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Panzer Dragoon Saga
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Panzer Dragoon SagaUn jeu à part, inoubliable
Attention, jeu culte !
Sorti en 1998, Panzer Dragoon Saga faisait suite à deux très bons shoots. Reprenant la même ambiance que ces shoots, il sût combiner les deux genres avec brio et le résultat fut a la hauteur des espérances, voire même bien au-delà. Bien que les ventes furent très décevantes (60.000 seulement les trois premières semaines au Japon....), le jeu conquit le cœur de tous les joueurs l'ayant essayé et dispose d'une grande aura au sein de la communauté des joueurs. Tentative d'explication de ce véritable phénomène... Une rencontre mythiquePremière chose qui frappe quand on démarre le jeu : les scènes cinématiques. De qualité moyenne (la Saturn est assez limitée de ce coté), elles sont en revanche très longues (20 minutes rien que pour la première !) et superbement mises en scène. Et il ne faut pas croire que le paquet a été mis pour impressionner le joueur au départ, il y en a tout au long du jeu, toujours de grande qualité. Je n'ose imaginer l'argent perdu par SEGA dans l'histoire, tant le jeu a été injustement boudé par le grand public.
L'histoire commence ainsi : vous incarnez Edge, un jeune garçon qui est chargé de surveiller une mine. Durant cette surveillance, les gardes sont attaqués par une bête de l'ancien âge. Ni une ni deux notre héros se précipite dans la bataille et, durant celle-ci, Edge découvre une jeune fille encastrée dans une plaque de pierre. Mais sitôt la bête abattue, une troupe de l'empire débarque, tue les survivants et prend possession de la jeune fille. Edge se fait lui tirer dessus et se retrouve au fin fond d'une crevasse, et il ne devra sa vie qu'à l'intervention d'un dragon et de là naitra une grande complicité. Il partira ainsi se venger et combattra l'empire mais aussi le groupe dissident de l'Empire, dirigé par un certain Craymen, celui-même qui avait dirigé l'expédition sanguinaire de la mine... Le scénario est passionnant, sans temps mort, et s'éloigne des canons manichéens auxquels le genre a souvent recours. Le casting est également parfait, et l'on s'attache vite à la plupart des protagonistes rencontrés. GrisantSi le jeu présente une ambiance et un univers hors du commun, les rouages essentiels sont eux assez classiques. Mais le fait que le jeu soit tout en 3D, chose assez rare à l'époque, le rend assez atypique à jouer pour un RPG de 1998. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au départ le jeu est déroutant, déstabilisant, car toutes les recherches se font à l'aide d'un système de lock. Pour actionner des boutons ou faire des recherches, on déplace une sorte de curseur que l'on utilise pour viser l'endroit adéquat. Si au départ on y arrive pas trop, cela devient très vite instinctif, naturel, génial. Une fois bien pris en main, le jeu est incroyablement plaisant à jouer, que ce soit au sol ou en l'air.
On alterne en effet les phases au sol (surtout les villages) et les phases à dos de dragon. Lorsque l'on vole à dos de dragon en extérieur, l'impression de planer est excellente, même si le dragon se traine un peu, on ressent la hauteur, l'inertie, et la sensation est parfois quelque peu grisante. Dans les lieux fermés, on ressent la vitesse en rasant les murs. Le jeu alterne avec une justesse rare les différentes phases, et le level design est excellent, les lieux toujours recherchés mais jamais trop complexes, on les parcourt sans jamais sentir qu'il y a l'écran de trop, et les points de sauvegarde sont parfaitement placés pour toujours pouvoir retourner sauvegarder sans souci. À noter la présence d'une boussole dont la couleur indique l'imminence d'un combat ou non, qui permet de se bien se préparer en conséquence. On se déplace entre chaque lieu via une carte claire et bien rendue sur laquelle on choisit juste sa destination. Mais la possibilité d'afficher à tout moment l'avancée des troupes de Craymen et de celles de l'Empire par dessus est un petit plus qui rend l'immersion encore plus grande, si besoin en était. La 3D au service du gameplayLes combats se déroulent un peu à la manière de ceux des Final Fantasy en ATB, avec une petite variante qui fait toute la différence.
