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Bleach: The 3rd Phantom
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Bleach: The 3rd PhantomLet's go to the Bleach
Après deux très bons jeux de combat sur DS, Bleach revient avec une troisième adaptation sur la console afin d'exploiter la licence jusqu'à la moelle. Cette fois-ci, point de joutes endiablées, c'est un Tactical-RPG que SEGA propose. Tite Kubo (l'auteur de la série) ayant lui-même écrit le scénario du jeu, on se lance confiant dans l'aventure.
What is BleachPour ceux qui ne connaissent pas la série, petite présentation de l'univers dans laquelle elle prend place (sinon →).
L'histoire tourne autour des "Shinigamis", des âmes invisibles aux yeux des humains, sélectionnées et entraînées pour réguler le flux de leurs semblables entre la "Soul Society" (où elles résident) et le monde réel. A chaque mort, l'âme du défunt est envoyée vers la Soul Society, tandis qu'une autre est réincarnée sur la Terre, afin de maintenir un équilibre. Mais ces Shinigamis habillés de kimonos noirs sont surtout en charge de vaincre les mauvaises âmes ou celles corrompues, les "Hollows", qui se nourrissent de celles des défunts et des vivants. On dénombre 13 divisions de Shinigamis (le Gotei 13) dans la Soul Society, chacune d'entre elles dirigée par un puissant capitaine et son lieutenant. L'histoire se déroule donc dans trois lieux distincts : Karakura, une banlieue de Tokyo, la Soul Society et le Hueco Mundo (monde vide, littéralement), lieu de résidence des Hollows. Le héros, Ichigo Kurosaki, est devenu malgré lui un Shinigami de substitution. Possédant une pression spirituelle à même d'impressionner les capitaines du Gotei 13, il va se retrouver mêlé aux conflits de la Soul Society et du Hueco Mundo, désormais dirigé par Aizen Sōsuke, ancien capitaine très respecté de la cinquième division, qui a trahi tous les siens pour satisfaire son avidité de pouvoir. Passé, présent, Hueco MundoL'intrigue débute quelques siècles en arrière et met en scène deux jeunes âmes jumelles, Matsuri et Fujimaru Kudo, parmi lesquelles il faudra choisir son personnage principal. Alors qu'ils vivent dans les bas quartiers de la Soul Society, ils sont recueillis par le capitaine de la cinquième division et sa sœur (Seigen et Konoka Suzunami), les amenant à intégrer la division et devenir de jeunes Shinigamis appréciés de tous, en charge de petites missions (que l'on joue).
Mais après quelques années de vie paisible, leur destin va basculer avec l'arrivée d'Arturo Plateado, un Arrancar (Hollow supérieur) d'une grande puissance, déjà entrevu dans Bleach: Shattered Blade, prêt à tout pour détruire la Soul Society. Dans l'incapacité de le vaincre, le Gotei 13 décide d'utiliser un antique miroir pour absorber sa puissance, que seule Konoka est à même de manier. Alors que la victoire semble proche, Konoka faiblit sous le pression du miroir et s'évanouit, libérant toute l'énergie accumulée en un flash lumineux. A son réveil, le personnage choisi se rendra vite compte qu'il a atterri dans son futur (le présent du manga), séparé de son jumeau, de Seigen... et d'Arturo, lui aussi transporté à travers le temps. Pas le temps de lamenter ou de tergiverser, la Soul Society est à nouveau en train de traverser une crise profonde... Le scénario, sans être exceptionnel, est vraiment intéressant à suivre pour tous ceux qui s'intéressent à la série (pour les autres un peu moins), on sent qu'il a été réalisé par Tite Kubo et pas sur un coin de table par un stagiaire. Par contre, Les personnages propres au jeu sont mitigés, leur design est convenu et seul Seigen dispose d'une personnalité intéressante. Les premiers chapitres nous en apprennent beaucoup sur le passé de la plupart des personnages clés du manga. La suite (qui se déroule en plein pendant l'arc Hueco Mundo de la série) nous permet de mieux découvrir les personnages durant leur temps libre, et surtout de regarder des filles prendre leur bain. En revanche, un détail interpellera sans aucun doute les fans. Dans le manga, le capitaine de la cinquième division dans le passé est Shinji Hirako, et ce tout le long, avant même qu'Urahara ne devienne capitaine de la douzième. Il est donc impossible que Seigen l'ait été au moment où Urahara était déjà en poste. Le développement du jeu ayant eu lieu avant que le passé ne soit approfondi dans le manga, il est possible que l'auteur ait écrit le script du jeu avant, et ait ensuite continué sans en tenir compte... Des dialogues stratégiquesBleach: The 3rd Phantom est un Tactical-RPG pure souche à la Fire Emblem découpé en chapitre, la carte en moins, et consiste en une succession de combats entrecoupés de séquences de scénario. Inutile de chercher des phases d'exploration ou des énigmes, ici tout le gameplay est concentré dans les combats... ou presque.
