On ne sait pour l'instant que peu de choses du scénario, si ce n'est qu'Oliver, le jeune héros, vient de perdre sa mère et qu'à la suite d'une rencontre avec un énergumène au character design douteux nommé Shizuku, ce dernier offrira un livre à Oliver qui lui permettra de voyager dans un autre univers.
Ce bouquin semble contenir des sortes de formules qui se manifestent sous la forme de symboles à tracer au stylet. Ainsi, plusieurs fois dans l'aventure, il sera de rigueur d'empoigner son stylet et de s'appliquer à calligraphier ces caractères comme un certain Tao's Adventure en avait eu l'idée. Mais rassurez-vous, bien qu'il ne soit pas forcément évident de réussir du premier coup, la fréquence où ces phases de jeu apparaissent est plutôt faible. En effet, durant la démo tout du moins, ces intermèdes ne sont imposés qu'à certains moments précis du cheminement.

Niveau gameplay, Ni no Kuni ne révolutionne en rien le genre, au contraire, il en utilise les bases les plus sûres et efficaces. On y retrouve donc des combats aléatoires et un système de tour par tour comme savent si bien le faire les Dragon Quest, avec néanmoins une interface particulièrement bien pensée pour l'utilisation du stylet, tout comme le reste du jeu semble assez bien se plier aux exigences tactiles de la DS. Petite et seule particularité présente dans la démo, il sera possible durant un combat de changer les protagonistes de place afin de pouvoir s'adapter et faire face aux sorts de zones des adversaires en plaçant par exemple un allié résistant sur la zone d'attaque du monstre, tandis que l'on aura tendance à mettre un allié faible tel qu'un soigneur hors de portée de l'opposant.

Magnifique, c'est le seul mot qui vient à l'esprit une fois la démo achevée. Tant sur le plan technique, artistique que musical. Commençons par le commencement.

Le studio Ghibli a su faire rêver nombre d'entre nous avec des productions reconnues dans le monde entier telles que Princesse Mononoké ou encore le Voyage de Chihiro pour ne citer qu'elles. Aujourd'hui, ils choisissent de s'attaquer à un domaine encore inexploré : le jeu vidéo, et le moins que l'on puisse dire, en ce qui concerne l'embryon qu'il m'a été donné de tester, c'est que lorsque Ghibli s'affaire à la direction artistique, il ne fait pas dans la dentelle. À peine la démo lancée, la musique de l'écran titre nous enchante dès la première note et fait plonger le joueur dans une atmosphère onirique qui caractérise et sied si bien aux productions de Miyazaki. Naturellement, derrière cette OST se cache Joe Hisaishi, le compositeur "attitré" du studio, qui fournit à cette démo des pistes d'une puissance et d'un lyrisme étonnants.

Mais il est bien une chose dont il fallait s'assurer sur Ni no Kuni : la qualité de l'animation était-elle représentative et à la hauteur de la réputation des développeurs ? La réponse est par bonheur un oui catégorique. C'est purement et simplement une claque que l'on se prend lors des séquences d'animation. La DS est méconnaissable tant elle nous avait habitué à des cinématiques pixelisées et emplies de tearing, tandis qu'on trouve ici des scènes propres et nettes du plus bel effet. En somme on a tout simplement l'impression d'assister à un film d'animation des studios Ghibli sur sa petite console portable. De plus, ces passages sont loin d'être éphémères, nous octroyant ainsi le temps nécessaire à l'immersion dans cet univers si particulier et le plaisir de déguster.

Et ce n'est pas fini, les phases in-game ne sont pas en reste elles non plus. En effet, les décors en 3D pré-calculée relèvent du sublime et retranscrivent à la perfection un univers féérique empli de mystères. Mention spéciale à une carte du monde (ce qui en soi est déjà plutôt rare sur DS) très réussie, du moins la partie exposée dans la démo. Cependant, je demeure assez dubitatif quant au character design du jeu assez... singulier.

Elincia 13/04/2010