Annoncé comme un jeu dans la veine de
Skies of Arcadia, le RPG culte de la
Dreamcast,
Nostalgia provoqua une vague de passion et d'espoir pour une certaine communauté de joueurs. Dans les faits, c'est un projet issu d'une association un peu surprenante composée de
Tecmo,
Red Entertainement et surtout
Matrix, ce dernier étant responsable des remakes de
Final Fantasy III et
IV sur Nintendo DS entre autre, preuve d'une expérience évidente sur le hardware. Mais au final, qu'en est-t-il vraiment ?
Il était une fois un aventurier...
Le récit prend place dans une époque proche de celle victorienne, où la technologie moderne commence à prendre forme. Dans cet univers sévissent de nombreux aventuriers en quête de sensations fortes et de trésors culturels inestimables, de ruines perdues aux légendes oubliées ou presque.
Tout débute sur les actions d'un mystérieux groupe, les Cabals, qui tente de faire interagir de force une jeune fille sur une tablette d'une valeur inexplicable dans la Tour de Babel. Laissant présager quelque chose de dangereux, cette séquence va être interrompue par un célèbre aventurier britannique : Gilbert Brown. Ce dernier sous de faux airs d'Indiana Jones, va secourir la jeune fille et se presser de la sauver en fuyant à bord du Maverick, un hautvent perfectionné. Malheureusement, les efforts de Gilbert ne vont pas suffirent et il va chuter du navire, laissant la pauvre jeune fille livrée à elle-même.
Peu de temps après, Londres en Angleterre. Dans la noble famille Brown, Madame s'inquiète pour son mari qui ne revient toujours pas de ses aventures même si, depuis le temps, elle sait très bien qu'il faut juste attendre patiemment. Il n'en est pas de même pour Edward, le garçon de la famille qui décide de partir à la recherche de son père. Il ne se doute pas encore qu'une aventure parsemée de péripéties débute pour lui...
L'histoire de Nostalgia a le mérite de faire les choses simples, tout est archi-prévisible, les personnages stéréotypés et la plupart des situations convenues. Pourtant, force est de reconnaître que le but initial, à savoir l'exploration, est plutôt bien retranscrit. En effet, les évènements sont assez vite expédiés mais on note un effort de mise en scène et des protagonistes attachants sur le long terme. On désire explorer ce monde proche du notre avec eux et découvrir les tenants et aboutissants des différents groupes qu'on croisera sur notre chemin, car il y aura tout de même quelques rebondissements sympathiques donnant pas mal de rythme quand l'histoire en a le plus besoin. A défaut de surprendre, efficace.
L'expérience porte ses fruits
Après
FF III & IV pour le compte de
Square Enix,
Matrix montre que ses talents en matière d'exploitation du hardware DS se sont étoffés.
L'introduction se contente d'un montage d'artworks simple mais louable qui retranscrit bien l'univers qui nous attends, quand bien même le chara design ne fera pas l'unanimité. Après coup, on retrouve une interface et des menus très bien conçus et accessibles grâce à l'emploi de nombreuses icônes. Le jeu optant pour une 3D intégrale, il nous offrira le luxe de quelques cut-scènes soignées mettant en valeur les différents protagonistes dans les situations les plus importantes.
Le soft utilise donc une 3D dans l'esprit des remakes
Square Enix, mais d'un niveau sensiblement supérieur. Que ce soit les villes, les donjons, les personnages, le bestiaire ou le rendu des batailles aériennes, tout est extrêmement fluide et soigné. Les textures sont jolies et variées, la palette de couleur dans l'ensemble bien utilisée et même si on atteint pas le niveau de
Dragon Quest IX, on apprécie d'évoluer dans un jeu de ce niveau graphique sur DS. Les combats gardent la même ligne directrice avec quelques artifices sur les effets graphiques. Pour du tour par tour classique, que ce soit sur terre ou dans les airs, les développeurs offre un jeu qui garde toujours sa fluidité et son dynamisme, du bon travail.
Si le level design est convaincant, avec des donjons astucieux ni trop longs ni trop courts, on va pester un peu contre les mégapoles devenus des villages de 15 habitants et globalement, du manque de cités dans le jeu. La carte du monde, si elle impressionne sur sa fidélité cartographique, déçoit sur son visuel un peu austère qui manque de détail (cela dit, c'est un petit peu mieux à basse altitude). Rien de bien méchant cependant pour
Matrix qui livre sa meilleure partition technique sur DS, tout simplement.
Au gré du vent...Toujours dans un souci d'aventures, les musiques sont particulièrement inspirées et diversifiées. Les thèmes des villes ou des différentes zones du jeu gardent la même thématique en accompagnant efficacement notre progression. Ce mot d'ordre sera d'actualité également pour les musiques de combat (mention au thème des boss), que ce soit au sol ou à bord du Maverick mais on regrette un peu qu'il n'y est pas plus de thèmes au vu du nombre d'affrontements, ce qui peut lasser à terme.
Il n'y a pas de voix dans le jeu, même lors des cut-scènes, choix qui surprend lorsqu'on se souvient de la présence d'acteurs pour le remake de
Final Fantasy IV. La palette de bruitages propose un peu plus que de coutume avec un effort sur la variété.