Surfant sur la mode actuelle (Mana Khemia, au hasard), le jeu inclut des phases de temps libre entre chaque mission, qui permettent d'en apprendre plus sur les personnages, d'augmenter ses affinités voire de recruter de nouveaux équipiers, de récupérer des objets, parfois même de s'entraîner dans un petit combat sans réel enjeu, et surtout de regarder des filles prendre leur bain. Les développeurs ont ici eu une idée ingénieuse pour pimenter un peu le système. Plutôt que choisir basiquement à qui parler, le jeu introduit un système d'AP (points d'action) que l'on utilise avec Kon (la mascotte de Bleach) pour choisir une scène associée à un personnage. Chaque scène consomme un certain nombre d'AP et fera avancer Kon d'autant de cases sur le plateau des actions. Mais le plateau n'est pas qu'une longue ligne droite tranquille ! Sur certaines cases se trouvent des bonus de statistiques, des objets, des réductions de coût d'AP, voire même une sortie qui met fin au temps libre. Toute la finesse du système consiste donc à habilement jouer des points d'actions pour atteindre la case désirée sans se faire sortir prématurément. Au départ, c'est trivial, on choisit machinalement sans faire attention, mais plus le jeu avance, plus cela devient technique, et quelques choix "déchirants" doivent être effectués sur la fin. Intéressantes, souvent drôles et parfois lucratives, ces séquences ne seront malheureusement pas au goût de tous, tant elles prennent de temps. Les dialogues sont souvent longs, et lors des premiers chapitres, on y consacre plus de temps que l'on en passe en combat. Alors bien sûr, on a toujours le choix de viser la sortie la plus proche pour abréger nos souffrances dans ce cas, mais on se prive des bonus et surtout du recrutement permanent de certains alliés ! Une simple possibilité d'accélération des dialogues aurait permis de satisfaire tout le monde... Pressure pushing down on meSi le jeu reprend les rouages typiques du genre (déplacements en case par case, phases d'attaque alternées), il a su s'adapter intelligemment aux spécificités de la série.
