Développé par Troïka Games et édité par Sierra fin 2001, Arcanum a fait énormément parler de lui en son temps, il avait notamment été comparé à l'excellente série Fallout. Le jeu mélange deux types de jeu, temps réel et tour par tour, et fut l'un des premiers à mélanger un monde de technologie et de magie de manière magistrale, et surtout cohérente.
Zephyr Song
Le jeu commence dans un magnifique "Zeppelin" (dirigeable), le voyage semble se passer d'une manière des plus agréables jusqu'à ce que des orcs pilotant des avions (très proches des tout premiers modèles de nos avions à hélices) s'attaquent au ballon dans lequel, bien évidemment, vous vous trouvez. Votre zeppelin finit par se crasher... Puis un gnome grièvement blessé vous parle d'un mal, vous donne un anneau et une mission avant de décéder. Vous constatez alors que vous êtes le seul survivant du crash (seriez-vous incassable ?...). Mais un homme a assisté à toute la scène, il semble faire partie d'une religion dont les écritures parlent d'un élu arrivant sur des ailes de feu.
Comme je l'ai signalé un peu plus haut, le monde d'Arcanum est partagé entre la magie et la technologie et bien sûr chaque orientation dispose de son groupe de fans, loin de se taper dessus à chaque coin de rue, même s'il subsiste tout de même quelques divergences d'opinion. On peut voir tout au long du jeu le parfait mariage de la technologie et de la magie, comme le rappelle l'excellent sous-titre du jeu ''Engrenages et sortilèges''.
Pas d'amnésie et plein de possibilités
La création de votre avatar dans Arcanum n'a d'égal en qualité que la difficulté des choix qu'elle impose sur le moment (tout du moins à l'époque, elle était l'une des plus complètes sur le plan des caractéristiques).
Après avoir passé la petite question vous proposant d'utiliser les avatars précréés du jeu, vous voici sur l'écran de création lui-même. Le sexe de votre personnage définira ses caractéristiques : un homme sera plus fort tandis qu'une femme sera plus résistante. Vient avec cela le choix du portrait pour votre personnage, seule modification physique possible à ce stade du jeu. Enfin, outre le nom et la race du personnage, le jeu propose comme races : humain, elfe, demi-elfe ou demi-orc, chacune modifiant bien sûr les caractéristiques de départ. Un point original pour l'époque, il vous est possible de choisir un antécédent, pas de héros amnésique dans Arcanum, vous avez le choix entre une multitude de petites histoires sur la vie de votre personnage. Ces petites histoires s'accompagnent bien évidemment de modifications, allant de quelques points d'intelligence en plus, à quelques objets acquis dès le début, sans oublier les malus venant contrebalancer les bonus. Quoi qu'il en soit, le choix n'est pas trop difficile, mais apporte son petit plus au jeu et à la personnalisation du personnage.
Vient enfin la personnalisation du personnage via ses caractéristiques et ses compétences, et là le choix se corse nettement. 5 points à répartir à travers les caractéristiques habituelles (Force, Endurance, Vitesse, Charisme...) mais aussi les compétences, comme l'un des 80 sorts de magie ou l'une des diverses compétences plus manuelles que sont celles de la mécanique. Laissez-moi vous dire que le choix est important et votre personnage ne pouvant pas dépasser le niveau 50, il vous faut prévisualiser l'évolution future de votre avatar afin de ne pas vous retrouver avec un héros trop diversifié et inutile.
Arcanum offre donc un large choix de personnages, mais plus important encore, chacun des styles de personnages arrivera à sortir son épingle du jeu, que vous souhaitez faire un barbare, un mage, un inventeur de bestioles mécaniques ou bien encore une charmante personne calculatrice et sans aucune compétence en matière de combat, c'est possible, et surtout, ça marche !
