Avant tout pour ceux qui ne connaissent pas, nous avons affaire à un jeu d’action-RPG de SNK, sorti sur NGPC, et nommé Dark Arms - Beast Busters 1999 (on simplifie par Dark Arms).
Autant vous le dire tout de suite, Dark Arms est un jeu déroutant. Déroutant par son univers, savant mélange de Shining Force et de Koudelka. Déroutant par son gameplay, mélange de Zelda et de Pokémon. Déroutant par son déroulement, enfin, tant son découpage n'obéit à aucune règle connue. Mais reprenons depuis le début.
L'univers, tout d'abord. Ceux qui me connaissent savent que c'est le critère le plus important pour moi dans l'évaluation que je fais d'un RPG. Celui de Dark Arms est quelque peu déconcertant. Prenons donc un exemple. Imaginez-vous en train de vous promener dans un village de Shining Force infesté de zombies. Vous me direz, "on connaît Quonus". La grosse différence est que vous serez ici amenés à affronter non pas les formes zombifiées des habitants seuls, mais de tout ce qui vit dans la ville : les humains bien sûr, mais aussi les plantes, et les animaux du cirque comme les singes, le tigre (dompteur inclus)...
Et, bonne question, quel arsenal les programmeurs bienveillants ont-ils mis à notre disposition ? Vous aurez en fait droit au départ à un simple lanceur de "boules d'énergie capturantes", c'est à dire que vous pourrez capturer l'esprit de chaque ennemi suffisamment affaibli. Et c'est là que la bât blesse au début : vous n'avez que cette arme, qui fait à chaque monstre l'équivalent d'une tape amicale sur l'épaule. Les ennemis les moins récalcitrants ont besoin d'une bonne dizaine de balles pour comprendre qu'il est temps pour eux de mourir. C'est TRÈS lourd.
Pour ne rien arranger, cette phase dure trois bons quarts d'heure, le temps d'arriver au premier boss, qui ressemble à ... pas grand chose en fait (la chose qui s'en rapproche le plus serait une chaussette géante remplie des éléments les plus représentatifs d'une décharge municipale). Après ce premier boss, on a le choix entre trois "cocons", qui sont en fait les larves des vraies armes. C'est là encore l'une des particularités de ce jeu : toutes les armes (sauf la première) sont vivantes. Et c'est là que toutes les âmes récupérées depuis le début du jeu vont servir.
L'une des lois de Mère Nature énonce que tout être vivant doit manger : les singes mangent des bananes, les grenouilles gobent des mouches, les lofteurs mangent tout sauf du poisson (dont chacun connaît les vertus sur le développement de la matière grise), et les armes de Dark Arms mangent des âmes. Elles sont sacrément gloutonnes, d'ailleurs : le nombre d'âmes qu'on doit leur faire ingurgiter pour qu'elles évoluent est colossal. Enfin bon, la récompense est au bout, puisque pour vous remercier de les avoir si bien nourries, elles vous laissent le choix de ce qu'elles vont devenir après leur mutation. Notez que certains ennemis ont un élément (feu, glace, ou foudre), et il faut en tenir compte dans le menu des armes voraces. En effet, une arme se voit attribuer l'élément du dernier ennemi qu'elle a mangé. Bien sûr, si le dernier ennemi dévoré n'avait pas d'élément, l'arme se mettra au statut neutre.
Faisons un bref descriptif des effets de chaque élément :
Si votre arme est d'élément "feu", alors vous infligerez beaucoup de dégâts aux ennemis "glace", des dégâts très faibles aux ennemis "feu", et des dégâts normaux aux ennemis "foudre" et "neutres".
Si vous avez l'élément "glace", alors vous infligerez beaucoup de dégâts aux ennemis "feu", des dégâts très faibles aux ennemis "glace", et des dégâts normaux aux ennemis "foudre" et "neutres".
Si vous avez l'élément "foudre" (le plus rare), alors vous infligerez beaucoup de dégâts aux ennemis "neutres", et des dégâts un peu plus faibles que la normale aux ennemis "feu" et "glace".
