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S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chernobyl
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S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of ChernobylChernobyl, mon amour...
S.T.A.L.K.E.R., adaptation du film Stalker d'Andreï Tarkovski, lui même adapté du roman éponyme des frères Strougatski, nous emmène tout droit en Ukraine à proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Tchernobyl, nom qui résonne dans tous les esprits comme celui du plus important incident nucléaire jamais connu. Mais après 2012, ce n'est pas un, mais deux incidents nucléaires qui ont eu lieu...
Et tout commença par la perte de ma mémoire...L'introduction du jeu commence par le sauvetage de notre héros, seul rescapé d'un accident routier causé par une boule de feu tombée du ciel. Ce genre d'accident est très courant dans le monde de S.T.A.L.K.E.R., car les radiations ont provoqué la génération d'anomalies, ces étrangetés physiques mortelles qui parsèment la Zone. Notre héros est ramené auprès de Sidorovitch, un refourgueur. Vous vous réveillez amnésique, doté d'un tatouage S.T.A.L.K.E.R. sur l'avant-bras, et d'un PDA vous indiquant une mission : Tuer Strelok. Qui est Strelok, aucune idée, où il se trouve, pas plus. Sidorovitch vous aidera quelque peu en vous donnant du travail, et en vous menant sur la piste de Strelok.
Post-ApocalyptiqueLe monde de S.T.A.L.K.E.R. est des plus noirs et violents : vous êtes prisonnier de la Zone entourant l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, couverte de zones radioactives, d'anomalies, d'animaux et d'hommes mutants. Cela n'empêche pas un grand nombre de personnes d'y vivre, dans la plus claire anarchie. Il y a tout d'abord les Stalker, ces hommes prêts à risquer leur vie en s'aventurant dans la Zone, pour ramener et revendre aux chercheurs les artefacts, ces produits des anomalies, "pierres mutantes" dotant leur porteur d'une plus grande résistance à certains dégâts, en contrepartie d'une plus grande faiblesse à d'autres. Les Stalker vivent ensemble, solidaires dans leur quête dangereuse devant les créatures ou ennemis qui pourraient croiser leur route. Il y a aussi le Devoir, un groupement militaire ou para-militaire dont le but est de remettre un peu d'ordre dans ce foutoir. Ils se réunissent dans un QG gigantesque permettant une vie presque décente dans la Zone. La Liberté quant à elle prône l'anarchie en place et tente de contrer Le Devoir. Enfin le Monolithe est un groupuscule fanatique, priant le monument du même nom, légendaire artefact exauceur de vœux. Tout ce petit monde lutte pour survivre, dans le conflit, la décadence et la misère, et vous êtes entre tous les feux.
Un FPS-RPGS.T.A.L.K.E.R. est un des trop rares FPS-RPG, ces jeux loin du classique shoot à la première personne, car proposant en plus de nombreux éléments propres au jeu de rôles, tels que la gestion de quêtes, principales et secondaires, la gestion d'inventaire, d'équipement, de marchandage, proposant une liberté de déplacement et d'action illimitée, jusqu'à 7 fins différentes...
Le côté RPG n'est pas aussi poussé que dans Deus Ex, mais le plaisir est là, et on en redemande ! Le PDA présente les quêtes (la quête principale et la multitude de secondaires possibles), la carte de la zone, le journal du personnage, et d'autres choses encore. L'inventaire est complet, permettant de s'équiper d'une combinaison plus ou moins pare-balles, pare-radiations, pare-anomalies, de s'équiper d'artefacts qui influent sur les caractéristiques du personnage, et de différentes armes. L'armement est on ne peut plus complet, du pistolet au lance-roquettes, en passant par les grenades. Il est possible de customiser très légèrement certaines armes, en leur ajoutant une lunette amovible. Il existe pour chaque arme différents types de munitions, plus ou moins puissantes et rares. La rareté des munitions est d'ailleurs un véritable challenge au début du jeu, vous obligeant souvent à jeter votre arme pour ramasser celle de l'ennemi, même si elle s'avère moins puissante ou endommagée. La gestion d'inventaire est encore plus problématique, car votre personnage ne peut porter qu'un certains poids, vous obligeant à sélectionner perpétuellement quoi jeter, à cause de la non proximité d'un marchand à qui revendre. Nourrir votre personnage est aussi obligatoire, et il n'est pas impossible de se retrouver à des kilomètres de la moindre ville ou de la moindre personne avec qui marchander (car on peut marchander avec tout le monde dans Stalker, mais seuls les marchands vous rachèteront tout ce que vous vendez), sans rien à manger ni boire, avec la peur affreuse d'en mourir. Les différentes quêtes vous amènent très souvent à parcourir des kilomètres de campagne à pied (les chargements sont peu fréquents et les zones immenses). Et on regrettera d'autant plus l'absence totale de véhicule pilotable. Le paysage est couvert de véhicules détruits, mais plus personne n'en conduit. Il faut aussi dire qu'avec toutes les anomalies qui parsèment le territoire, cela serait plus que suicidaire de partir en voiture. Les ennemis sont nombreux, animaux ou humanoïdes, et ces derniers sont plutôt intelligents et n'hésitent pas à vous prendre en traître. Leur oreille fine vous oblige à marcher, et un joueur discret pourra aisément tuer un ennemi d'une seule balle en pleine tête (chose recommandée pour la sauvegarde de vos munitions), ou plus difficilement l'abattre d'un coup de couteau dans la nuque. Au final, l'addition du manque de munitions, de la faim, de l'omniprésence des forces hostiles et des longues minutes de marche donne une réelle impression de se trouver dans un Survival, et c'est très enrichissant pour l'ambiance. Ceci est un peu cassé par la possibilité de sauvegarder à tout instant. Techniquement positifGraphiquement, c'est très beau, l'ambiance est parfaitement rendue par des couleurs très froides et ternes, mais en terme de textures, on est en deçà des productions actuelles, le jeu ayant mis bien trop d'années à être développé (7 si mon souvenir est bon). Le moteur physique est quasi inexistant, et graphiquement, c'est ce qui manque peut-être le plus. Depuis Half-Life 2, on s'attend à quelque chose de sérieux de ce côté là dans les FPS.
La bande-son maintient le joueur stressé, les voix sont très réussies, et entendre la langue ukrainienne est un plus pour l'ambiance. Les sons sont très réussis, des cris de bêtes aux coups de feu, mais c'est le standard aujourd'hui. S.T.A.L.K.E.R. est un jeu incontestablement réussi, et les amateurs de mondes post-apocalyptiques à la Fallout seront comblés. Quelques défauts l'empêchent de se hisser au rang des plus grands, et on se demande si Clear Sky (la suite/préquelle de cet épisode) gommera ces défauts ou en ajoutera d'autres.
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