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Mass Effect 2
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Mass Effect 2Vers l'infini et au delà !
Bioware est ce qu'on pourrait appeler un studio super-actif ces temps-ci. Avec Mass Effect en 2008 et Dragon Age: Origins en 2009, les développeurs américains ont recueilli presque tous les suffrages : ces deux jeux ont été d'immenses succès médiatiques et commerciaux. Mass Effect fut sans aucun doute un déclic pour de nombreux joueurs grâce à l'affranchissement par rapport à la sempiternelle Heroic Fantasy. De ce fait, on entendit parler de révolution, d'originalité, de renouveau, de véritables tirades complètement exagérées sur un jeu qui, gardant de sérieux arguments, restait perfectible tant de gros points noirs atténuaient le plaisir de jeu : le mako, les annexes ou encore les personnages convenus malgré quelques exceptions. Cependant, Mass Effect restait de la grande SF, et l'envie de continuer à suivre Shepard dans ses voyages ne pouvait que démanger le joueur. C'est en janvier 2010 que Bioware nous offre son cadeau de noël, Mass Effect 2 est là et d'après les développeurs, il apporterait, contrairement aux RPG japonais, tout ce qu'un joueur pourrait demander. Verdict ?
Space opera et fausses notesComme annoncé, Mass Effect 2 propose de récupérer son personnage de Mass Effect premier du nom, et ce système est une véritable réussite. Tous les choix ont été conservés, du plus important qui influera sur l'univers dans lequel vous vous intègrerez jusqu'au plus anodin dans une sous-quête de Mass Effect, qui vous reviendront sous forme de petites références dans les dialogues, par exemple. Il est conseillé d'ailleurs de reprendre sa propre partie de Mass Effect pour favoriser l'immersion, c'est une évidence.
Le jeu s'ouvre sur une cinématique : Shepard, envoyé chasser les geths après la mort de Sovereign et le sauvetage de la citadelle, par un conseil qui ne prend pas au sérieux la menace des moissonneurs, se retrouve confronté à un étrange croiseur, qui en quelques secondes met le Normandy à feu et à sang. Presque tout l'équipage a cependant le temps d'évacuer via des capsules de fuite. Malheureusement, en tentant d'aider Joker, le pilote, notre héros est expulsé du Normandy par un explosion détruisant son réservoir d'oxygène. Shepard se retrouve donc dans l'espace, privé d'air et meurt. Ce n'est que deux ans plus tard que Shepard renait, son corps et sa vie ayant été restaurés par l'onéreux projet Lazart de l'organisation Cerberus (groupe terroriste humain dirigé par un certain "homme trouble"). Shepard n'a d'autre choix que de s'allier à lui pour le moment, d'autant qu'il semble être le seul dans la galaxie à prendre en considération le problème des moissonneurs. Il s'inquiète notamment des étranges disparitions de colonies humaines dans les systèmes Terminus, qui semblent avoir un lien avec la récente libération des moissonneurs. Une fois n'est pas coutume, la trame de Mass Effect 2 est d'un classicisme assez effarant, mais autant son développement et son intensité dans ME premier du nom en faisaient une histoire vraiment excellente, autant ici, sa lenteur et sa relative platitude en décevront plus d'un (et moi le premier). La quête principale se veut moins intense cependant, basée sur les personnages et leur passé respectif plutôt que la destinée immédiate de la galaxie. Haché en morceaux entrecoupés de "quêtes secondaires obligatoires", le maigre scénario ne ressortira pas vraiment, d'où une impression un peu gênante "d'intermède" entre Mass Effect et son troisième épisode. Heureusement, une deuxième fois, le background est très développé, incroyablement immersif, encore plus que dans le premier. Certaines races sont plus creusées, certains évènements anciens mieux expliqués, tout un univers Science-fictionnel est mis à la disposition du joueur pour peu qu'il s'y intéresse et qu'il lise le sympathique codex parfois doublé. Une autre point sauvera l'aspect scénaristique de Mass Effect 2 : ce sont ses personnages, et là il tranche radicalement avec son prédécesseur. Ratés, creux, ennuyants, pour la