On peut dire que Lost Child s'est fait attendre ! Ce projet très ambitieux de Tama Soft promettait de réunir un character design admirable, une animation ébouriffante durant les combats et une bande son signée SSH sautillante.
Longtemps repoussé, presque annulé, ce Hentai RPG est finalement sorti en 2006 après des années de doutes. L'attente se révélait-elle justifiée?
Mean Street
Minami Kabuto la grande cité locale, a été détruite il y'a 7 ans à la suite d'un ravageur tremblement de terre. La grande architecture Kusanagi aide à reconstruire la ville, et en à peine deux ans c'est une nouvelle cité ultra moderne qui refait surface. Est alors érigé une tour immense dans laquelle s'étend les quartiers de Kusanagi. Cette tour devient le symbole de la nouvelle ville.
Malgré tout, de nombreux accidents continuent de se produire, la température est imprévisible, les tremblements de terre sont courants, et une pluie triste à en mourir tombe continuellement sur Minami.
En l'an 2024, une entité étrange appelée Magatsukami semble commettre chaque nuit des crimes sauvages, et chaque soir résonne comme un cris d'angoisse auprès des habitants apeurés.
Le héros de Lost Child, Shouji Tokitoh est un étudiant lambda, mais alors qu'il se ballade tranquillement dans les rues il se fait attaquer par ce Magatsukami. Il se fait massacrer mais est sauvé de justesse par une mystérieuse enfant, AI, avec laquelle il fusionne, ce qui invoque un corps d'acier appelé Amitto Kerberos, un robot de sentai tout droit sortis de Power Rangers et consort.
A la suite de ce combat, le héros du jeu tombe dans une espèce d'hallucination, et devra combattre chaque soir son ennemi une nouvelle fois.
Everybody Wants Some!!
Lost Child se démarque donc par son ambiance mélancolique qui remémorera aux joueurs Digital Devil Saga ou Baroque, mais également par son mélange de Hentai et de Sentai. En effet, Le héros n'est qu'un étudiant lambda et il créé au fil du jeu des affinités avec d'autres étudiants et leurs parents, ainsi qu'avec ses professeurs. Lost Child, en tant que jeu Hentai avant tout, promet donc des scènes de sexes avec le plus de partenaires possibles, mais ces séquences restent toujours relativement naturelles et sans extravagances. Bref passons, ce n'est pas forcément cela qui intéressera le joueur de RPG. Le côté Sentai est lui plus intéressant, le héros et ses acolytes ont la possibilité de faire appel et de commander un Amitto lors des combats, une espèce de robot géant bionique. L'aspet Sentai et animé de robot est donc fortement présent puisque on pense souvent à Power Rangers, Evangelion ou Rahxephon lors des interventions des Amitto.
Runnin' With The Devil
Le déroulement du jeu est des plus simplistes. Il s'agit avant tout d'un Digital Comics où tout n'est que déroulement de dialogues qui servent à faire avancer l'histoire et les diverses romances. Mais on est régulièrement prix d'assaut par des Amittos ennemis ou par Magatsukami que l'on devra rebattre régulièrement en raison du scénario intriguant.
C'est là qu'apparait le gros point fort du jeu, le système de combat incroyablement dynamique et excellemment mis en scène. On ne joue pas beaucoup dans Lost Child, les combats sont des séquences imposées et on est directement projeté dans l'action aux commandes de son Amitto.
Chaque Amitto possède un motif personnalisé qui sépare les attaques de level 1 et les attaques de level 2 et 3. Ce motif part d'un coup de level 1 puis peut prendre deux routes distinctes suivant l'attaque voulue, pour finir sur des attaques de level 3. Ils 'agit en fait d'un espèce d'arbres sphérique, tels la grille des Mantras de Digital Devil Saga ou le sphérier de Final Fantasy X.
L'action de son Amitto est régie suivant une jauge d'Ether qui augmente régulièrement durant le combat. Plus elle est pleine plus on pourra utiliser les grosses attaques, car franchir chaque branche du motif d'attaque (level 1 puis level 2 et enfin level 3) consommera un grand nombre d'Ether point.
Pour pouvoir utiliser les grosses attaques il faudra alors être patient et lancer le combo une fois la jauge d'ether quasi pleine. A contrario on pourra utiliser plusieurs fois le simple coup de level 1 sans attendre que la barre d'ether ne se remplisse à fond.
Une fois le coup enclenché, une nouvelle barre apparait sur l'écran. Elle est parcourue par un curseur qui défile plus ou moins vite suivant le mode de difficulté choisi (au début ou n'importe quand dans le jeu). Le but de cette barre est d'actionner le coup en appuyant sur le bouton pile au moment où le curseur défile sur la couleur de l'attaque activée au préalable.
Vus comme ça, ça s'annonce complexe, mais en réalité le système est réellement dynamique et la prise en main directe et optimale.
Les ennemis utilisent exactement le même système de jeu, et le curseur qui défile sur la barre vue plus haut sera encore de la partie. En cliquant pile lorsque le curseur passe sur la couleur de l'attaque choisie par l'ennemi, on esquivera.
Alors que les attaques de level 1 seront relativement facile à activer car le curseur passera lentement dessus, les attaques de level 3 demanderont une grande concentration et un click très réactif!
Panama
Lost Child en met clairement plein la vue. Le gameplay ultra dynamique est efficace et l'aspect technique est luxueux. Durant les attaques spéciales on se croirait réellement dans un animé ou un film de Sentai live, avec une animation impressionnante et une mise en scène de taré.
Le character design est aussi de qualité, les personnages sont tous charismatiques et bien mis en valeurs par des postures et des attitudes classieuses. Les passages en CG haute définitions sont encore plus remarquable, et le character design prend une toute autre dimension grâce à un rare soin apportés aux dessins et aux ambiances. Regardez donc les screenshots qui suivent!
La bande-son est également de haute qualité. Confiée à Saitama Seishuu Heiki (S.S.H.), alors à l'époque encore un groupe amateur (un doujin band) qui se fait remarquer sur la scène par ses remixes et compositions originales électriques et électronique, ils signent avec ce Lost Child leur œuvre la plus remarquable certainement. Il y a eu 3 CD sortis pour l'OST, tous disponibles bien avant la sortie très retardée du soft, et chaque piste est de grande envergure. Les thèmes d'ambiances sont bien souvent très travaillés, ce ne sont pas justes des nappes sonores mais de vraies compositions souvent acoustiques, alors que les thèmes de combats sont très speed et régulièrement mis en valeurs par une guitare électrique très lancinante. Du très bon boulot de la part d'un studio qui monte (SSH a depuis sortis des remix officiels pour des jeux tels Atelier Iris).
Lost Child tient donc toutes ses promesses. D'une part la mise en scène ultra dynamique nous plonge directement dans une ambiance Sentai/Manga explosive, d'autre part le contexte et le scénario du jeu sont vraiment intéressants et mélancoliques. On est séduit même si le jeu s'avère court, guère difficile et que finalement, on ne joue que trop peu.
27/10/2007
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- Le dynamisme incroyable
- La bande-son sautillante
- L'ambiance mélancolique est très travaillée
- Les CG soignées à mort
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- On joue peu car finalement, tout est trop mis en scène
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TECHNIQUE 5/5
BANDE SON 5/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 2/5
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