comme d'habitude. Il assure à ce niveau, aucun souci.
Animations : pareil, mention très bien. Faut dire aussi que les joueurs ayant commencé les RPG sur 8-16 bits, comme moi, sont certainement les moins exigeants pour tout ce qui concerne la partie technique alors, pour ma part, ça me suffit amplement...
Il y a aussi une vue subjective que l'on peut enclencher par simple pression sur un bouton. Plus anecdotique qu'autre chose, il est fortement déconseillé de combattre avec cette vue car celle-ci ne permet pas d'avoir un panorama global de ce qu'il se passe.
Par contre, s'il y a toujours quelque chose que chaque joueur recherche, c'est une bonne ambiance, et qui dit bonne ambiance dit bonne ambiance sonore. Bon, je vais être honnête, il n'y a pas de fameuses et inoubliables mélodies. Mais les musiques collent parfaitement à l'ambiance. C'est d'autant plus méritoire qu'elles sont très variées : ambiance futuriste sur les diverses pages d'ouverture de "The World", musiques très heroïc-fantasy dans les villes, belles mélodies dans les niveaux et atmosphères sombres dans les donjons. Bref, vous l'aurez compris, le point faible du jeu n'est pas ici également.
Les fans de la série vont être aux anges en apprenant que toutes les voix sont doublées et que l'on peut choisir entre voix américaines ou japonaises.
Mais malgré tout, comme la perfection n'est pas de ce monde, ce jeu ne déroge pas à la règle.
En fait, je n'ai recensé qu'un seul réel défaut: la durée de vie. Infection est malheureusement trop court. Il ne tiendra pas beaucoup plus que 20 heures pour le joueur moyen. Du moins pour l'histoire principale. Dommage...
Mais ce n'est qu'un mal pour un bien car ce jeu est linéaire et ce, malgré les innombrables bonus (revoir les séquences importantes du scénario, nouveaux dessins, sound-test) à débloquer. Et il y a de quoi faire pourtant ! Visiter tous les donjons, avoir tous les bonus ou faire les sous-quêtes peut prendre énormément de temps mais franchement, je vois mal quelqu'un rester plus de 60 heures dessus d'autant que les donjons se ressemblent énormément, tant par leurs graphismes que par leur cheminement. Parfois on a l'impression d'y être déjà passé tant certains sont quasi-identiques.
Il y a aussi une autre raison à cette durée de vie relativement faible: sa difficulté ! Les combats sont faciles et les monstres n'inquiètent plus les héros une fois que ces derniers sont de niveau égal ou supérieur à celui des ennemis. Le level-up est très efficace et seul le boss de fin et un autre boss-bonus tranchent vraiment par rapport la facilité avec laquelle on se débarrasse de ces sparring-partners qui font figure d'adversaires tout au long du jeu.
Notons aussi la (très) bonne initiative de Bandai qui inclut avec le jeu un DVD bonus du dessin animé .hack//. Un très bon packaging qu'on aimerait voir plus souvent.
Alors .hack, jeu de l'année ou grosse esbroufe ? A vous de trancher.
Pour ceux qui veulent un jeu fun, accessible, avec un très bon scénario et plein d'action, ou pour les déçus de Dark Cloud, c'est le jeu qu'il vous faut.
Par contre, ceux qui préfèrent un jeu long et difficile, qui voulaient jouer à un MMORPG sur Playstation 2 ou qui n'aiment pas les Action-RPG, passez votre chemin...
Pourtant les bons RPG sur Playstation 2 ne sont pas légion et je le recommande vivement. J'attends d'ailleurs avec impatience sa suite, intitulée Mutation, pour savoir si les développeurs sauront l'améliorer et effacer les petits et minimes défauts de cette entrée en matière.
26/02/2004
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- Trop court
- Les donjons se ressemblent trop
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