Un an après le médiocre
Startling Odyssey,
Ray Force persiste sur sa lancée et développe une suite avec
Startling Odyssey II: Maryû Sensô, dont les évènements se placent avant ceux du premier opus. Cette préquelle a donc la lourde tâche de corriger le tir, afin d'effacer les mauvaises impressions laissées par le précédent épisode et de se faire une place de choix parmi les meilleurs RPG de la PC-Engine. Verdict ?
Awakening
Robin Solford est un guerrier exceptionnel au service du royaume Hyneld. Surnommé "la Mort Bleue" par ses frères d'armes de par la couleur de ses cheveux mais aussi de par son effrayante habileté au combat, celui-ci est respecté de tous, et tout particulièrement de la princesse Patricia, sa demi-sœur. Mais alors qu'il s'était absenté pour aller enquêter sur des phénomènes étranges dans un village voisin, le château est subitement attaqué par un terrible dragon qui détruit tout sur son passage. Robin arrive trop tard sur les lieux du drame, le roi est mort et la plupart des soldats également. Cependant, la princesse aurait réussi à s'enfuir à travers les souterrains de la forteresse en ruine, escortée par une poignée de gardes. Inquiet pour la sûreté de Patricia, Robin se met immédiatement à sa poursuite, en jurant de faire payer à ceux qui se cachent derrière le massacre de son royaume et le réveil de cet ancien dragon.
Voilà, le jeu démarre assez vite et malgré une entrée en matière des plus classiques l'alchimie fonctionne suffisamment pour continuer l'aventure. Il faut dire aussi que le fossé technique séparant les deux épisodes est plutôt impressionnant : Les sprites sont de bonne taille et mieux dessinés, le jeu est beaucoup plus coloré, et le character-design un peu plus soigné. Sans compter que maintenant les personnages de votre équipe sont visibles lors des affrontements et bénéficient de petites animations selon les actions (attaque, magie, etc...) fort appréciables. Les voix digitalisées catastrophiques du premier opus ne sont, elles aussi, plus qu'un mauvais souvenir puisque maintenant nous avons droit à des enregistrements clairs, sans grésillements et surtout très nombreux. Car non content d'être présentes lors de toutes les cinématiques du jeu, les voix digitalisées ponctuent également toutes les séquences importantes du scénario, avec des acteurs qui s'en donnent parfois à cœur joie dans les moments les plus drôles. Une amélioration technique énorme donc, qui rend enfin honneur à la console.
Blood of the Solford
Le premier gros défaut de Startling Odyssey (la réalisation) étant corrigé, il est temps de s'attarder sur les autres points qui fâchaient, à savoir la fréquence abusive des rencontres aléatoires, le casting, l'histoire et enfin la partie musicale. En ce qui concerne le premier, rien à redire, un bel effort a été consenti. Le joueur n'est plus assailli par des combats tous les deux mètres, et même si le rythme demeure assez soutenu c'est déjà plus tolérable.
Les personnages quant à eux, sans être d'une grande profondeur, s'en sortent tout de même beaucoup mieux que dans l'épisode précédent, surtout grâce au duo comique Galious/Vivian qui ne manquera pas de faire sourire le joueur de temps en temps. Il est toutefois dommage de constater la redondance de certaines scènes de nudité absolument inutiles, maladroites et aussi un petit peu lourdes à force. Certains clichés ont également la vie dure dans Startling Odyssey II, avec un héros complétement largué lorsqu'il s'agit d'interpréter les sentiments des jeunes demoiselles qui l'entourent, et une héroïne qui au contraire fait tout pour lui faire comprendre ce qu'elle ressent (d'ailleurs c'est absolument incroyable, mais toute la clique féminine du jeu est éperdument amoureuse de Robin, le personnage principal). Bref, du bon gros produit japonais pour adolescent sur ce coup-là, pas vraiment très recherché mais pas désagréable non plus.
