Les très bonnes ventes de la 3DS au Japon donnent des ailes aux éditeurs tiers qui désirent de plus en plus exploiter le parc de machines installées.
Sega,
NamcoBandai et
Capcom ont donné une réponse toute simple : nous allons faire le cross-over ultime entre toutes nos séries populaires. Pour se faire
Monolith - déjà à la baguette sur
Namco X Capcom - reprend du service pour tous les fans de tactical. Pour le meilleur ?
Le meilleur prétexte ? Aucun prétexte
Le scénario de
Project X Zone ne méritera pas un seul instant que l'on s'attarde trop à son sujet. On suit Kogoro Tenzai, détective d'un clan ninja et Mii Kouryuugi. Ces deux jeunes gens vont être rapidement impliqués dans de sombres affaires avec des ennemis de longue date. Face à une telle armée d'infâmes créatures ayant franchi les failles spatio-temporelles, il va falloir en faire de même pour résoudre le problème.
C'est ainsi que les portes du temps vont permettre à nos deux compères de réunir des célébrités issues de différentes licences des trois studios. Pour les fans de RPGs on retrouve : du
Sakura Taisen,
Tales of Vesperia,
Valkyria Chronicles 3,
Shining Force Exa,
.Hack,
God Eater,
Xenosaga,
Super Robot Taisen OG Endless Frontier,
Resonance of Fate et même du
Yumeria !
Cette liste non exhaustive fera également la part belle à d'autres licences emblématiques du jeu vidéo japonais :
Street Fighter,
Ghosts'n Goblins,
Devil May Cry,
Tekken,
Virtua Fighter, Resident Evil Revelations ou encore
Megaman sont autant d'exemples d'un roster assez conséquent d'une bonne centaine de protagonistes (en comptant les ennemis tout aussi célèbres qui feront office de boss la plupart du temps). Bien sûr, les héros de
Namco X Capcom seront également de la partie histoire que tout le monde soit de la fête.
L'histoire ne présente donc pas le moindre intérêt hormis les quelques répliques amusantes entre personnages qui ne sont pourtant ni des mêmes séries, ni des mêmes époques. En résultera un crossover rigolo au premier abord mais qui va très vite s'essouffler, la faute à un manque de consistance flagrant qui ne pense qu'au fan-service. Un choix compréhensible mais un peu décevant en ambition, surtout qu'il ne semblait pas compliqué de reprendre les bases de narration d'un
Super Robot Taisen pour impliquer le joueur un peu plus dans le récit.
2D, what else ?
Sans surprise on débute par une introduction animée sympathique et un chara-design qui parvient à trouver une jolie cohérence malgré les différences énormes entre certains jeux. Mais le soft ne perd pas une seule seconde pour proposer sa première map en 3D. Oui, les développeurs reprennent la structure de
Namco X Capcom qui veut des cartes en 3D et des sprites 2D pour les personnages.
Si les cartes présentent un relief honorable elles ne sont pas non plus ce que nous avons vu de plus impressionnant dans le genre tactical. Les textures sont assez simples, les objets et bâtiments modélisés finalement peu nombreux et on appréciera surtout de retrouver une grande partie des décors de licences : le cabaret Les Chattes Noires de
Sakura Taisen 3 ou encore un niveau de
Ghostn' Goblins sont un petit échantillon des lieux qui vous serviront de terrain de jeu tout au long des missions.
En revanche, et on s'en doutait un peu, tout le budget est passé sur les animations. Des sprites très fins, qui pixelisent parfois beaucoup, des décompositions de mouvements ahurissantes, une patate d'enfer, des effets partout avec zooms et artworks plein écran, on en prend plein les yeux ! Sincèrement, il faut le jouer pour y croire, surtout lorsque vous avez jusqu'à cinq personnages littéralement déchaînés qui virevoltent dans tous les sens sans la moindre once de ralentissement. Et encore je ne parle pas des furies qui sont un bel hommage aux techniques des différents personnages, telles qu'on les connait dans les jeux respectifs.
D'ailleurs, la couleur de la bande-son s'en trouve évidente puisque les musiques sont des remix plus ou moins réussis des séries présentes. Si les bruitages font tout dans une percussion parfois fatigante, on jubile de la passion qui anime les doubleurs avec une énergie inattaquable.
Cross Fighting
Project X Zone est un jeu de rôle tactique à damier. La structure impose une succession d'une quarantaine de missions sans temps mort avec juste un écran de préparation entre chaque carte.
Le système est on ne peut plus simple puisqu'il faudra d'abord récupérer les personnages les uns après les autres. Une fois réunis, nos héros pourront en découdre au grand complet avec des salves d'ennemis toujours plus nombreuses et des renforts de boss permanents, avec plus de points de vie. A ce titre certaines missions peuvent faire une ou deux heures sans problème et nous sommes tous heureux d'avoir une sauvegarde en cours de bataille pour faire un break entre deux moyens de transport.