Un vent d'Arcadia souffla
Nostalgia est un RPG classique qui propose l'exploration comme moteur principal, agrémenté de séquences scénario, de missions et de combats au tour par tour. Le but du jeu est donc de progresser par les airs sur la carte du monde pour accéder au prochain donjon qui développera une nouvelle phase de l'histoire.
L'exploration sur la carte du monde est rendu au strict minimum avec cependant quelques trésors à découvrir (en général des lieux connus) comme le fit jadis Skies of Arcadia, à la différence (à regret) que les découvertes ne s'affichent pas sur la carte. Le Maverick, notre principal moyen de transport, pourra à terme voyager sur trois niveaux d'altitude, celui au niveau sol, celui au niveau "continent" et enfin au dessus des nuages et donc du monde. Au sol, la progression est classique avec un plan qui se dévoile au fur et à mesure sur l'écran du bas. Il y a quelques rares énigmes et des coffres disséminés un peu partout avant d'arriver généralement au boss de la zone. Au cours de votre périple, un écran de transition aléatoire apparaît, signifiant l'entrée en combat.
Combats :
Du tour par tour classique avec quatre personnages (les seuls que vous avez), parfois accompagné d'un invité. Un ordre des tours permet de jeter un œil rapide sur qui va jouer avant qui et le menu est décomposé comme suit : attaque, skill, défense, objets et fuite. Rien de bien spécial en somme hormis peut être le menu skill puisque les compétences sont propres à chaque personnage. Les combats aériens suivent le même procédé mis à part que vous pouvez être encerclés, auquel cas vous avez juste à orienter la direction où vous voulez. A noter qu'en vaisseau, tous vos personnages jouent un tour car ils ont tous une aptitude spécifique (épée, canon, arme à feu, orb magique).
Pour mener à bien vos affrontements, penchons-nous sur les menus. Le premier répertorie les objets en votre possession, le second permet de vous équipez (arme, diverses armures et accessoires sous le nom de gadget, ces derniers offrent des attributs et s'obtiennent en faisant expertiser des objets spéciaux trouvés en donjon notamment). Le menu suivant concerne les skills : selon un petit sphèrier, ils sont upgradables, que ce soit les compétences de combat ou celles en vaisseau. Ensuite des menus classiques comme les options, le statut ou encore sauvegarder (valable n'importe où sauf en donjon). Le dernier nous intéresse un peu plus, il s'agit du livre de l'aventurier : c'est en gros l'encyclopédie de votre aventure qui vous donne toutes les informations nécessaires, allant des quêtes au pourcentage d'exploration des cartes, etc...
Dans les principales villes du monde, vous pourrez faire vos emplettes comme d'habitude avec un petit plus pour l'équipement du Maverick, que vous pourrez légèrement retoucher grâce aux pièces trouvées/achetées. C'est aussi dans ces lieux que vous aurez accès aux guildes, utiles pour expertiser ses objets ou accepter les requêtes des pnjs.
Comme je le disais c'est du classique et pourtant on ne peut s'empêcher de vouloir progresser grâce à un système intuitif, facile d'utilisation et agréable à parcourir (des donjons comme les Pyramides d'Egypte ou l'Acropole d'Athènes c'est plutôt fun). Les combats sont particulièrement dynamiques pour le genre et l'on ne regrette finalement qu'un élément : la facilité. Hormis dans le post-game l'ensemble de la quête n'offre absolument aucuns challenges et vous démonterez monstres et boss avec une facilité déconcertante. Il y a juste les combats aériens, qui dépendent de votre équipement, où vous ferez un peu plus attention dans votre exploration, sachant que certains d'entre eux sont un peu trop longs pour un jeu portable.
Sous quêtes
Environ une trentaine d'heures avec la majorité des missions. Cependant il y a de quoi faire pour les amateurs du 100%.
Guildes/quêtes : beaucoup de quêtes vous attendent sachant qu'elles vous permettent de découvrir de nombreux lieux amusants. Un système de rang permet d'augmenter le niveau de difficulté et de récompenses obtenues.
Trésors : sur la carte du monde, un grand nombre de trésors allant des monolithes de Carnac au temple d'Abu Simbel...
Post-game : une fois l'aventure terminée, à vous les dernières quêtes au challenge démesuré. Ce n'est pas une blague, si l'aventure est trop simple, les quêtes post-game sont abusées au point de faire de longues séances de leveling. Pour certaines, il faudra même préparer le coup d'avance, puisque c'est plusieurs dizaines de minutes avant de venir à bout d'un seul combat.
Nostalgia est un peu le RPG sous-estimé ou au contraire surestimé de la DS, tout dépend des références des joueurs. Dans l'état, difficile de reprocher quoique ce soit à Matrix qui livre ici une partition de bon niveau, complète et bien réalisée. Il ne lui manque finalement que de la folie ou une certaine classe pour prétendre être indispensable. Si vous recherchez un RPG rafraîchissant vous l'avez, si vous vouliez votre Skies of Arcadia portable vous l'avez aussi, dans une moindre mesure. Un bon jeu !
10/04/2011
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- Le côté explorateur
- Background intéressant
- Simple et efficace
- Bien réalisé
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- Trame principale trop facile
- Un manque de personnalité
- Des villes en régression
- Les trésors qui ne s'affichent pas sur la carte définitivement
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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