Cela fait maintenant plus de trois ans qu'un litige entre
JoWood et
Piranha Bytes mit fin à une longue coopération. L'éditeur gardait les droits de la série
Gothic (pendant que le studio allemand partait développer
Risen dans son coin) et refilait un spin-off de
Gothic 3,
Forsaken Gods à
Trine Games, studio inconnu au bataillon. Le résultat fut sans appel : une honte.
JoWood s'excusa même de la piètre qualité de ce stand-alone. Soucieux de relancer la série après cet échec, l'éditeur confia le développement du quatrième épisode à
Spellbound, connu pour quelques jeux de stratégie/gestion mais novice dans le RPG. Le 24 septembre,
JoWood a mis en ligne une demo jouable de
Gothic 4 : premier aperçu sur le successeur d'une grande série de RPG ouverts.
Love & Quest
Le personnage principal de cet opus n'est plus le "Héros Sans Nom", mais un simple berger. Et au commencement, comme tout berger de fantasy, il garde ses moutons dans un village paisible sur une petite île isolée de tout. Il est également fiancé à Ivy, fille d'un doyen du village. Cette histoire d'amour, mise en scène de façon très "Gothic" (c'est à dire plutôt mal mis en scène), sera au centre de cette démo qui est en fait le tutoriel du jeu. En effet, le futur beau papa n'aura de cesse que de vous imposer divers travaux pour lui prouver que vous êtes digne d'épouser sa chère et tendre fille. Progressant de façon très linéaire dans les quêtes, vous ne tarderez pas à rencontrer Diego, ancien compagnon du "Héros Sans Nom" qui se fera un plaisir d'introduire le contexte politique de ce quatrième opus. Myrtana a été sauvé par notre ancien avatar, grand héros qui a pris ainsi le titre de Rhobar III, roi de cette contrée. Mais un mal étrange s'est emparé de lui et il semble, dès lors, passé du côté obscur de la force, guerroyant partout où il se peut guerroyer, tyrannisant tout ce qu'il peut tyranniser. Le héros au cours de ce court périple sur l'île de Feshyr apprendra également qu'il est doué de magie et que son destin est bien plus important qu'il ne l'imagine. Il sera mené au fin fond d'une grotte par une étrange sorcière où il découvrira un téléporteur. Celui-ci le transporte dans une salle du trône sombre, dans laquelle se trouvent toute la clique des anciens Gothic. Au centre, assis sur son trône, le "Héros Sans Nom" alias Rhobar III, entouré de ses fidèles compagnons tels Lester et Diego, vous toise d'un air étrange et soudain, apparaissent les crédits de fin.
Yes, yes the Eye of the Tiger, It's the dream of the fight...
Semé de gobelins, de mort-vivants, de loups, de golems et d'autres bestioles classiques du genre, le chemin tracé lors de cette demo ne sera pas de tout repos. Si la difficulté semble avoir été revue à la baisse pour cet épisode, le système de combat a gagné en fluidité et en dynamisme, même s'il reste profondément basé sur le même système de timing que Gothic 3. La parade y tient également une place importante. Au menu des enrichissements, on note l'apparition des roulades, qui permettent d'effectuer divers mouvements d'esquives, ou de nombreux enchantements disponibles sur les armes et armures à la manière d'un hack'n'slash. D'autres points ont été simplifiés : on constate avec regret la disparition de la gestion de la balistique pour les armes à distance, des caractéristiques principales de force, de dextérité et de magie pourtant inhérentes à la série, et avec un déchirement au cœur l'omission presque totale de la simulation du monde (on ne peut pas attaquer n'importe quel PNJ, on ne peut pas nager, les PNJ n'ont pas d'agenda du moins dans cette demo)
Concernant l'évolution du personnage, ici aussi, on reste dans du Gothic presque tout craché. Pas de classes mais huit barres de compétences permettant de faire évoluer son personnage dans différents domaines, allant de l'esquive, à la puissance, du tir à la magie, etc... L'évolution se fait par points de compétence, gagnés en montant des niveaux. Finis donc, les instructeurs, qui faisaient la particularité de Gothic 3.
Beau et accessible
Une chose est certaine, le jeu sera très beau. Les screenshots avaient déjà convaincu la plupart des personnes, et cette démo le prouve. Elle présente des décors du même type que Gothic 3, en encore plus élaborés, qui immergent d'emblée le joueur dans l'ambiance du titre, notamment grâce à des effets de lumières plus que convaincants et un cycle jour/nuit très réussi. Les modèles de personnages sont aussi beaucoup plus soignés, même s'il reste des progrès à faire côté animation et mise en scène dans les dialogues, cette dernière restant assez médiocre. Je n'ai pas noté de bugs majeurs dans cette démo, point pourtant essentiel (!) à l'identité de la série Gothic. Il est cependant trop tôt pour affirmer qu'il n'y en aura pas dans le reste du jeu... Et il serait d'ailleurs de très mauvais goût de nous retirer, à nous joueur de RPG ouverts, la joie de nos crashes, blocages dans le décor et autres quêtes buggées !
L'interface a subit quelques changements, on note par exemple la présence d'une mini-carte et la possibilité d'afficher le lieu d'une quête. Cette nouvelle fonctionnalité fera crier les puristes au scandale, mais, même si je n'ai pas vu une telle fonction dans la demo, Spellbound répète, jusque dans le petit texte qui suit la fin de cette dernière, qu'il sera possible de personnaliser Arcania pour jouer de manière classique ou de manière plus accessible, et qu'il sera plus bénéfique de jouer sans les aides fournies par le HUD.
L'échantillon de la bande-son entendu dans cette démo est très commun, loin d'être mauvais (le thème principale et celui des crédits sont d'ailleurs très jolis) mais également loin de toucher la grandeur de l'OST de son prédécesseur. Les bruitages, eux sont bien réalisés et convaincants.
Même si on sent une grosse volonté de casualisation (certains éléments ont été omis dans cette démo et je prie pour qu'ils soient intégrés au jeu complet...) dans ce quatrième opus, il est rassurant de constater que la série n'en a tout de même pas perdu son identité, que ce soit au niveau de l'univers, au niveau des combats ou du côté contemplatif qui caractérisait Gothic 3. Le scenario sera probablement du même acabit que dans ce dernier, mais en plus stimulant, étant donné que l'intrigue principale touche un personnage que l'on a joué pendant de nombreuses heures. Si le côté open-world ne ressort pas dans cette démo (puisqu'il s'agit du tutoriel), on peut très aisément envisager, suivant les clichés habituels mais si indispensables de la fantasy, l'arrivée d'un évènement catastrophique au village de Feshyr. Ce dernier impliquant, pourquoi pas, la mort de la douce Ivy, briserait ainsi les rêves et les désirs pittoresques du remplaçant du "Héros Sans Nom".
06/10/2010
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