Deux ans après Lufia the Fortress of Doom, Neverland Company décide de donner une suite à son RPG. Loin d'en faire une simple séquelle, le studio opte pour un retour dans le passé façon Star Wars et propose au joueur de découvrir ce qui se passe avant l'introduction de Lufia, où l'on incarnait les héros légendaires exterminant les Sinistrals. Mais ce n'est pas parce que l'histoire se passe chronologiquement avant que le jeu n'a pas subi d'évolutions. Détails sur une petite saga qui s'étoffe au fil des épisodes.
Il y a 100 ans...
Tout ceux qui ont joué au premier épisode se rappellent sûrement de l'introduction particulière du jeu. On incarnait alors Maxim, Artea, Guy et Selene aux portes de Doom Island afin de vaincre les Sinistrals, guerriers maléfiques voulant détruire le monde. Une fois fait, l'histoire de Lufia prenait place 100 ans plus tard.
Lufia II choisit de conter l'histoire de Maxim du début de sa quête jusqu'à la défaite des Sinistrals. Combattant surdoué dès sa naissance, Maxim va vite se rendre compte des troubles qui parsèment le monde qui l'entoure. Il décide donc de partir en quête du responsable et se retrouve face à Gadès, un être à la force surhumaine. Échappant de peu à la mort, notre héros jure de se venger de son ennemi et de préserver le monde dans lequel il vit.
Voici donc la genèse de Lufia...
Maxim sauveur de la princesse Zelda ?
Comme je le précisais en introduction, les développeurs de Lufia II sont repartis sur de nouvelles bases pour élaborer le gameplay du jeu. En effet le titre propose bien une alternance entre villes, carte du monde et donjons, mais l'exploration des donjons se fait de manière assez particulière.
Premier changement, les ennemis apparaissent à l'écran, on peut ainsi les éviter ou se diriger vers eux selon notre envie de combattre ou non. Mais contrairement à beaucoup de titres, les ennemis ne se déplacent pas en temps réel. Tant que le personnage ne bouge pas, le temps reste comme figé. À partir du moment où le héros se met à se déplacer, tous les éléments prennent vie et se déplacent de concert. Chaque action effectuée correspond à une sorte de "tour" de jeu, à la manière d'un rogue-like. Il entre ainsi une dimension tactique aux déplacements et aux actions que l'on effectue. Si l'on calcule mal ses déplacements, le héros pourra se faire toucher par l'ennemi par derrière et ainsi débuter le combat à son désavantage. À l'inverse, entrer en contact avec les monstres derrière donnera la primeur de l'action à nos héros en début de combat.
Ces "tours de jeu" ont également une grande incidence sur les énigmes qui jonchent le parcours de Maxim. Au fur et à mesure de ses péripéties, notre héros acquerra diverses capacités qui lui permettront de faciliter sa progression et son exploration. Ainsi, tel un Link aux cheveux flamboyants, Maxim pourra utiliser un arc et des flèches (pratiques pour actionner des leviers à distance ou encore figer les ennemis sur place), des bombes (utiles pour dévoiler des passages dérobés), un grappin afin de passer de plateformes en plateformes et un fléau pour briser de gros rochers et des flèches enflammées. Les énigmes requièrent donc bien souvent l'utilisation d'un ou plusieurs de ces objets. Il faudra bien souvent s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à trouver la solution. En cas d'erreur, un sort baptisé "Reset" permet de retourner dans la salle où l'on se trouve à l'état initial afin de repartir sur un bon pied.
Lufia II propose donc un nouveau mode d'exploration travaillé qui met à profit la réflexion du joueur. C'est avec intérêt qu'on essaye de faire face aux problèmes qui nous sont posés. Ces ajouts brisent la monotonie des phases d'exploration classiques et ajoutent une légère dimension tactique aux combats.