Dissonance of Harmony
Un mot sur le scénario maintenant qui, même s'il se montre souvent prévisible et assez manichéen, arrive tout de même à être suffisamment intéressant pour pousser le joueur à toujours continuer l'aventure et ne s'en sort finalement pas si mal pour un jeu de 1994, malgré une trame générale qui sent un peu le réchauffé. La fin n'est d'ailleurs pas trop mal fichue et rattache le jeu à l'épisode suivant de fort belle manière, sans oublier le fait que quelques personnages du premier opus feront également une apparition ici, ce qui ne gâche rien. Il n'est toutefois pas indispensable d'avoir joué au précédent Startling Odyssey pour profiter pleinement de cet épisode, puisque ces clins d’œil ne se révèlent au final pas d'une importance capitale, un confort supplémentaire tout au plus.
Enfin, je me dois d'évoquer le point noir du jeu : la bande son. Terriblement quelconque et souvent inappropriée aux scènes à laquelle elle se rattache, de très belles séquences se voient ainsi maltraitées et bousillées par des musiques, disons-le tout net, nulles. On ne le dira jamais assez mais la musique dans un jeu vidéo, et tout particulièrement dans un RPG, est un élément d'une extrême importance capable de sublimer ou au contraire d'anéantir littéralement l'émotion transmise. Startling Odyssey 2, tout comme son grand frère d'ailleurs, en fait les frais tant cet élément crucial est ici complétement bâclé et l'on ne dénombre guère plus qu'une petite poignée de pistes sympathiques au total (notamment celle du combat final). Vraiment dommage.
Peaceful Journey
Le système de combat est identique à son prédécesseur, à savoir du bon vieux tour par tour à l'ancienne. On entre ses actions (attaque, magie, items, défense ou fuite) de chacun de ses personnages, puis le round commence en suivant l'initiative de chacun des adversaires. Le mode "Auto" répond toujours présent et permet de raccourcir les affrontements contre les créatures aléatoires, à la différence près que maintenant la console vous propose de fuir lorsque les points de vie de l'un de vos héros sont trop bas afin de vous éviter une défaite malencontreuse au cas où vous n'auriez pas fait attention aux HP de vos compagnons. Du reste, il faut bien admettre que le jeu est tout de même un peu trop facile, la faute à des boss ne misant que sur les dégâts physiques sans jamais faire d'altération d'état. Du coup, la même stratégie est appliquée à tous les combats, et ce jusqu'à la fin de l'aventure, en n'utilisant à peine que 10% des sorts et des objets que propose le jeu. Trois attaquants et un soigneur à chaque round et le tour est joué. Les amateurs de challenge peuvent donc tranquillement passer leur chemin.
Doté d'une durée de vie un petit peu juste (environ 25 heures) et d'une relative facilité, Startling Odyssey II est donc un RPG simple d'accès, agréable dans son ensemble, et s'adressant aux joueurs à la recherche d'une aventure pas trop prise de tête. La compréhension de la langue est tout de même conseillée car si la majeure partie du jeu se veut plutôt linéaire, la dernière ligne droite vous enverra vous promener dans tous les recoins du monde à la recherche de divers reliques. Et si vous ne savez pas où chercher, la tâche n'en sera que plus compliquée.
Cette préquelle à Startling Odyssey premier du nom s'en sort avec les honneurs en corrigeant la quasi-totalité des défauts de ce dernier. Rayforce nous livre un soft techniquement abouti, dramatique et comique à la fois, malheureusement plombé par une OST catastrophique et une trop grande facilité. SO II : Maryû Sensô ne peut donc pas prétendre égaler les meilleurs représentants du genre sur PC-Engine mais satisfera largement les amateurs en quête d'un bon RPG, en marge des œuvres majeures de la machine.
15/10/2012
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- Graphiquement agréable
- L'humour
- Simple d'accès
- Quelques belles scènes...
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- ... Gâchées par une OST médiocre
- Challenge absent
- Scénes de nudité discutables
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 1.5/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 3/5
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