Le jeu intègre ainsi une barre de pression spirituelle qui se remplit au fur et à mesure des affrontements, ou en absorbant l'énergie disséminée sur la carte. Une fois la pression au maximum, le combattant est plus puissant, plus précis, mais surtout les meilleurs d'entre eux ont accès soit à leur bankai - le stade ultime de l'arme d'un Shinigami, l'équivalent d'un Super Sayen dans DBZ, pour faire simple - soit à des techniques surpuissantes, voire même aux deux. Les techniques, d'une grande utilité, consomment des SP, que l'on régénère peu à peu au fil des tours, et s'utilisent généralement avant de se déplacer, mais il est possible en améliorant les techniques de les rendre utilisables à tout moment. Pour les améliorer, il est nécessaire de distribuer des points gagnés à chaque niveau pour monter le niveau de son zanpakuto (l'arme d'un Shinigami), points qui peuvent également permettre de monter les diverses stats des personnages. Un petit côté gestion et personnalisation plutôt plaisant. Le jeu emprunte le triangle de prédominance aux Fire Emblem, appliqué ici aux spécificités des troupes (vitesse, technique et force). Bien utilisé, cela permet non seulement d'optimiser ses chances de toucher, mais surtout de réaliser une attaque supplémentaire puissante en fin d'enchaînement. Toujours dans les emprunts à la série phare d'Intelligent System, le système de soutien, qui est ici entièrement illustré à l'écran. On verra ainsi un allié accompagner nos attaques lors d'un soutien offensif, tandis que les soutiens défensifs encaisseront les premiers coups à notre place. Mais le système va plus loin. En début de combat, lors de la phase de préparation, on peut définir des "coopérations" entre les personnages dont l'affinité (naturelle ou augmentée au travers des dialogues et des combats effectués ensemble) a atteint son maximum. Cela permet de réaliser des attaques groupées dévastatrices impliquant les deux personnages, que l'on réservera aux ennemis les plus coriaces des cartes. C'est également durant cette phase de préparation que l'on définit les objets à emporter dans le sac commun, et surtout les combattants impliqués, jusqu'à huit. On peut malheureusement regretter que durant les deux tiers du jeu, le choix des troupes soit trop imposé et limité, même si au final on a l'occasion d'incarner presque la totalité des personnages rencontrés jusqu'au début de l'arc Hueco Mundo. Les affrontements sont bien pensés, pendant quelques heures on prend vraiment du plaisir à effectuer les missions et à utiliser toutes les possibilités. Hélas, le système n'évolue pas, on joue presque toujours de la même façon du premier au dernier chapitre sans grand défi, la lassitude s'installe et par moment on essaie de vite finir les missions pour connaître la suite de l'histoire, et surtout regarder des filles prendre leur bain. Et c'est là qu'un problème majeur se fait diablement sentir pendant ces combats : c'est long, que ce soit lorsque l'ordinateur joue son tour ou durant les séquences d'attaque. Si cela ne dérangera pas certains joueurs comme moi, nombre de joueurs désactivent ces phases dans les Fire Emblem pour aller droit au but. Ici, c'est impossible, et ça ne manquera pas de frustrer. Plein les yeuxEn revanche, c'est un sans faute que le jeu réalise visuellement. Les aires de combats adoptent une 3D isométrique lisible et détaillée, avec des sprites SD fins et aisément reconnaissables. Les séquences de combat donnent elles lieu à de véritables explosions visuelles. Les divers sprites (et avatars, du reste) proviennent des jeux de combat Bleach: The Blade of Fate et Bleach: Dark Souls, et cela se ressent immédiatement : ils sont grands, très bien animés, les attaques spéciales sont impressionnantes et la vue s'éloigne élégamment lorsque l'adversaire est d'une taille démesurée. Les diverses illustrations sont vraiment belles et fidèles, c'est un vrai plaisir d'observer les scènes de dialogues, et surtout de regarder des filles prendre leur bain. En somme, ça le fait.
On aurait presque pu en dire autant de la bande son. Les musiques présentent une excellente qualité sonore, sont extrêmement fidèles à l'anime, et c'est un plaisir d'entendre les doublages lors des attaques des divers protagonistes ("Senbonzakura"...). Malheureusement, il y a trop peu de musiques, on finit par s'en lasser, surtout que le jeu est loin d'être court, il tient en haleine une grosse vingtaine d'heures pour les 25 chapitres de la trame principale et quelques heures supplémentaires pour les 20 étages de la tour optionnelle, débloquée après avoir fini le jeu (inintéressante, mais elle permet de jouer plus de personnages). Dans le même ordre d'idées, l'absence totale de doublage durant les séquences de dialogue est regrettable, alors qu'ils étaient présents dans la version japonaise. Bleach: The 3rd Phantom se révèle trop répétitif et limité pour totalement enflammer l'amateur de Tactical-RPG, malgré une technique réussie et de bonnes idées. Pour qui ne connait pas la série, il constituera une bonne initiation à l'univers et un jeu assez intéressant. En revanche, il se révèle indispensable pour le fan, qui se régalera à approfondir et jouer les figures emblématiques.
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