Voici ma deuxième preview pour Legendra, et à nouveau elle concerne un RPG coréen (nommé Narsillion : Leithian Another Story et développé par Grigon). Si je me limite à des previews pour ces jeux, c'est malheureusement parce-qu'ils sont introuvables. Mais le jour où j'irai en Corée, c'est clair que je prendrai d'assaut le magasin multimédia le plus proche. Comment dire ? Je suis un fan énorme de l'ambiance des RPG coréens. Servis par des designers pour la plupart hors du commun, et un marché intérieur très friand de ce genre de jeux, les développeurs mettent tout en oeuvre pour nous pondre des RPG vraiment très accrocheurs. Ça n'étonnera d'ailleurs personne si je dis que je préfèrerais largement apprendre le coréen plutôt que le japonais (qui de toute façon ne me tente pas). Voilà, ce paragraphe concerné à ma vie est maintenant terminé, vous pouvez arrêter de sauter des lignes.
Un système atypique
Narsilion fait dès le premier contact penser à Shining Soul. Que ce soit par la vue utilisée, les systèmes de combat, ou même le nombre de personnages (4), tout ramène le joueur au titre de SEGA. Pour les quelques personnes qui auraient eu l'étrange idée d'hiberner au cours de l'année 2002, sachez que Shining Soul est un "Dungeon-Action-RPG" jouable à 4 en coopération et relativement sympathique à plusieurs, même si son mode solo est un peu moins passionnant. La différence dans Narsillion, c'est que peu importe le nombre de joueurs humains, il y a toujours 4 persos à l'écran. Ainsi, même à 1 joueur, une sorte de concurrence s'installe entre le joueur et les autres héros, qui se livrent une course incessante à l'EXP assez enthousiasmante, puisque le rythme est plutôt élevé. Aucun temps mort : si vous perdez trop de temps à préparer un sort, vos compères auront déjà nettoyé la zone. La jouabilité est de plus parfaitement au point, et on prend un vrai plaisir à trucider de l'ennemi avant ses collègues.
Au sujet de ces ennemis, justement, on peut dire d'eux qu'ils s'apparentent à des moules trisomiques (pour leur QI) et neurasthéniques (pour leur temps de réaction inexistant et leur vitesse de déplacement à faire mourir de rire un escargot). Enfin bon, l'intelligence est la vitesse ne leur servirait pas à grand chose, puisqu'ils sont relégués au rôle de chair à canon. Perdre ne serait ce qu'1 HP relève de l'exploit (parce que même en faisant exprès, on n'a quasiment aucune chance de se faire toucher). Je précise cependant que certains ennemis particulièrement retors (des boss ?) ont réussi à me faire perdre un total effrayant de 3 HP (sur 55 ou 60 HP max, je sais plus). Le challenge ne se trouve donc pas du côté des ennemis, mais bel et bien comme je l'ai dit plus tôt des partenaires, dans une course survoltée à l'EXP. Ça a le mérite d'être original.
Des bases solides
Les musiques sont quant à elles discrètes, seule celle de l'intro étant réellement inoubliable (même si la chanteuse aurait pu être meilleure, la mélodie rattrape le tout). Et au niveau des bruitages, tout est très propre et suffisamment varié pour ne pas lasser le joueur.
Graphiquement, on oublie complètement Shining Soul. On est sur PC quand même, pas sur une console portable... Le jeu est donc présenté dans une 3D cel-shadée du plus bel effet. En temps normal je n'aime pas trop cette technique de rendu, mais ici ça fonctionne très bien, et je la trouve très appropriée à l'univers du jeu. Les effets sont assez lumineux et collent tout à fait à l'esprit coloré de Narsillion. Les décors sont assez remarquables, mélanges sympathiques de 2D et de 3D. Les villages sont très agréables à l'œil, de même que les zones de combat. Les divers personnages, tant les héros que les NPC, sont très bien représentés et intégrés aux décors : là encore le tout est très propre, et dégage un très grand charme. Les combats eux mêmes ne sont pas en reste : les animations sont très fluides et naturelles, tant pour les héros que pour les monstres.
Le design général de Narsillion est globalement très satisfaisant. Nous avons déjà parlé des décors, qui sont vraiment très réussis, et témoignent d'un travail remarquable. Voici maintenant les personnages :
- Leina : Jeune fille blonde de 17 ans, elle est l'héroïne de Narsillion. Magicienne talentueuse, elle combat à la hache dans un style gracieux et très agréable à admirer. En gros, elle ne manie pas sa hache comme un bûcheron canadien (Attention, soit dit en passant, je n'ai rien contre les bûcherons canadiens...). Je trouve personnellement son design très réussi.
- El : Jeune homme (blond aussi, mais j'ai rien contre les blonds non plus) de 19 ans, qui manie ma foi fort bien l'épée. Comme c'est annoncé dès l'intro, il est follement épris de Leina (et vice versa). Par contre, contrairement à celle-ci, il jouit d'un character design très moyen. Il est relativement peu expressif, et manque singulièrement de charisme.
- Ruinil : Jeune créature mi-chatte mi-humaine de 14 ans, elle se bat bien entendu avec ses griffes et dispose d'une agilité hors norme. Elle est censée disposer d'une faible défense, mais je n'ai jamais pu le vérifier, étant donné l'efficacité... hum... "redoutable" des ennemis rencontrés. Elle parle assez peu, mais est en permanence enjouée, laissant parler l'instinct. Son character design est d'une bonne qualité, laissant transparaître à la fois son côté félin et son goût pour l'amusement.
- Moris : Et voilà le gros "balourd" du jeu... Un clerc massif de 34 ans, lent comme un bénitier et assénant 3 coups et demi de sa masse d'armes par minute (j'exagère à peine). Seulement, à chaque fois que sa masse atteint un ennemi, celui-ci est directement envoyé ad patres, sans préavis et sans passer par la case départ. Il dispose d'un sort de soin a priori très utile, mais il n'a jamais à le sortir, puisque les dégâts causés par les ennemis, bah on les cherche toujours... donc il se contente de se servir joyeusement de sa masse...(Pfff, tu parles d'un clerc...). Ah, dernier détail, son character design est purement et simplement horrible.
Enfin, tous les NPC sont parfaitement designés, et s'élèvent tous au rang de Leina pour ce qui est de la qualité du character design. Mention spéciale à Sandra, à Owen, et aux 5 conseillers (Odellon, Keress, Histion, Raulos, et Illubatar). Les 2 gamins, Lian et Ellen, sont quant à eux craquants.
Je termine donc cette preview sur une impression plus que positive. En ce qui concerne le scénario, j'attendrai d'une part d'avoir le jeu complet, et d'autre part de comprendre le coréen, pour en juger, mais je peux d'ores et déjà affirmer que l'univers est très réussi, de même que le design global (lieux et décors), et que le système de combat, original et motivant.
19/04/2003
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