►
Compendium
►
Galeries
►
Médias
►
Le Site |
Albert Odyssey ~Legend of Eldean~
> Articles > Review
Albert Odyssey ~Legend of Eldean~Le gaiden plus puissant que la série
Grâce à deux très bons Tactical-RPG sortis sur Super Famicom, la série Albert Odyssey avait réussi à acquérir une petite notoriété au Japon au cours des années 90. Fort de ce succès, Sunsoft développe un épisode gaiden sur Saturn : Albert Odyssey: Legend of Eldean, qui aura l'honneur d'une localisation américaine en 1997 grâce au travail de Working Design.
Initialement prévu sur Super Famicom selon toute vraisemblance, le jeu tranche radicalement avec ses ainés et se positionne comme l'un des RPG à faire sur Saturn. Un héros sans familleAlbert Odyssey: Legend Of Eldean raconte l'histoire d'un jeune orphelin, Pike, qui a été recueilli par Laia - une harpie - après le meurtre brutal de ses parents par une troupe d'orcs. Il coule alors des jours paisibles dans un petit village avec Laia et Cirrus, son meilleur compagnon et son confident qui n'est autre qu'une... épée qui parle.
Un beau jour, alors qu'il va chercher de l'eau dans le puits, son village est attaqué par Belnard, l'un des commandants d'une puissante armée démoniaque. La mère adoptive de Pike est alors transformée en statue de pierre et Pike se fait rejeter de son village adoptif. Le destin semble s'acharner sur notre pauvres héros. Pike décide alors de partir à l'aventure pour trouver un remède afin de sauver sa mère adoptive. Il va découvrir que le mal s'étend à travers tout le continent et va faire la rencontre de nombreux alliés, dont une jeune fille, Eka avec qui il se liera d'amitié (et même plus, love always prevails) et Guy, le descendant du mythique guerrier Albert, figure emblématique de la série et héros du première épisode. Chaque autre personnage représentera un peuple du continent et possède ses propres raisons de se joindre à notre héros. Classique ClassicalComme je le mentionnais plus haut, cet épisode Saturn est un RPG classique qui nous amènera donc à alterner combats, phases d'exploration et villages.
Les villages permettent de recueillir des infos, de se restaurer, de parfaire son équipement et de profiter des nombreux dialogues savoureux des villageois. Les donjons ne proposent pas énormément d'énigmes mais n'en sont pas pour autant triviaux car un bon sens de l'orientation est requis, même s'ils sont pour la plupart relativement courts. Pour les quelques donjons plus longs - notamment la tour finale, traumatisante - les points de sauvegarde sont assez réguliers pour que le casual ne panique pas. À noter que l'équipe du jeu est imposée, il n'y a pas de personnages en plus de ceux de l'équipe de base, aucun choix cornélien n'est à prévoir. Elle variera juste d'un perso entre les deux grands chapitres que comporte le jeu. Vous dirigerez ainsi le héros Pike (swordsman), Eka qui se bat correctement et possède de nombreux sorts, Amon l'oiseau avec sa halberd, Gryzz le dragonman (qui peut gagner le jeu à lui tout seul vu sa puissance et sa faculté de guérir toute l'équipe sans consommer de points de magie) et enfin Leos la prêtresse qui sera donc remplacée par Kia la fort sympathique magicienne dans la seconde partie du jeu. Les combats adoptent un (très) classique tour par tour où l'on contrôle jusqu'à cinq combattants en même temps. Ils sont assez dynamiques mais certains loadings cassent malheureusement un peu le rythme, et c'est d'ailleurs le plus gros défaut du jeu. Sachant que Working Design les a réduit, je n'ose imaginer ce qu'on du supporter les joueurs de la version japonaise.
Les menus se présentent sous forme d'icônes comme dans Shining Force, il est assez instinctif d'accéder aux actions classiques que proposent le jeu : attaquer, défendre, lancer une magie, utiliser un objet... La fréquence des combats est assez élevée et il faut bien l'avouer, l'obtention de l’aéronef au cours du jeu est salutaire, tant les combats se succèdent à une vitesse effrénée lors des déplacements sur la carte du monde. Là encore, il semble pourtant que Working Design a retravaillé le jeu et réduit la fréquence... Les affrontements contre les boss sont généralement assez corsés et nécessite une bonne préparation. Ca c'est de la 2D !Le jeu est techniquement vraiment beau et a très bien vieilli. Les graphismes sont très fins, détaillés et le style attachant, on se retrouve face à une 2D somptueuse et intemporelle. L'ambiance qui s'en dégage - à la fois poétique et onirique - laissera difficilement insensible. Seule la carte tranche un peu avec une sorte de Mode 7 plutôt réussi.
Au niveau sonore c'est tout simplement excellent : des thèmes entrainants côtoient avec harmonie des thèmes sombres ou tristes, qui marqueront le joueur par leur qualité. Certains thèmes planants comme celui de la carte pourront même pousser le joueur à poser la manette quelques instants afin de se délecter de leur douce mélopée. Seul bémol : la musique des combats un peu rock est assez moyenne. Les bruitages ne sont pas en reste, on sent qu'un soin particulier y a été apporté. Dans les villages, par exemple, on entend les cris des animaux lorsqu'on leur "parle". Quel bonheur de se voir un répondre un voluptueux grouin ou un lumineux wouf lorsque l'on cherche un instaurer un dialogue philosophique avec la bête du coin. Lors des combats, la plupart des attaques sont doublés, et tous les impacts sont extrêmement bien rendus. Le scénario est classique mais rudement bien ficelé. Quelques rebondissements viennent pimenter la trame de l'histoire assez convenue, mais agréable. Surtout, l'humour est omniprésent et les fous rires sont garantis. On sent derrière les dialogues la patte de Working Design, même si certains joueurs n'adhèrent pas à leur style, qui peut quelque peu dénaturer l’œuvre originale. Le jeu est assez difficile, mais les joueurs confirmés n'auront pas trop de problème jusqu'à la tour finale, incroyablement longue et complexe. La durée de vie du jeu est plutôt modeste, une petite trentaine d'heures au plus suffira pour le finir, mais le jeu n'en pâtit pas, les événements se succédant à un rythme soutenu et les lieux étant nombreux. Beau, drôle, émouvant, Albert Odyssey ~Legend of Eldean~ tranche avec ses prédécesseurs par son système de jeu. Musicalement sublime, le jeu ne souffre que de son conservatisme et de la longueur de ses temps de chargement.
Une perle à ne pas rater sur la console, probablement le meilleur épisode de la série.
Albert Odyssey ~Legend of Eldean~
> Commentaires :
Albert Odyssey ~Legend of Eldean~
12 commentaires
|