Lancé au début par simple curiosité, ce petit H-RPG de Mink, société spécialisée dans les visual novels hentai, m'a littéralement happé. Sorti sur PC-98 en 1995, Dangel propose de vivre une aventure vraiment sympathique et captivante sur la machine de NEC. Et difficile de décrocher. Graphismes époustouflants pour l'époque, fun, personnages accrocheurs, le petit soft de Mink, a tout pour s'imposer comme un bon RPG.
Bastard !!
Le jeu de Mink propose une trame narrative classique, mais efficace. Un petit rejeton démon qui se retrouve abandonné au milieu des humains, ne peut s'empêche d'assaillir toutes les filles qui passent dans le village, et ce, malgré son jeune âge. Il va malheureusement tomber sur une démone femelle qui va l'envoyer sur les roses. Il sera recueilli, soigné, nourri, logé pendant plus de dix ans avant de reprendre conscience, adulte, et plus obsédé que jamais, par les femmes bien sûr, mais aussi par le pouvoir. Ses nombreuses rencontres vont changer radicalement son destin. On pense bien sûr à Bastard!!, dont le jeu s'inspire clairement, jusque dans le design. Sexe et ultra violence. Yeah !
Dragon Quest H
Dangel se présente comme un RPG on ne peut plus classique, avec des combats au tour par tour, à la première personne (à la Dragon Quest). Le menu est un peu austère pour les non japonisants, et même si le jeu n'est pas trop difficile, il est nécessaire d'utiliser parfois des magies spécifiques pour battre certains ennemis. Vous risquez donc de galérer pas mal en milieu de partie, lorsque les combats deviendront un poil exigeants et que vous devrez mémoriser certains éléments sélectionnables du menu. Les ennemis sont légèrement plus variés que dans la plupart des RPGs de même génération sur PC-98, mais la fréquence des combats reste insupportable. Les RPGistes japonais de ces années avaient-ils quelques problèmes de connexions neuronales pour supporter cette frénésie ? Je n’en doute pas. Une chose est sûre :! au bout de trois jours, sept heures quotidiennes de jeu, ma femme n'a pas pu s'empêcher de stopper ses activités pour s'enquérir de mon état mental. Cette fréquence insupportable a pour conséquence de rendre les donjons extrêmement difficiles, sur la fin en tout cas. Car en plus d'être longs, et labyrinthiques, ils demandent souvent au joueur des conditions bien précises pour être achevés. Passer par telle ou telle route pour ne pas avoir à refaire en boucle le même chemin par exemple. Concernant les armes / armures / accessoires, là aussi, on est en terrain connu. Tout ça s’achète dans les villages. Mais PC-98 oblige, aucune information sur les puissances relatives des objets n'est affichée. Il faut les essayer pour voir la différence dans les stats du jeu. Moi, ça a tendance à me plaire, parce que ça rend les choses plus naturelles et amusantes. Mais ce ne sera certainement pas au goût de tous.
Un H-RPG de qualité
Et puis, il ne faut pas oublier que l'on est tout de même en présence d'un H-RPG. Alors pour le coup, on peut dire que Dangel nous gâte sur ce point. Les scènes de fesses sont énormes, et les dialogues plutôt drôles. Elles sont parfaitement intégrées au jeu, puisque l'on tombe souvent sur de jeunes filles en détresse au détour d'une rue, ou dans une taverne. On a même droit parfois à des petites animations sexuelles toutes mignonnes avec le moteur du jeu. C'est assez drôle de voir notre héros assaillir des filles de trois pixels ! Une première dans le genre, il me semble. Le jeu propose une 2D magnifique, impressionnante pour l'époque. Sorti en 1995, Dangel rivalise avec les meilleurs productions de l'époque en terme de finesse graphique et d'animation des sprites. De la part d'un petit studio comme Mink, spécialisé dans les jeux narratifs, il est surprenant de se retrouver face à des graphismes aussi aboutis.
Des zolies musiques
Les musiques ne sont pas en reste. Les compositions sont certes répétitives, et peu nombreuses, budget oblige, mais restent clairement dans le panier haut du support. Et l'on se prend souvent à siffloter les airs à des moments opportuns (en faisant le ménage ou la vaisselle). Mais bon, il faut quand même se souvenir que l'on est pas devant Final Fantasy, et qu'il faut savoir rester indulgent avec Mink !
En bref, je ne peux que conseiller ce petit Dangel, à ceux qui cherchent à faire un RPG classique, court (comptez une vingtaine d'heures), mais épicé à souhait (frénésie des combats qui frôle la transe, scènes sexuelles bien chaudes). Bravo Mink pour cette percée dans le genre H-RPG. Et vive le PC-98 pour la liberté d'expression absolument totale dont il jouit !