La
Super Nintendo a accueilli un bon paquet de RPG. Certains ont connu un passage éphémère tandis que d’autres ont perduré pour donner naissance à des suites. Ce fut le cas d’
Estopolis, rebaptisé
Lufia and the Fortress of Doom pour sa localisation américaine, qui marqua le début d’une nouvelle série.
Un temps prévu pour la Megadrive de Sega puis finalement annulé,
Lufia fait partie de ces RPG qu'il faut aller chercher pour découvrir. Mais, en vaut-il la peine ?
Les quatre Sinistrals
Doom Island flotte dans le ciel, offrant au monde son ombre menaçante. Maxim, Artea, Guy et Selan, héros choisis par le monde pour affronter les forces du mal, pénètrent lentement dans la forteresse de Doom, siège des terribles Sinistrals. La confrontation s’annonce rude et sans merci. Au terme d’une lutte acharnée, le bien triomphe, mais à quel prix ? Seuls Artea et Guy en réchapperont.
Cent ans plus tard, le sang de Maxim coule dans les veines d’un jeune garçon. Sa destinée va croiser le chemin de Lufia, magicienne accomplie en dépit de son jeune âge. Malgré une période de paix méritée, tous deux sentent que le futur s’assombrit, les Sinistrals sont de retour !
Où sont les slimes ?
Les combats de Lufia, malgré leur présentation originale, se déroulent de manière on ne peut plus classique pour un RPG japonais. Attaques, Magies, Objets et Défense seront vos options pour faire face à vos adversaires. Ce déroulement bien connu ne serait pas très gênant si le jeu n'empruntait pas un défaut d'une série bien connue. Comme dans un Dragon Quest, au sein d'un groupe de monstres identiques, vous n'aurez pas la possibilité de choisir l'ennemi que vous souhaitez frapper. Si dans Dragon Quest, l'IA se débrouille à peu près correctement pour concentrer les coups sur le même monstre, dans Lufia il n'en est rien, c'est même l'opposé qui se produit le plus souvent. Chaque personnage ira frapper son monstre au détriment d'une attaque collective.
À ce défaut déjà assez crispant, s'ajoute un problème supplémentaire. Vos personnages, malgré leur statut de héros, sont incapables de changer de cible si un ennemi est mort. Concrètement, si vous concentrez vos coups sur le même monstre et que celui-ci meurt au bout du deuxième coup, les personnages suivants attaqueront dans le vide...
L'autre limite qui est assez malvenue, surtout dans la première moitié du jeu, c'est le nombre restreint d'utilisations des sorts hors combat. Selon le niveau du personnage, chaque sort peut être lancé un nombre de fois précis. Un vrai casse-tête pour se soigner entre les combats sans faire des aller-retours à l'auberge pour recharger son compteur. Fort heureusement, ce défaut tend à s'amenuiser au fur et à mesure que nos héros deviennent plus forts, gagnant ainsi un nombre d'utilisations plus important.
15 ans déjà...
Que ceux qui espéraient un voyage tranquille vers Doom Island se reprennent, Lufia est difficile et demande un engagement dans le level up constant. La mort guette à chaque pas et il n'est pas rare qu'elle frappe au détour d'un simple combat aléatoire. Il faut ajouter à cela la pauvreté flagrante de nos héros, de plus la faible contribution financière apportée par les monstres vaincus ne suffit souvent pas à acheter une armure flambant neuve. Il faut donc prendre son mal en patience et courageusement passer du temps à amasser niveaux et argent pour espérer voyager un peu plus sereinement.
Comme pour les combats, le déroulement du jeu ne brille pas par son originalité mais s'illustre par une classique alternance entre villes et donjons, avec le scénario en trame de fond. Celui-ci réserve d'ailleurs son lot de surprises qui sont plutôt sympathiques. Mais globalement, l'histoire principale reste en retrait et ne se dévoile que dans les dernières heures de jeu. Si celle-ci avait été plus présente, les phases de level up auraient surement été plus digestes.
... et ça se voit
Lufia ne fait pas partie des plus beaux jeux de la machine. Néanmoins, les couleurs sont plutôt chatoyantes et les sprites assez bien animés. Les musiques qui bercent l'aventure sont de bonne facture mais trop peu nombreuses. Les même thèmes tournent sans cesse en boucle et on finit par ne plus les apprécier tellement la répétition est grande.
Cela accentue l'impression de longueur alors que le jeu se termine en environ vingt cinq heures, et à peine quelques heures de plus si vous comptez remplir les deux sidequests disponibles. Oui, seulement deux, l'une consiste à chercher des trésors dans une cave de sept étages et l'autre à collecter des œufs en échange d'un vœu. Des bonus bien maigres pour ceux qui souhaiteraient prolonger l'aventure Lufia.
Lufia and the Fortress of Doom est un jeu sympathique mais malheureusement pas exempt de défauts. Ces petites contrariétés viennent entacher l'expérience de jeu globalement satisfaisante. Toutefois, si on se force un peu pour les mettre de côté, on découvre des personnages attachants et un scénario un peu effacé tout au long du jeu mais qui réserve son lot de surprises. Lufia est réservé aux amateurs de RPG à l'ancienne qui n'ont pas peur de passer par la case level up obligatoire.
05/01/2010
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- Les personnages sympathiques
- L'histoire apporte ses petites surprises
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- Impossible de choisir sa cible
- Les personnages ne changent pas de cible
- La difficulté
- Peu de sidequests
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TECHNIQUE 2.5/5
BANDE SON 2/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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