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Fable II
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Fable IIQui deviendrez-vous ?
Fable II est la suite d'un des jeux de rôle les plus polémiques de la Xbox première du nom. Après moult promesses extraordinaires, le jeu, bien que de bonne qualité, avait suscité une grande déception chez bon nombre de joueurs. Le développement du second épisode s'est donc déroulé, dans un premier temps, dans le plus grand secret... mais c'était sans compter sur notre cher Peter Molyneux, spécialiste des annonces sensationnelles qui ont fait tant de tort au premier opus, qui, pendant les quelques mois précédents la sortie de son titre, ne put s'empêcher de nous mettre l'eau à la bouche avec des déclarations plus alléchantes les unes que les autres. Quatre ans après un premier épisode en demi teinte, qu'en est-il de cette suite ? Les promesses ont-elles été tenues ?
Il était une fois…Le jeu débute par l’enfance de votre personnage, masculin ou féminin. Ce dernier est accompagné de sa sœur, tous deux orphelins vivant dans les rues enneigées de Bowerstone, principale ville d’Albion. Cette introduction a pour vocation l’exposition des bases du gameplay et sert de tutoriel très efficace. Le ton est donné dès le départ : l’accessibilité est de mise et la voie vers votre prochain objectif est balisée par un chemin lumineux à l’écran. Il est possible de le désactiver mais l’absence de véritable carte (en dehors de l’aperçu de la zone, illisible, dans le menu) rend la progression alors très laborieuse. Certaines zones sont d’ailleurs bien plus grandes que dans le premier épisode (il reste toutefois difficile de se perdre) et le sentiment de progresser dans un couloir se fait moins présent. Dès le départ, vos actions auront une répercussion sur l’avenir, notamment sur le devenir du monde qui vous entoure. Cet aspect du jeu est bien plus développé que son prédécesseur mais reste quand même assez limité et le massacre d’un village tout entier n’empêchera pas sa prospérité future.
…un jeu avec une réalisation solide…Les graphismes sont très agréables, tant au niveau des décors que des personnages. Rien de transcendant techniquement mais le jeu fait honneur à la console. Ils sont malgré tout assez inégaux avec des extérieurs souvent magnifiques, variés, agrémentés d’effets de lumières de toute beauté et des intérieurs plus quelconques aux textures parfois douteuses en particulier les divers donjons traversés. Des faiblesses techniques sont à noter : des temps de chargement assez longs et fréquents, tearing à gogo, ralentissements lors des combats avec de nombreux adversaires et lors de l’utilisation de sorts puissants, rien de bien gênant toutefois et le jeu reste fluide pendant les phases d’explorations. Le design est très stylisé et souvent inspiré, renforçant une ambiance déjà bien affirmée. La bande-son est excellente et les doublages français de bonne qualité. On peut néanmoins regretter la faible quantité de doubleurs qui se fait rapidement sentir (6 pour la VF contre 45 pour la VO) mais la VO est téléchargeable gratuitement sur le XboxLive (1Go).
…et une prise en main étrange.La jouabilité est elle aussi satisfaisante mais on peut être surpris par l’inertie dans le contrôle du personnage et de la caméra. Cette dernière est d’ailleurs plutôt bien gérée, même si trop éloignée du personnage à mon goût. L’absence de saut est particulièrement frustrante et renforce l’aspect pataud du héros. Le passage en vue d’épaule pour les tirs (accessible après quelques améliorations) est vraiment sympathique et shooter/flécher les ennemies devient vraiment jouissif. Par contre l'ergonomie des menus est simplement catastrophique, la navigation y est laborieuse et les allers-retours entre les différentes sous-parties nombreux. Carton rouge aussi pour le système de sélection des sorts très peu pratique qui rend leur utilisation très délicate en pleine action.