La barre d'action se remplit classiquement, et une fois celle-ci au maximum, on peut jouer. Mais là où ça change c'est que cette barre est divisée en trois parties, chaque partie donnant accès à des actions différentes. Par exemple, attaquer normalement avec le dragon, avec le gun ou utiliser un objet consomme une partie de la barre. En revanche, les magies consomment jusqu'à trois barres, proportionnellement selon leur puissance. À vous de bien gérer cet aspect. On obtient donc un système très stratégique, ou il faut sans arrêt optimiser la consommation de ses barres pour attaquer au meilleur moment avec la meilleure attaque possible. Un autre point excellent est le fait que la 3D sert vraiment à quelque chose lors des combats, pour une fois c'est pas juste pour faire joli... ou moche comme pour Wild Arms. Vous pouvez ainsi tourner tout autour des ennemis à l'aide des gâchettes durant les combats. La plupart des ennemis ont un point faible, et le but est de se retrouver au bon endroit pour asséner les attaques en plein dedans. Les dégâts sont tout simplement considérables. Mais les ennemis ne restent pas immobiles, et il seront eux aussi constamment en mouvement, il faudra donc se déplacer avec le bon timing. Les points d'expériences et l'argent récoltés à la fin de ces combats seront plus ou moins élevés en fonction de la rapidité avec laquelle vous les aurez finis. Il y a cinq grades "sanctionnant" l'habilité au combat, c'est vraiment bien trouvé, et oblige le joueur méticuleux à ne pas presser le bouton d'attaque en regardant ailleurs nonchalamment... ce qui est souvent impossible, de toute façon. Un autre point intéressant du jeu réside dans la possibilité de pouvoir customiser son dragon : vous pouvez définir votre dragon comme bon vous semble, plus puissant, plus magicien, plus rapide, etc. Le joueur pourra donc orienter le dragon selon ses envies, sachant que chaque réglage modifie l'apparence du dragon, et que l'on peut changer à tout moment en combat pour s'adapter aux situations ! À chacun de privilégier l'efficacité ou la beauté, et pourquoi pas réunir les deux avec un peu de chance. Après chaque moment clé, le dragon évolue et change de classe, ce qui améliore drastiquement sa puissance, et permet d'explorer de nouvelles zones auparavant bloquées par manque de puissance. Il y a en tout six transformations, plus une cachée. Le jeu n'est d'ailleurs pas avare en "à coté" et annexes variées, et le % de complétion est indiqué à la fin du jeu, pour donner une idée de son avancé. Au niveau des menus, leur présentation est originale et vous pourrez consulter toute sorte de chose, ça va du journal de bord d'un capitaine décédé jusqu'au bestiaire total du jeu et vos performances face aux monstres. En clair, c'est classe et plus que complet. Ca date mais...Il faut se rendre à l'évidence, tous les jeux en 3D sur 32 bits ont mal vieilli techniquement. On a ici droit aux traditionnelles déformations lorsque l'on colle trop les murs, ainsi qu'à une pixellisation parfois importante. Mais si la 3D vieillit, le charme reste, et Panzer Dragoon Saga fait partie de ces jeux qui peuvent encore émerveiller par l'ambiance qui se dégage et l'ingéniosité dont il fait preuve dans son level design. Les lieux sont très colorés et les défauts cités au dessus s'estompent grandement une fois sorti de villages, où le jeu adopte une vue plus éloignée.
Les combats sont splendides, avec des effets pour les magies très réussis tout comme le bestiaire du jeu, atypique et varié. Mais ce qui frappe le plus, c'est l'ambiance si particulière, très difficile à décrire. Jetez un œil sur les quelques screenshots et les arts pour vous donner une idée, mais l'ensemble évoque indéniablement le travail de Moebius, notamment Arzach. Ce dernier avait d'ailleurs collaboré pour la pochette japonaise du premier Panzer Dragoon. Une nouvelle fois en avance sur son temps, le jeu proposait des villages plein de vie, chaque habitant étant en mouvement et vivant sa vie librement, ayant des actions adaptés selon le moment de la journée. L'immersion était d'ailleurs totale grâce a doublage systématique de tous les dialogues, et en japonais je vous prie. Le style des compositions musicales est lui aussi très atypique mais colle parfaitement à l'ambiance. Une OST à la hauteur du jeu : indispensable. On peut tout de même déplorer la durée de vie assez courte : comptez 20-25 heures à la première partie... et ce sont 20 heures avalées bien vite. Mais on revient très facilement sur le jeu, et obtenir les 100% est un challenge qui occupera de longues heures supplémentaires, avec de bien belles récompenses à la clé. Pour conclure, sachez que le jeu tient sur quatre CD et cela est dû à ces nombreuses cinématiques et aux doublages que j'évoquais plus haut. Panzer Dragoon Saga était un jeu en avance sur son temps, en proposant une aventure extraordinaire et incroyablement rythmée à coup de cinématiques presque cinématographiques, un gameplay parfait et incroyablement complet, une ambiance extraordinaire, une bande son magnifique et des dialogues intégralement doublés... en VO, pour le bonheur des puristes.
Si certains pourront regretter le durée de vie un peu faible, cela ne les empêchera surement pas d'apprécier ce chef d'œuvre - cette œuvre - à sa juste valeur : celle d'un des meilleurs RPG jamais crées.
Panzer Dragoon Saga
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