Mais que serait un héros sans compagnon ? Dans Arcanum, c'est plus d'une vingtaine de camarades qui pourront être recrutés, cependant votre charisme limite le nombre d'amis simultanés. Lesdits compagnons sont pour la plupart assez intéressants, ils ont leurs histoires propres, leurs idéaux, et leur IA est plutôt correcte une fois dans la bataille. Bien sur, on peut discuter un peu avec eux, ils vous donnent leurs avis et surtout vous pouvez gérer leurs inventaires (et accessoirement s'en servir comme mule).
Engrenages et mécanismes de jeu
Le jeu se présente en vue de trois quarts comme les Diablo ou les premiers Fallout, pour ne citer que les exemples les plus connus, et chose étrange, il mélange également les deux types de gameplay :
- Le hack'n'Slash : en temps réel, Arcanum se joue comme Diablo, vous cliquez sur l'ennemi à attaquer. Cependant, il faut faire attention à votre jauge de fatigue qui peut diminuer à force et vous oblige à patienter un peu entre les attaques, sous peine, si vous abusez, de finir le combat dans les pommes, en priant pour ne pas vous faire taper dessus. Je trouve ce mode personnellement adapté pour les personnages dits bourrins, un héros plus subtil risquerait sa vie à chaque altercation. Cependant, ce mode possède le bénéfice d'exister et de permettre de passer les petits combats simples vite et sans temps morts.
- Le Tactics : ce mode vous fait passer en tour par tour, vous disposez de Points d'Action suivant vos caractéristiques, et chaque action, chaque déplacement vous en coûte un certain nombre. Un mode de combat vraiment proche de ce qui se faisait dans les premiers Fallout, la jauge de fatigue est toujours là, et quand vous n'avez pas assez de PA pour une action, la différence est piochée dans les points de fatigue. Si vous les dépensez tous, hop, une petite sieste forcée ! Vous n'aurez en revanche pas le contrôle de vos camarades, vous pourrez juste leur donner des ordres basiques en leur parlant avant les combats, seul votre avatar est contrôlable.
Beaucoup de quêtes secondaires pourront être accomplies de différentes manières (et surtout en accord avec votre affinité technologique ou magique), vous n'aurez pas besoin de sortir votre épée/hache/arc/fusil/arachnide mécanique à chaque fois, la discussion est souvent très importante, et un personnage intelligent et charismatique s'en sortira bien souvent avec les honneurs (et l'expérience qui va avec). Expérience qui d'ailleurs est représentée à l'écran par une barre surmontée de petites loupiotes rouges. Une barre équivaut à une loupiote, toutes les loupiotes égalent un niveau, et donc un point de plus à répartir dans vos compétences. Dernier point, le personnage principal gagnera des points de destin en accomplissant certaines actions, ces points pourront être utilisés à tout moment pour vous guérir d'un coup, forcer la chance ou les gens dans leurs réactions.
Au niveau de l'inventaire, c'est classique, vous disposez de votre équipement : vos deux mains (!), deux anneaux, un collier, des gants, des bottes, un casque et la tenue du torse. Les équipements sont assez variés, les armes notamment, beaucoup de types différents : des épées, des haches et des arcs, il y a aussi différents types d'armes, de façon moins conventionnelle, à feu et puis bien sur quelques armes uniques magiques ou non vraiment sympas. Au niveau de l'équipement, il y a également différents types, il est même possible de s'équiper de belles robes ou de smoking old school pour augmenter la façon dont les gens vous perçoivent. Chaque article améliore vos statistiques, et bien sûr, chaque type de vêtements modifie l'apparence de votre personnage de manière assez réaliste.
Toujours dans l'inventaire, le sac se compose de petites cases, chaque objet prenant un certain nombre de cases, ce sera à vous d'organiser (Tetris powa !) pour toujours avoir de la place, sinon il y a un bouton pour tout ranger automatiquement, utile mais pas toujours efficace. A savoir que les munitions, argent, combustibles prennent deux cases, mais se cumulent sur ces mêmes deux cases, et un compteur sur le côté de l'inventaire vous montre combien vous en possédez.
Outre l'exploration des zones que j'ai décrite plus haut, vous voyagez entre les villes via une carte semblable toujours aux anciennes de Fallout, vous cliquez et les jours défilent. Chose intéressante, dans les villes, la carte vous permet de tracer un chemin pour vous déplacer à l'endroit voulu, et le personnage s'y rendra sans que vous ayez à lui indiquer directement.