plupart, les personnages de Mass Effect laissaient un goût amer. Peu développés, que ce soit par leurs dialogues ou par leurs quêtes dédiées ennuyeuses, ils ne soutenaient pas vraiment le scénario. Ici, c'est totalement l'inverse, les personnages et leurs sidequests, imposées ou presque par la quête principale, sont les éléments qui sauveront le scénario. Votre équipe sera pour le moins atypique : un assassin philosophe déprimé, une psychopathe tatouée, un scientifique Gallarien fou et autres phénomènes de foire vous accompagneront. Seuls un ou deux personnages ne sortent pas vraiment du lot, mais globalement le soft dispose d'un excellent casting. Toujours soutenu par ses excellents dialogues (et leur mise en scène de haute voltige), maintenant agrémentés de QTE affiliés à tel ou tel alignement rendant ceux-ci encore plus dynamiques, on tirera quand même de nombreux passages marquants dans ce deuxième épisode. Shepard tourne la pageQue vous ayez ou non repris une sauvegarde de Mass Effect, il faudra choisir une classe parmi les six disponibles, ainsi qu'une apparence physique (vous pouvez donc changer d'apparence même avec un "ancien Shepard", mais vous pouvez également garder son profil importé) grâce à un éditeur très complet qui permettra aux esthètes d'exercer leurs talents.
La création statistique vous cantonnera au choix d'une classe parmi six. Ce choix est très important car ici le port d'un type d'arme est défini par la classe. Pour prendre un exemple, un adepte peut utiliser les pistolet lourds et les pistolets mitrailleurs mais ne pourra pas se servir des autre armes. En compensation, il bénéficiera d'un petit éventail de pouvoirs biotiques. Ajouté à cela, Shepard pourra automatiquement manier les armes lourdes (lance-grenade, lance-missile ...) quel que soit sa classe, et ce sera le seul de l'équipe à pouvoir le faire : ces armes possèderont des munitions spéciales à récupérer dans des coffres. On peut également signaler que durant le jeu, un entrainement aux armes sera proposé, permettant de manier une arme supplémentaire à celles déjà maîtrisées. Concernant l'évolution des personnages, vous gagnerez des points d'expériences en réussissant des quêtes annexes, mais principalement en complétant les quêtes de la trame principale. Ces points d'expérience vous feront gagner des niveaux qui augmenteront votre santé et votre bouclier, en plus de vous gratifier de points de commando (pour vous et vos personnages) nécessaires pour débloquer des compétences, selon un principe similaire à Mass Effect. Elles se présentent sous forme de lignes de 4 cases, la première case débloquant la commande coutant 1 point de commando, la deuxième et la troisième coutant respectivement 2 et 3 points, et la quatrième permettant de choisir une maîtrise de la compétence, entre deux effets différents (augmenter abondamment la zone d'effet ou les dégâts par exemple.) Ont disparu des lignes de compétences, tout ce qui n'est pas "pouvoir activable en combat", c'est à dire : les compétences de maîtrise d'arme (l'arme est toujours au maximum de ses capacités) et les compétences de dialogue (charme et intimidation). Seule la ligne de compétence liée à la classe de personnage est restée disponible, permettant une spécialisation une fois le rang 4 atteint. Dans Mass Effect 2, pour compenser la perte de charme et intimidation, c'est vos scores de pragmatisme et de conciliation qui débloqueront les options de dialogue "cachées", et qui vous permettront de résoudre les situations les plus difficiles, telles les crêpages de chignons entre femmes de votre équipe et, moins utile je le conçois, les situations dangereuses où le sort de la galaxie est en jeu. Pour finir, on peut dire "au revoir" aux compétences piratages et électroniques, qui se simplifient par des mini-jeux (un peu à la manière de Mass Effect) dont la difficulté est identique durant tout le jeu. Mass effect 2 a également changé totalement son système d'équipement. Au placard inventaire, mods d'armes et autre amplis biotiques, et place à un système résolument moins typique du jeu de rôle. Votre vaisseau, puisque vous serez amené à en