Si l'écran du haut est réservé au jeu, celui du bas reprend l'ordre des tours de tous les personnages alliés ou ennemis. Classique mais ça n'empêchera pas l'incursion des artworks sur les deux écrans en simultané pour plus d'effets. A noter que les fonctionnalités tactiles sont juste inutiles puisque la caméra n'est pas toujours bien placée, et que la fonction 3D n'a d'intérêt que lors des animations histoire d'ajouter un petit effet de profondeur.
Combats
Les joutes laissent place à un écran de transition où vous avez vos personnages à la droite de l'écran et l'ennemi à gauche. En bas une jauge qui progresse jusqu'à 150% selon les coups donnés en cross (j'y reviens) et juste au dessus les combinaisons. Peu nombreuses au départ, vous aurez à terme cinq manipulations, toutes avec la touche A plus une direction. Chacune de ces manipulations représente un enchaînement, et il faudra donc faire en sorte d'orchestrer toutes les combinaisons pour faire le combo le plus puissant possible, sachant que le jeu abuse des techniques aériennes. Si ça ne vous semble pas suffisant, vous aurez par la suite l'opportunité d'obtenir un extra-tour, et puis vous avez vos soutiens.
Ces derniers sont sous deux formes : les équipes et les solos. De base toutes vos unités sont en binômes mais certaines sont uniquement solo et devront s'ajouter à un binôme déjà présent. Lors des rixes, votre soutien solo est situé sur la touche L et vous pourrez faire appel à lui pour "croiser" ses techniques avec le binôme : c'est la fonction cross ! Une croix à l'écran symbolise cette association d'équipe ce qui a pour effet de monter la jauge en bas de l'écran et à 100%, vous pourrez presser la touche Y et balancer la furie. Si le solo est un atout indéniable, sa présence reste prompte et il faudra compter également sur les unités situées à côté de vous sur la carte. Ainsi vos alliés pourront également intervenir en système cross en appuyant sur la touche R. Donc pour résumer : un binôme plus le soutien d'un autre binôme et d'un solo, nous sommes donc bien avec cinq protagonistes en même temps, ce qui gonfle considérablement la jauge pour profiter le plus souvent possible des furies.
Mais la jauge a d'autres utilités. Lorsque les ennemis vous attaquent plusieurs solutions s'offrent à vous : contre-attaque, protection partielle, protection totale et vous pouvez aussi ne rien faire du tout. La plupart de ces actions consomment un pourcentage de la jauge et il faudra donc faire particulièrement attention à son niveau. Enfin, c'est un bien grand mot car les développeurs ont fait en sorte que vous puissiez gracieusement vous faire plaisir. Les coffres d'abord ne seront pas un obstacle puisque vous pouvez les ouvrir sans entamer de tour de jeu. Les ennemis vaincus lâchent tous des coffres (parfois plusieurs) ce qui vous constituera un stock d'objets si important que vous ne serez jamais en danger (puisqu'ils ne coûtent pas de tour non plus). Enfin, des fois qu'une unité soit vaincue, il suffit d'avoir une jauge à 100% pour la faire revivre.
Beaucoup d'aide, beaucoup trop en fait. A trop jouer la carte du feu d'artifice en pixels, la dimension stratégique disparait tout simplement et il suffit de faire le bourrin en permanence pour obtenir une victoire sans soucis. Le pire c'est que vous avez l'opportunité d'équiper deux accessoires par binôme et que vous pouvez faire quelques cartes facultatives pour monter vos unités au cas où. D'un côté ça plaira à ceux et celles qui veulent un tactical fan-service sans prise de tête, mais de l'autre ça lassera les colonels en herbe. Surtout que l'on a beau dire, mais les animations se répètent inlassablement et après la découverte, l'effet s'estompe légèrement. Le mot de la fin pour la durée de vie qui avoisine la quarantaine d'heures, ce qui demeure très respectable pour un jeu portable.
Le cross-over ultime ? Quelque part c'est indéniable mais le jeu se loupe presque complètement sur la partie tactique avec une absence de challenge inévitable. En revanche, le déluge d'animations est si jubilatoire qu'on oublie parfois le gameplay pour se concentrer sur le plaisir brut. Et à ce niveau, il faut reconnaître que le jeu reste un divertissement de chevet tout à fait honorable et qu'il saura satisfaire bon nombre de joueurs.
25/12/2012
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- Un casting épique
- Des animations de folie
- Simple à prendre en main
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- Répétitif, à force
- Stratégie aux abonnés absents
- Trop facile
- Scénario aux oubliettes
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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