Violon mécanique et pinceau magique.
La musique de l'accueil du soft est magnifique, jouée en grande partie au violon, elle est calme est colle parfaitement à l'univers du jeu. Celle de la vidéo d'introduction est également au violon est s'accélère d'un coup lorsque le zeppelin est attaqué (elle m'a fait penser à la musique titre du film l'Armée des douze singes). Une fois dans le jeu, on trouve des musiques toujours douces, calmes, qui rajoutent à l'immersion, mais qui parfois passent un peu inaperçues, toutes les musiques ne pouvant pas être aussi belles les unes que les autres. Pour finir sur les musiques, notons que celles des combats sont dans les mêmes tons mais en plus rapide, c'est étrange, sympa mais pas autant que les premières. A propos des bruitages du jeu, je ne suis pas du tout fan, je trouve qu'ils sont bons, mais pas au niveau de la qualité générale du soft, je ne saurais pas trop l'expliquer, mais personnellement ils me dérangent par moment. Pas contre les voix françaises sont de très bonne qualité, très peu sont caricaturales, bien sûr tous les textes ne sont pas doublés, mais une bonne partie l'est.
Les personnages ne sont pas très détaillés, mais les PNJ ne font pas clones tous les deux pas, et les héros restant assez détaillés pour ne pas être communs, il n'y a pas vraiment à se plaindre. Par contre, au niveau des décors, tout ce qui est structures, bâtiments et autres sont vraiment travaillés en extérieur. Même s'il arrive que certains intérieurs soient similaires entre eux, cela reste en général vraiment varié et agréable à l'œil. Niveau végétation et nature, c'est de bonne qualité aussi, ce n'est vraiment pas sur les graphismes que l'on pourra trouver des choses à redire sur Arcanum.
Un petit mot en plus, pour ceux qui auront la chance de retrouver la première édition (celle en boite en carton... ah, les boites en carton...) : tout d'abord, la boite dans les teintes marrons est plutôt sympa, rien de bien particulier, elle renferme la boite cristal contenant les deux CD (jeu et installation), mais la où je voulais en venir, c'est le manuel : un pavé de 190 pages (21cm sur 15cm), il est la personnification même de la pré-immersion dans un jeu. Il commence sur des extraits d'ouvrages scientifiques publiés dans le monde d'Arcanum, traitant du fonctionnement de la magie et de la technologie. Il enchaine sur le manuel du jeu en le transformant en traité scientifique, création du personnage, principe de jeu, conseil et même quelques recettes de cuisine, tout y passe, dans un langage soutenu et vraiment réussi. Le seul défaut du manuel : l'index est absent, pour retrouver quelque chose c'est parfois complexe.
Pour conclure, sachez que le jeu s'ouvre sur une petite cinématique rappelant un des passages les plus connus des films Indiana Jones (épée contre pistolet), enchainant avec une musique au violon de qualité pour le menu. Le scénario vous emmènera à travers un monde cohérent, des villes avec chacune sa propre personnalité, à l'époque le jeu m'avait beaucoup fait penser à une quête épique comme celle racontée dans Le Seigneur Des Anneaux (et ce n'est pas uniquement à cause du gnome avec un anneau au début).
La rejouabilité du jeu est très bonne, grâce à sa création de personnage et surtout au parfait équilibrage du jeu pour les différents types de personnages.
Arcanum est un jeu indispensable tout comme le sont les Fallout ou les Diablo, le genre de jeux qui laisse une trace dans l'expérience d'un joueur.
NOTE : Différents patchs sont disponibles, le dernier vous permet de dépasser le niveau 50 et de jouer en haute définition.
01/08/2009
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- Univers cohérent (Scénario et ésthétique)
- Possibilités de personnages
- Prise en main
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- Mode temps réél basique
- Certains passages un peu ardu
- Evolution du personnage lente mais est-ce vraiment un mal ?
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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