LE jeu dont vous êtes le hérosComme dans le premier Fable en son temps, le jeu mise à fond sur l’interaction avec les personnages non-joueurs, PNJ qui étaient annoncés comme révolutionnaires tant dans leur IA et leur autonomie que dans leurs réactions vis-à-vis du joueur. N’étant pas vraiment sensible à cette partie du gameplay je dois admettre que les possibilités sont nombreuses et que le jeu fourmille de détails. Il est possible de se marier avec une ou plusieurs personnes du sexe opposé ou non, d’avoir des enfants après un rapport sexuel non protégé (et oui, le préservatif existe déjà en Albion, reste à savoir avec quel matériau il est fabriqué...). On peut aussi jouer les agents immobiliers et acheter maisons et commerces pour les louer ou y installer sa petite famille. Tel Valérie Damidot, la personnalisation de sa demeure est possible par l’achat de meubles et objets. Le relooking s'applique aussi à votre personnage qui peux revêtir diverses tenues, coiffures et tatouages qui modifieront grandement votre influence sur les habitants d'Albion. L’humour est omniprésent et souvent de bon goût, tout comme bon nombre de situations. Le tout reste néanmoins assez superficiel. Le chien, fidèle compagnon du héros, en est la parfaite illustration. Ce dernier, fort bien réalisé, vous indiquera l’emplacement des nombreux coffres enfouis et pourra achever les ennemis à terre après un peu de dressage (qui se résume à la lecture d’un livre). Il est lui aussi capable de réaliser des pitreries qui ne laisseront pas les habitants d’Albion indifférents. Mais on finit par rapidement oublier sa présence. Dans le même registre, les deux tiers de la population d’une ville tombent amoureux de vous après quelques cabrioles, les PNJ sont souvent redondants, ils se souviennent de vous même après une trèèèèèèèès longue absence, oublient qu’ils viennent d’être gifler après quelques notes de musiques... beaucoup d’incohérences pour un jeu qui se voulait révolutionner cette partie du gameplay.
Ready ? Fight !Le système de combat en temps réel est très proche de celui du premier opus et reste donc assez basique (un bouton assigné à chaque action : tirer, frapper, sort) mais les affrontements sont agréables bien que répétitifs. On pourra regretter la faible variété des armes, des ennemis et l’absence incompréhensible d’armure ou quelconque protection. L’usage de la magie se révèle indispensable vers la fin de l’aventure mais son utilisation est limitée par la difficulté de changer de sort en combat. De plus certaines magies ont des effets assez proches et ne s'avèrent pas forcément utiles. L'expérience accumulée lors des combat est divisée en quatre catégories qui dépendent des capacités utilisées pour vous défaire de vos adversaires : l'expérience liée aux capacités d'adresse (utilisation des armes à distance), liée au physique (le corps à corps), à la magie et l'expérience générale (utilisable dans chacune des trois catégories précédentes). L'expérience permet d'améliorer vos compétences en fonction du type utilisé. L'évolution plus lente du personnage que dans le premier épisode permet de maintenir un fort intérêt pour les affrontements tout au long de votre périple...
Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants... enfin presque....dont la durée de vie est honorable (22 heures en première partie en zappant quelques unes des nombreuses quêtes secondaires), le tout dépendant évidemment du temps passé en combat, dans les villes pour vous forger une réputation, bonne ou mauvaise, à interagir avec les PNJ, fonder une famille et s’en occuper... Les jobs disponibles dans les villes (forgeron, aubergiste, bûcheron…) sont de bons moyens d'amasser quelques pièces d'or. Ils se déroulent sous forme de mini-jeux basés sur le timing mais ne sont pas vraiment passionnants et sont accompagnés de commentaires très vite répétitifs et agaçants. Le scénario est un brin meilleur que le premier (ce qui n’est pas un exploit) mais on reste dans le très classique et aucun rebondissement ou moment fort n’est à noter. La mise en scène manque à mon goût cruellement de piment et quelles que soient les situations rencontrées, aucune émotion ne se dégage réellement de l'ensemble. La fin a aussi de quoi surprendre de part son côté expéditif et convenu. Votre comportement tout au long de l’aventure n’a d’ailleurs aucune influence sur celle-ci, ce qui est étonnant au vu du concept de départ (à savoir que chacune de vos actions doit avoir une influence sur votre histoire et celle d'Albion). A noter la possibilité de continuer son exploration d’Albion une fois la quête principale achevée.
Je finirai sur ma plus grosse déception : le mode coop. Pourtant maintes fois mis en avant il s’avère être complètement anecdotique et inutile de par l’impossibilité pour le second joueur d’utiliser son personnage crée en solo et les limitations drastiques imposées : le second joueur ne peut pas interagir avec les PNJ, il est tributaire des mouvements du premier sur lequel la caméra sera toujours rivée et les deux joueurs doivent rester sur « le même écran » (en jouant sur la même machine comme via le XboxLive). Encore une fois, bon nombre des promesses faites lors de son développement n’ont pas été tenues. Très classique, très accessible, le jeu mise beaucoup sur des interactions avec les PNJ qui trouvent vite leurs limites et au final n’amusent qu’un court instant. Le jeu possède néanmoins d'indéniables qualités notamment celle de fédérer des joueurs non familiers au genre et qui font de Fable 2 un jeu réussi.
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