Eledees se révèle être une licence relativement peu connue du grand public, excepté pour les quelques petits veinards qui ont eu l'occasion de s'adonner au shoot de bestioles nommé de façon éponyme, Eledees, et ce dans un opus Wii orienté action.
Konami remet le couvert mais cette fois-ci sur Nintendo DS avec
Eledees : The Adventures of Kai and Zero et dans un tout autre style : l'action-aventure façon
Zelda DS. Pâle copie d'un mastodonte du jeu d'aventure ou porteur d'un vent nouveau ?
Once upon a time
Kai, jeune enfant d'une dizaine d'années, vit dans un monde peuplé de petits êtres nommés eledees. Ces derniers représentent la principale source d'énergie courante du monde. Un beau jour, ce
petit garçon rencontre un eledee spécial nommé Zero. Celui-ci fait partie de la race des Omegas, une classe rare d'eledees aux pouvoirs extraordinaires. Las des absences répétées de ses parents qui mènent des recherches intensives sur les eledees, Kai s'entiche de son "nouvel ami" et part à la découverte des environs. Au détour d'un entrepôt, Kai découvre un bus que son père aurait fabriqué. Intrépide qu'il est, l'enfant démarre le bus et se retrouve projeté dans une autre dimension. Tout naturellement, à la descente de l'engin, ce dernier engage la conversation (un bus qui parle, oui) et leur explique que le pouvoir de Zero a enclenché la fonction première du bolide : voyager entre différents plans. Afin de retourner d'où ils viennent, nos deux compagnons doivent collecter l'énergie extraite des eledees qui peuplent les quelques mondes qu'ils traverseront afin de la fournir au bus pour le faire fonctionner.
Sans prétention et plutôt simplet, le scénario d'
Eledees : The Adventure of Kai and Zero ne sera à l'évidence pas son point fort. On peut compter en revanche sur un aspect coloré et mignon qui tend à destiner le jeu aux plus jeunes joueurs. Le tout est finalement appuyé par une bande son un tantinet enchanteresse et qui se trouve être totalement dans le ton. Mention spéciale aux artworks des personnages tout simplement superbes, peints d'une délicieuse façon à l'aide de couleurs pastels très chaleureuses.
Tout un concept
Le but du jeu est donc de rechercher les sources d'énergie les plus importantes dans les univers que l'on traverse. Il se trouve que les eledees Omega pré-cités sont un moyen efficace de charger le bus pour voyager de monde en monde. On se lance donc à la recherche de ces bestioles, sans trop d'intérêt toutefois, mais parvenir à les attraper toutes ne sera pas chose aisée. Et pour cause, les premiers obstacles qui se dresseront devant vous nécessiteront l'usage d'unités d'énergie afin de pouvoir continuer, lesquelles s'obtiennent en dénichant et en capturant des eledees lambdas de par le monde à l'aide du pistolet laser de Kai.
Mais vient alors le moment de la collecte des Omegas, largement inspiré du syndrome de collectionite aigüe issu de
Pokémon. Ces êtres, outre représenter votre ticket d'accès à la zone suivante une fois collectés, possèdent chacun un pouvoir spécial (cracher du feu, créer des plaques de glaces, nager,
faire le moonwalk...), dont il faudra user afin de résoudre foule d'énigmes. Mais un problème se pose bien vite. Alors que dans
Zelda, auquel
Eledees fait furieusement penser de part ses mécaniques de jeu, on possédait tout au plus environ une dizaine voire quinzaine d'items afin de solutionner les problèmes posés dans les donjons, on se retrouve dans
Eledees à pouvoir disposer d'une trentaine d'eledees aux pouvoirs différents. En résulte une confusion générale due au trop grand nombre de possibilités de résolution éventuelles qui peut déstabiliser le joueur voire l'agacer. Même si l'idée en elle même d'utiliser des monstres pour la progression dans le jeu n'était pas dénuée de logique et d'intérêt, elle accuse ici un manque de mise en forme évident.
D'autre part, chaque monde a en son sein un village dans lequel il est théoriquement possible de se renseigner, mais les discussions avec les PNJ se révèlent plutôt limitées et par là même, le propre intérêt de ces personnages l'est aussi, donc.
Quelques ressemblances
Comme mentionné plus tôt,
Eledees reprend sans même vouloir s'en cacher certains des rouages les plus élémentaires de la série au bonhomme vert. Pour commencer, les donjons se résolvent de manière similaire : on avance en débloquant des chemins à coups d'énigmes et de remplacement de pièces manquantes. Une fois cette étape accomplie, le temps vient d'affronter le boss du monde. On retrouvera donc cette fois-ci le gigantisme des ennemis propre à la série
Zelda ainsi que leur destruction en plusieurs étapes via des stratagèmes toujours subtils. Ajoutons à cela un univers enfantin qui se rapprocherait de celui d'un
Zelda Minish Cap et des clins d'œil tels que la possibilité de pouvoir creuser ou un système en tous points similaire aux quarts de cœur et le cahier des charges est rempli.
Jouabilité douteuse
Malheureusement, Eledees pêche furieusement quant à la maniabilité. Le jeu propose une prise en main entièrement au stylet qui, il faut le dire, est assez peu confortable. Le principe même du jeu étant de marteler l'écran de coups de stylet afin d'attraper tous les eledees possible avant qu'ils ne s'échappent pour gagner en énergie, la main qui supporte la DS a tendance à fatiguer relativement vite sous les coups assénés. De plus, les déplacements au stylet n'étant pas folichons, on aura tendance à user de la croix directionnelle pour se diriger et d'empoigner le stylet avec l'autre main. Au final, on se retrouve avec une prise en main hybride complètement foirée.
Le matraquage d'eledees continue donc de plus belle au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu, s'installe en conséquence une routine et un aspect répétitif des plus frustrants, cette démarche étant malheureusement obligatoire afin de pouvoir progresser. Eledees, en fait, c'est un peu comme les blagues de Rotka, ça lasse. Et pour finir en beauté le joueur est gratifié d'une interface très mal agencée, celle ci ne permettant pas de changer aisément d'Omega à sa guise et assez rapidement empêchant une certaine fluidité dans le gameplay. Soyez rassurés cependant, si un jour vous venez à toucher au titre de Konami, il ne vous en coûtera que dix heures de votre précieux temps. Sauf si bien sûr vous faites partie des courageux aventuriers qui oseraient toucher au contenu que représentent la replay value minable et sans intérêt du soft, ainsi que le mode multijoueur inintéressant au possible.
Eledees : The Adventures of Kai and Zero partait d'une bonne intention mais le soft est plombé par un gameplay répétitif, lassant, une maniabilité préhistorique et des énigmes parfois un peu trop tirées par les cheveux. Eledees voyait déjà son nom en haut de l'affiche à l'instar de Zelda ou Pokémon, mais finalement il fera la quatrième partie de soirée au bistrot mal famé du coin. Reste quand même un aspect artistique plutôt réussi et des boss jouissifs. À éviter cependant, la console étant bien assez fournie pour se servir autre part.
01/08/2010
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- La bande son
- Les artworks
- Boss
- Mignon
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- Un scénario ?
- Fouilli
- Répétitif
- Maniabilité à jeter
- Lassant
- Pas ergonomique
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 1.5/5
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