Troisième épisode d'une série (et pas seulement d'une marque) prestigieuse ayant accompagné l'aube de la PlayStation, Arc the Lad III, qui n'est jamais sorti du Japon hors du coffret Arc the Lad Collection, est sans doute le volet le moins connu de la trilogie : faisant office de suite directe à ses prédécesseurs (un transfert de sauvegarde est même possible), il conclut les aventures successives d'Arc et d'Elc, tentatives toujours repoussées de sceller pour de bon les Ténèbres.
Si Arc the Lad I et II jouissent d'un succès de prestige, leur petit frère paraît parfois un peu oublié. Révisez votre stratégie élémentaire, remémorez-vous, si nécessaire, le terrifiant combat qui conclut Arc the Lad II : il faut, une nouvelle fois, partir à la rescousse du monde.
( Once upon a time, ) a lad...
Alec, dont les lunettes d'aviateur semblent bien inutiles, a échappé au "Grand Désastre" qui a ravagé le monde parce qu'il a été sauvé par un Chasseur de primes dont il ignore tout ; alors qu'il vit dans un village reculé de l'île d'Eteru, il rêve à son tour de devenir un de ces Chasseurs. En effet, depuis le Grand Désastre, qui a profondément bouleversé le monde et la civilisation, des Guildes fleurissent un peu partout : on y dépose des requêtes que se chargent d'accomplir des Chasseurs, amateurs ou renommés.
Lorsque le village est attaqué par des voyous qui n'ont d'autre dessein que de se constituer comme élément perturbateur, Alex part s'engager comme chasseur en compagnie de son ami Lutz.
Petit à petit, dans un monde où une mystérieuse Académie cherche à éclaircir par la science le futur de l'humanité, où un pouvoir ténébreux passe pour avoir été scellé deux fois par le passé, l'aventure va prendre son envol.
Cette équipe qui a tant gagné n'a pas été changée
Arc the Lad III est un Tactical-RPG qui ressemble fort à ses frères : il se distingue d'autres productions du genre (Fire Emblem, Tactics Ogre) par le faible nombre de personnages qui composent l'escadron (quatre, au maximum) : les batailles sont rapides, la part de stratégie en est réduite mais elles sont fréquentes. A l'exemple d'un Shining Force, l'exploration est laissée à la liberté du joueur qui parcourt des villages et des donjons à la manière d'un RPG classique.
La gestion est réduite au minimum : le personnage équipe une arme, une armure et deux accessoires, il gagne des magies au fil des niveaux et son profil (invariable) lui est propre. Pendant les combats, l'ordre des tours dépend de l'agilité de chacune des forces en présence et chacun peut (dans cet ordre seulement) bouger et/ou exécuter une action.
On reconnaîtra la potion qui formait déjà Arc the Lad II.
Votez "Chasseur" !
La singularité principale (qui tendra rapidement à être vécue comme une qualité ou comme un défaut selon les goûts) d'Arc the Lad III relève de son déroulement, exclusivement composé de requêtes à effectuer pour les guildes : qu'elles fassent avancer le scénario ou qu'elles constituent une anecdote (auquel cas elles ne sont pas obligatoires), on ne peut passer outre. Le joueur a tout le loisir de flâner dans les différentes régions du monde qu'il visite, aidant le moindre indigène, capturant le moindre monstre signalé comme "wanted", ou, au contraire, de cibler ses travaux (ce qui n'est pas sorcier) pour faire progresser l'intrigue.
Si les requêtes secondaires sont surtout censées renforcer l'immersion, rapporter de l'argent et faire grimper votre rang de Chasseur, il devient nécessaire d'en effectuer un certain nombre pour assurer à votre groupe un niveau décent, lequel vous permettra, seul, de progresser avec fluidité au cours de l'histoire. Ce choix, discutable, rend la narration très hachée, et l'immersion, plus qu'elle n'est favorisée, en souffre. Les évènements, souvent anodins par ailleurs, peinent à s'enchaîner. Seuls les Chasseurs véritables trouveront leur compte dans ce système qui n'est pas sans rappeler (rétrospectivement) Final Fantasy Tactics Advance.
Après un Grand Désastre
Le monde que parcourt notre équipe porte les marques du Désastre dont il tente de se remettre : seuls quelques villages reculés comme celui de notre héros échappent quelque peu au manque conséquent d'âme dont est hantée la civilisation renaissante. Si des cultures différentes peuvent être distinguées, la pauvreté (presque partout) et la laideur caractérisent trop de cités. A ce titre, si la 3D n'est pas la plus fine de la machine, elle ne nuit pas au caractère souvent (volontairement) repoussant des contrées d'Arc the Lad III.
Les donjons, en revanche, pour des raisons moins évidentes, sont plutôt monotones.
De même, il est regrettable que la bande-son manque, lorsqu'elle le devrait, son envol : les thèmes sont répétitifs sans jamais être épiques et lorsque l'on pressent une mélodie digne de nous enthousiasmer, celle-ci ne naît finalement pas, et le thème retombe dans ses boucles.
Sans doute quelques-uns, qui ne peuvent résister devant les univers post-apocalyptiques teintés de cyber-punk en certains lieux prendront plaisir à accomplir chacune des requêtes pour découvrir chacun des recoins du monde ; pour les autres, si ce n'est lorsqu'intervient le sympathique Gang du Pont de l'Arc-en-ciel, ils feront tout pour fuir certaines régions et raccrocher au plus vite le train, discret, du scénario.
Arc the Lad
La récompense se situera principalement, pour les joueurs ayant accompagné le développement de la série, dans les références explicites faites aux épisodes précédents : se retrouver à combattre derrière un Tosh, devenu protecteur d'une cité désespérée, consulter les sages conseils du moine Iga ou du sorcier Gogen ne peut qu'éveiller souvenirs et émotions chez le fan d'Arc the Lad. De plus, celui-ci verra son vœu le plus cher se réaliser lorsqu'il retrouvera, dans des circonstances pour le moins inattendues, deux héros précédés du sceau de la légende.
Quoi qu'il en soit, Arc the Lad III demeure l'héritier d'une série qui a su forger son mythe, lequel fait office de soutien bienvenu dans cette aventure qui peine à prendre de l'envergure.
Si Arc the Lad III reste plus accessible que le terrible deuxième épisode, il faudra pourtant savoir composer avec un scénario saccadé pour se hisser jusqu'aux derniers instants qui, enfin, inscrivent Arc the Lad III dans la tradition forgée par ses prédécesseurs. Fourmillant d'idées ingénieuses (les monstres, la guilde, les requêtes), ce T-RPG s'éparpille et ne parvient pas vraiment à immerger le joueur comme il se le propose.
On lui préfèrera ses aïeux, même si les références doivent inciter l'aficionado de la première heure à le parcourir.
Subsiste une petite déception, comme s'il y avait eu bien mieux à faire de ce monde déjà par deux fois sauvé.
15/11/2008
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- On sent la légende Arc the Lad lorsqu'apparaissent les personnages des anciens épisodes
- Un univers qui demeure singulier
- De la liberté dans la progression
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- L'ambiance demeure morose et mal servie par sa bande-son
- Le scénario est invisible
- Les personnages sont anecdotiques
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TECHNIQUE 2/5
BANDE SON 1.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 2.5/5
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