Lodoss Tô Senki (Record of Lodoss War en occident) aura connu de nombreuses adaptations vidéoludiques de son univers créé par Ryo Mizuno. Du X68000 au PC98, en passant par le MSX et la Super Famicom, c'est ici l'adaptation PC Engine sur laquelle nous allons nous pencher. Se basant sur les célèbres OAV sortis au début des années 90, deux jeux verront finalement le jour sur cette machine, l'un en 1992 et l'autre en 1994, narrant les aventures de Parn et de ses compagnons. Retour sur ce premier épisode développé pour la console de NEC.
The Grey Witch
Le continent de Lodoss toute entier est en guerre depuis que le sombre souverain de l'île de Marmo, l'empereur Beld, s'est lancé à sa conquête. Mais alors que les différents pays s'unissent sous la bannière du roi Fawn pour empêcher la monstrueuse armée de tout dévaster sur son passage, Karla, une mystérieuse sorcière fait son apparition, semant le trouble et le chaos au sein des deux camps. Parn, un jeune chevalier idéaliste, se retrouvera plongé au cœur de ce conflit qui le dépasse, et tentera d'y mettre un terme à l'aide de ses amis.
Dès l'introduction le jeu donne le sentiment d'être extrêmement fidèle aux OAV en reprenant non seulement le classieux chara design de l'illustrateur Nobuteru Yûki, mais également la même trame scénaristique de l'anime. Ajoutez à cela la présence des doubleurs originaux et du générique accompagné par une cinématique reprenant quasiment plan par plan l'opening des épisodes de la série, et vous obtenez une adaptation qui démarre sur une note des plus positives. Du village de Saxon à la tour du sage Wort, en passant par la forêt des elfes, le fan se retrouve en terrain familier et savoure le monde de Lodoss sans se sentir trahi par une misérable adaptation mercantile comme le monde du jeu vidéo en a tant connu. Certaines incartades et déviations au niveau du scénario seront tout de même à prévoir, RPG oblige, afin d'offrir une durée de vie conséquente et de surprendre un peu le joueur.
Welcome to Lodoss Island
Le jeu est plutôt linéaire dans sa progression, et tous les pays qui composent la grande île de Lodoss seront traversés dans un ordre précis. Nous sommes ici face à un RPG des plus classiques, avec une carte du monde à parcourir à pied, des villes (dans lesquelles on se déplace via un menu illustré) où l'on peut se procurer de nouveaux équipements, des temples pour se régénérer ou ressusciter des compagnons décédés, et des combats aléatoires au tour par tour.
Sur ce dernier point,
Record of Lodoss War se situe dans la catégorie hybride des C-RPG avec une gestion de l'espace durant les batailles. En effet, bien que le déroulement du soft relève du C-RPG pur et dur, les phases d'affrontement quant à elles le situent plutôt dans la catégorie des T-RPG, à l'instar de
Emerald Dragon sur la même machine. Ici, point de map quadrillée, mais chaque personnage, ami ou ennemi, possède une capacité de mouvement qui lui permet de se déplacer sur le champ de bataille et ajoute une petite dimension tactique au soft. Car bien évidemment, Slayne le magicien ou Woodchuck le voleur (les spécialistes des attaques à distance) seront bien plus vulnérables aux attaques au corps à corps que les guerriers tels que Parn ou Ghim. Il faudra donc toujours bien veiller à ce que les adversaires ne s'approchent pas trop d'eux en leur barrant le passage avec les autres personnages.
En dehors de cette spécificité, on retrouve tous les ingrédients habituels d'un système de combat classique mais efficace, à savoir de nombreux sortilèges d'attaque, de défense, de soutien, la possibilité d'utiliser des objets, et bien évidemment... La fuite. Chaque membre du groupe (six au total et imposés) appartient à une classe différente, et aura donc un rôle bien précis à jouer durant les affrontements. Par ailleurs le jeu se veut plutôt abordable en terme de difficulté, n'imposant pas au joueur du leveling à outrance, et propose une fréquence de combat aléatoire tout à fait acceptable. Cependant, les boss nécessiteront tout de même un certain niveau d'expérience sous peine de voir son équipe se faire anéantir en quelques rounds.
Scars Reborn
A la fois classique et fidèle, Record of Lodoss War remplit pour l'instant parfaitement son contrat en tant qu'adaptation RPG de la fameuse license. En terme de graphisme, le jeu se place dans la moyenne des jeux PC Engine. Pas vraiment laid mais pas transcendant non plus, un petit effort aurait pu être fait de ce côté afin de rendre l'aspect dessin animé plus prononcé. La palette de couleur de la console n'est donc pas vraiment exploitée à son maximum, et Lodoss se situe donc bien loin des plus beaux RPG de la machine tel que Kaze no Densetsu Xanadu par exemple. Les cinématiques relèvent toutefois le niveau et apportent un plus indéniable à l'ambiance générale. Quant à la bande son, celle-ci ne brille guère par sa qualité. Les thèmes proposés, sans être foncièrement mauvais, sont plutôt quelconques et n'utilisent malheureusement que trop rarement le support CD. Les musiques du dessin animé ne sont donc pas reprises ici à l'exception des génériques d'ouverture et de fin, ce qui est bien dommage au vu de la qualité de ces derniers. Un résultat en demi-teinte sur le plan technique donc, et ce ne sont pas les animations plutôt sommaires des sprites qui viendront corriger le tir.
La deuxième chose qui fâche se situe au niveau de la durée de vie du soft. Le jeu se termine en une petite vingtaine d'heures environ, quêtes annexes comprises. C'est peu, surtout pour un RPG, mais le véritable problème est ailleurs. En effet, la fin survient trop tôt et à un moment où l'on ne s'y attend pas, donnant réellement le sentiment que le jeu a été sciemment divisé en deux. Cette sensation est renforcée par le fait que ni le dernier donjon, ni la mise en scène du boss final ne donne véritablement l'impression qu'il s'agisse de la confrontation ultime. Une conclusion décevante donc, surtout au vu de la faible durée de vie du titre. Sa suite était déjà prévue, et ça se voit.
Record of Lodoss War sur PC engine est une bonne adaptation du dessin animé éponyme, son univers est respecté et fidèlement retranscrit, ce qui n'est déjà pas si mal. Les fans passeront un agréable moment en compagnie de Parn et de son groupe d'aventuriers tandis que les autres joueurs y verront là un RPG plutôt sympathique et agréable. Son final décevant et sa réalisation trop conventionnelle ne plaident pas en sa faveur, mais il n'en demeure pas moins l'un des jeux de rôle les plus accessibles de la machine pour un non-japonisant du fait de sa relative linéarité.
11/06/2012
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- Adaptation fidèle
- Chara design respecté
- Système de combat intéressant
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- OST quelconque
- Jeu coupé en deux
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TECHNIQUE 2.5/5
BANDE SON 2/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 3/5
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