►
Compendium
►
Galeries
►
Médias
►
Le Site |
Chargement en cours...
Rance 1: Hikari wo Motomete
> Fiche complète du jeu
Rance 1: Hikari wo Motomete
> Articles > Review
Rance 1: Hikari wo MotometeLe héros de la justice est là !!
C'est en 1989 qu'Alice Soft créé l'un de leur tout premier jeu : Rance - Quest for Hikari (ou Rance - Hikari wo Motomete en version originale). Ce dernier deviendra la base d'une grande saga d'aventure bien connue dans le milieu des RPG/Eroge et une valeur sûre de la ludothèque d'Alice Soft. Pourtant, c'est surtout la naissance d'un personnage aussi détestable qu'attachant et en tout point inimitable que les fans retiendront avec ce tout premier volet de la série des Rance.
Pour faire cette review, j'ai utilisé une version traduite en anglais. Attention à vos yeux...Notre histoire prend place dans le royaume de Leazas. Tandis que Rance se complaît dans la débauche et l'oisiveté avec son esclave Sill, un problème de taille vient perturber le train-train de notre héros : ses finances sont presque à sec. Rance est donc contraint de se rendre à sa guilde pour quérir du travail. C'est ainsi qu'il se voit confier la tâche de retrouver une jeune fille qui a disparu, la fameuse Hikari. Fermement décidé à remplir sa bourse pour continuer à mener la belle vie, Rance se lance à corps perdu dans cette aventure.
La première chose qui frappera en plein visage les joueurs est l'aspect graphique qui est globalement très décevant, même pour un jeu de cet âge. Les décors piquent les yeux et manquent cruellement de finition à quelques exceptions près. Les couleurs sont d'ailleurs souvent trop flashy pour que vos rétines ne ressortent pas indemne d'une sur-exposition au jeu. Le character design n'est pas non plus un exemple de réussite car hormis une poignée qui peut se targuer d'être juste acceptable, on remarquera surtout ceux exposant des erreurs de proportions dans les corps des personnages (mains trop petites, tête trop grosse...). Mais tout est relatif, car si l'on compare le character design au monster design, on est en face de véritable œuvre d'art ! C'est simple, un enfant de 8 ans ferait mieux sans problème et ce n'est pas un euphémisme de ma part. Un rapide tour dans la galerie des screens étayera mon propos bien mieux qu'un long discours. Quand on pense que l'un des arguments les plus fréquents des joueurs pour flageller Phantasy Star III était le monster design... Jouer à Rance - Quest for Hikari remet vraiment en perspective notre vision personnelle de ce que ce doit être le minimum de qualité qu'on peut attendre d'un monster design pour un jeu. D'un autre côté, la bande son contrebalance tout de même cette première impression laissée par les graphismes. La musique d'introduction ou encore celle de la ville sont énergiques et très entraînantes. Les autres musiques comme celle des combats ou encore celle dans la cave des voleurs sont plus anecdotique qu'autre chose, mais l'ensemble reste plutôt positif. Mécanisme à deux tempsLe gameplay nous fait alterner entre les phases d'explorations et les phases de RPG pur et dur. La partie exploration accaparera d’ailleurs une bonne partie de votre temps de jeu, allant même jusqu'à reléguer la partie RPG au second plan. Malheureusement, le menu pour se déplacer n'est pas vraiment une réussite en terme d'ergonomie et il faudra un certain temps d'adaptation pour s'y faire et surtout ne pas se perdre sur la carte. L'interaction avec les PNJ est assez poussée et souligne plutôt correctement l'aspect enquête de votre aventure (interroger des témoins, suivre des pistes...). Mais la liberté n'est pas de mise et seul un cheminement prédéfini vous permettra de finir le jeu. On peut citer un ou deux items non obligatoires ici et là pour obtenir un CG bonus par exemple, mais on reste loin d'un embryon de quête annexe. Pour terminer sur l'accessibilité du jeu, il n'est pas toujours évident de savoir quoi faire ni où aller, et il n'est pas rare de parler à tous les PNJ dans l'espoir de déclencher un nouveau dialogue pour pouvoir avancer. Certains passages sont savamment corsés comme dans le manoir hanté.