Avec l'aide de la nature
Les combats se déroulent toujours au tour par tour avec au choix : attaques, magies, utiliser un objet ou se défendre. Avec ce nouvel épisode vient également la possibilité d'utiliser des techniques spéciales que renferment les pièces d'équipements de vos héros. Toutes ne possèdent pas de skills mais certaines renferment des pouvoirs aussi puissants qu'utiles notamment pour les personnages incapables d'utiliser de la magie naturellement. Chaque skill consommera un montant donné des points d'IP du personnage. Ces même points se rechargent à chaque fois qu'un coup est encaissé. Il faut donc prendre garde à bien choisir son équipement non seulement en fonction des statistiques qu'il apporte mais également en fonction des skills qu'il renferme.
Lufia II fera également appel à votre âme d'éleveur de Pokémons en permettant aux héros de recruter des monstres (six au total) afin d'ajouter un cinquième combattant dans vos rangs. Ces monstres à adopter se trouvent comme des objets et ne font pas partie des ennemis que l'on affronte au cours du jeu. Ils ont la particularité de pouvoir évoluer et devenir plus puissant à chaque transformation. Pour cela, il faudra les nourrir en fonction de leurs goûts respectifs. C'est un travail de longue haleine qui demande patience et argent. Toutefois, le résultat vaut souvent le coup car avoir un cinquième personnage puissant, même si on ne le contrôle pas, permet parfois de retourner certains affrontements ardus à notre avantage.
Autre différence avec son prédécesseur, les héros de Lufia II ne gagnent pas de nouveaux sorts au cours de leur évolution. Il faudra obligatoirement passer par la boutique de magie afin d'apprendre de nouvelles techniques. Bien sûr, les sorts les plus puissants sont chers et il faut bien souvent multiplier le coût unitaire par le nombre de héros capables d'utiliser la magie. Lufia II repose sur l'argent encore plus que son ainé. Il faudra surveiller sa bourse à chaque instant de l'aventure si l'on veut éviter le pire. Enfin, saluons l'effort consenti par les développeurs, Lufia II corrige l'un des plus gros défaut de son ainé : les personnages changent dorénavant de cible automatiquement lorsqu'un ennemi est vaincu. De plus, on peut également choisir précisément la cible à attaquer et non un groupe comme c'était le cas auparavant.
d'Estpolis à Lufia
En plus des diverses refontes évoquées plus haut, le jeu arbore fièrement de nouveaux graphismes très détaillés aux couleurs pastels pour un rendu très agréable à l'œil. Les musiques sont aussi bien plus riches et variées que dans le premier épisode. Malheureusement, Lufia II pêche un peu du côté des quêtes annexes. Mis à part la quête des huit œufs du Dragon afin d'exaucer son vœu (un classique de la série) et le donjon à étage, vous n'aurez pas grand chose à faire pour prolonger l'aventure. Une trentaine d'heures suffira d'ailleurs à faire mordre la poussière aux Sinistrals pour les cent ans à venir. C'est d'autant plus dommage que le monde de Lufia est assez vaste et que le jeu met à notre disposition plusieurs moyens de transport pour le parcourir. On pourra aussi bien parcourir les mers, visiter les cieux ou encore les fonds marins en quête des quelques objets cachés mais il faudra vite se faire une raison : Lufia II ne restera pas dans les annales pour ses quêtes optionnelles.
Il faut également noter que le jeu possède de grandes différences entre sa version japonaise et sa version américaine. Certaines censures habituelles pour l'époque ont eu lieu sur des femmes habillées en lapin ou des couleurs de cheveux un peu trop excentriques pour les occidentaux. Le plus troublant reste pourtant les changements complets de certains puzzles d'une version à l'autre sans raison apparente.
Lufia II est bien le digne successeur de son ainé mais propose une toute nouvelle expérience, tant au niveau des graphismes qu'au niveau du gameplay. Le jeu ne s'arrête pas là, les personnages sont travaillés et l'histoire réserve son lot de surprises. Neverland réussit à corriger les défauts du premier épisode et à en améliorer le points forts. Lufia II est, sans être une tuerie absolue, un bon RPG qui mérite sa place parmi les meilleurs titres de la SNES.
04/04/2010
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- Les améliorations du Gameplay
- Les nouveaux graphismes
- Les skills
- La possibilité de recruter des monstres
- L'histoire réserve des surprises
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- Peu de quêtes annexes
- Le tout repose un peu trop sur l'argent
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 2.5/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 4/5
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