Le plus simple pour terminer : l'élément "neutres" vous permet d'infliger des dégâts normaux à tout le monde.
Notez que vous pourrez porter sur vous 2 armes, plus l'aspirateur à âmes, que vous aurez la possibilité d'améliorer au cours de l'aventure (heureusement...) . Attention, n'oubliez pas que si vous tuez un ennemi avec une arme, vous ne récupérez pas son âme. Faites donc votre possible pour achever vos proies avec cet aspirateur, surtout après son amélioration.
On peut d'ailleurs noter que c'est de là que vient le titre du jeu. Les armes mises à votre disposition se révèleront être des armes démoniaques (d'où le "Dark"). De plus, elles viennent se greffer sur votre bras pour le remplacer par mutation (d'où le "Arms", bras en anglais).
Bon, passons au scénario. Là encore, il est déconcertant. Vous ne vous rappelez de rien. Vous vous retrouvez parachuté dans la maison d'une sorcière (tiens, tiens...voilà qui rappelle furieusement Shining Force II), qui vous proclame "héros de la prophétie" (ou quelque chose bien bateau du même genre) et vous demande d'aller faire un peu de nettoyage dans le cimetière en bas de chez elle, où elle commence à en avoir marre des zombies. Bien, bien, bien, mais madame est gourmande et après une heure, une fois que la zone est sécurisée, elle vous demande de parcourir le monde afin d'éradiquer toute vermine. C'est facile, vous tirez sur tout ce qui vous attaque et vous parlez avec tout ce qui ne vous attaque pas (enfin, juste les humaine, bien sûr). On voit du pays, on sauve des gens, on reconstitue des familles, on combat des chaises et des banquettes enragées... En bref, on s'amuse bien. Le problème, c'est qu'au bout de 6 heures, on bat un boss qui a tout du boss final, l'écran devient lumineux, on attend le générique, et là, on se retrouve dans la maison de la sorcière, qui nous dit "L'aventure ne fait que commencer". Ce passage, je l'ai vécu en voiture, sur une route cabossée au plein coeur de l'Espagne, sous un soleil de plomb. Autant vous dire que sur le moment, je n'ai pas trop cru à ce que j'avais lu, et je mettais cette illusion sur le compte de l'un ou l'autre des facteurs perturbateurs susnommés. Sur ce, j'ai sauvegardé, classé ce jeu dans la catégorie "sympa", et je me suis concentré pendant le reste de la semaine sur SNK vs Capcom (le meilleur jeu de baston sorti sur une portable de tous les temps).
Et puis j'ai ressorti ce jeu, à tête reposée, pensant constater à mes dépens que ma vision furtive était bel et bien une illusion. A ce moment, je ne savais pas encore que je me fourrais le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Je venais en fait de finir simplement le premier quart de l'aventure. D'autres personnages m'attendaient, comme cette fille sublime dont la sorcière nous montre un portrait.
Au final, j'ai vraiment beaucoup aimé ce jeu, dont la durée de vie avoisine les 20 heures pour la quête principale. Comptez environ 15 heures de plus si vous souhaitez déverrouiller tous les secrets.
Les bonnes idées y regorgent, et savent masquer aux yeux du joueur passionné les imperfections liées au genre (répétitivité,…).
Un dernier détail, auquel j'attache une importance très grande, est le packaging du jeu. Les artistes de SNK se sont ici vraiment lâchés et nous proposent l'une des jaquettes les plus belles qui puissent exister (le héros avec pour bras la dernière arme du jeu, avec en fond un remake de la jeune fille et le mort), ainsi qu'un livret en couleurs d'une classe dont feraient bien de s'inspirer certains dessinateurs d'une firme aujourd'hui spécialisée dans les RPG, je veux bien entendu parler de "doux carré", pour ne pas la nommer.
16/04/2002
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- L'univers
- Les armes
- L'esthétique générale du jeu
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TECHNIQUE 4.5/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 4.5/5
GAMEPLAY 4.5/5
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