Côté RPG, le système de combat est réduit au minimum syndical : on attaque, on utilise un sort (acquis auprès de Sill) ou on fuit. Les combats manquent de punch et deviennent vite très rébarbatifs (si on ne compte pas les cinq minutes passé à rire sur le monster design). Pour l'équipement, on sera amené bien sur à acheter des armures et épées pour être le mieux paré à se confronter aux monstres de toutes sortes, mais leur nombre reste assez restreint : vous ne pouvez trouver que quatre épées/armures/boucliers différents. En ce qui concerne l'inventaire, il se gère de façon classique. On reste sur du standard. Enfin, il ne faut pas perdre de vue l'un des points les plus importants du jeu : l'aspect Eroge. Les CG peuvent se débloquer suite à un ensemble d'action et si certaines sont scriptées pour avancer le scénario, il vous incombera de vous casser la tête pour trouver comment débloquer les autres. Elles ne restent cependant pas exceptionnelle à voir et ne constituent pas (pour moi en tout cas) l’intérêt principal du jeu. Bug landUn problème auquel est rapidement confronté le joueur est que Rance - Quest for Hikari contient de nombreux bugs comme par exemple le problème d'affichage de la carte lorsque l'on sort farmer des monstres et que l'on revient en ville, ou encore le bug sonore lors de changement de zone avec la cave. Il est surprenant que de tels problèmes pourtant si visibles n'aient pas été corrigés et nous laissent donc penser que les gens d'Alice Soft n'ont pas testé leur jeu, ou qu'ils ont été contraint de le sortir à l’arrache.
Cependant, les développeurs proposent une introduction plutôt soignée ainsi qu'un menu bonus au tout début permettant d'accéder à quelques informations et anecdotes sur le développement du jeu, ce qui apporte un réel plus au titre. Ces derniers ont même pensé à doter leur soft d'une mascotte qui le restera d'ailleurs tout au long de la série : le petit monstre cactus. On ne peut aussi que saluer le travail fourni par Alice Soft pour octroyer aux personnages un background conséquent (encore une fois pour un jeu de cette époque) à travers les nombreux dialogues que propose le jeu si tant est que vous ne les zapper pas pour avancer plus vite. Que dire sinon du personnage principal ? Une vrai réussite d'anti-héros ! Rance est vantard, égoïste, violent, pervers, menteur, opportuniste, manipulateur, tyrannique et incapable de la moindre once de compassion. On pourrait croire après ce rapide portrait qu'il serait le méchant à abattre dans le jeu mais c'est belle et bien lui que vous incarnez. En dépit de ce tableau peu élogieux à son égard, il dégage un vrai charisme qui pousse les autres PNJ à se joindre à lui malgré les nombreux travers qui le caractérise. Et les actions qu'il entreprend mènent souvent à sauver le monde même si ce n'est pas le but initial qu'il recherche. D'une certaine manière, Rance me fait penser à DS du manga Bastard!! On peut dire que tous les deux sont un "mal nécessaire". Mis à part une volonté évidente de vouloir bien faire et la création d'un personnage qui sort des sentiers battus, Alice Soft n'avait clairement ni l'expérience ni les finances pour palier aux nombreux défauts de leur création. Et ces derniers sont trop présents pour qu'ils ne gâchent pas l’expérience du jeu. Paradoxalement, je ne peux que vous encourager à y jouer pour rigoler un bon coup (le monster design quoi...). Sinon, seule l'envie de connaître le début de la série des Rance pourrait vous pousser à jouer à ce jeu.
Rance 1: Hikari wo Motomete > Galeries > Screenshots > PC > 23 disponibles :
|