avoir un, sera équipé d'un terminal de recherche et d'un terminal personnel d'armure. Le premier permettra, grâce à un scientifique que vous recruterez, d'effectuer des recherches pour améliorer votre équipement, que ce soit armes, armures, omnitech etc... Pour effectuer ces recherches, vous devez les débloquer via des quêtes et utiliser les ressources (platine, paladium, irridium et élément zéro) nécessaires à la réalisation. Ces ressources se récupèrent pendant les missions ou en scannant les planètes inexplorées pour repérer les gisements de ces métaux. Vous devrez alors lancer une sonde à l'emplacement détecté pour récupérer le minerai. Cependant, scanner la surface d'une planète est plutôt long. C'est un système que j'ai apprécié, mais qui risque de rebuter de nombreux joueurs par sa redondance et sa longueur. De même, pendant vos pérégrinations, vous trouverez ou achèterez des pièces d'armures qui seront équipables par Shepard via le terminal d'armure. Malgré cela, le nombre d'armures est faible, mais les esthètes seront ravis de remarquer qu'il existe également dans ce terminal un moyen de personnaliser l'apparence de ces pièces. Cependant, aucune gestion des armures ne sera disponible pour vos compagnons, qui se contenteront d'une nouvelle apparence disponible une fois leur quête personnelle effectuée. C'est encore une petite simplification du système qui repoussera une fois de plus certains joueurs, mais qui ne m'a pas spécialement marqué. Exploration et BastonLa quête principale et ses "sidequests obligatoires" vous amèneront sur diverses planètes. Cela dit, adieu les explorations en Mako, véhicule incroyablement embêtant de Mass Effect - dont la maniabilité frisait avec le zéro absolu - et place à des environnements linéaires, à parcourir à pied. Adieu planètes toutes aussi vides que similaires, et place à de véritables environnements modélisés, la plupart de toute beauté! Ce changement de système est donc des plus appréciables.
Cela étant, les quêtes optionnelles prenant place sur d'autres planètes ne sont pas légion, et c'est principalement les quêtes de vos compagnons ainsi que la quête principale qui vous amèneront dans ce type d'environnement : les quêtes véritablement optionnelles étant le plus souvent des quêtes de dialogues, que l'on trouvait déjà dans le premier épisode, et des quêtes de coursier. Il existe cependant des quêtes spéciales, acquise lors de la détection d'anomalie par IDA, l'IA du vaisseau, sur certaines planètes qui donnent lieu à un atterrissage et à des objectifs parfois originaux. Les voyages se font sur la carte de la galaxie grâce au vaisseau que l'on dirigera désormais, et avec lequel on pourra passer de secteur à secteur via les sauts cosmodésiques. Lorsque l'on s'éloigne trop des relais cosmodésiques, il sera nécessaire d'utiliser du carburant, qui s'achètera également sur la carte spatiale. On pourra également se rapprocher des différentes planètes pour pouvoir effectuer un scan de la surface et découvrir les minéraux comme précisé ci-dessus. Je signalerais également que, bien évidemment, toutes les planètes ne sont pas visitables, comme dans Mass Effect. Bon, il est grand temps de passer aux combats, pour satisfaire les Krogans qui se cachent parmi vous et qui voudraient savoir comment se passe la baston. Eh bien, le jeu est résolument plus orienté action que son prédécesseur, les phases de combat sont de plus en plus proches d'un Gears of War. Cependant, les bases restent les mêmes : il faudra vous mettre à couvert pour éviter de prendre trop de dégâts et tuer vos ennemis grâce à vos armes ou vos pouvoirs. Il faut savoir également que ces combats sont beaucoup plus intenses : les barres de vie ne sont plus affichées avec évidence et c'est un effet à l'écran qui vous avertira que votre mort est proche. La course est mieux réglée et le couvert mieux calibré ; plutôt que par un simple contact avec l'obstacle, il faudra également appuyer sur une touche pour vous mettre à couvert et une autre pour vous découvrir. Le couvert devient encore plus crucial que dans Mass Effect puisque c'est, comme dans beaucoup de shoot, le fait de ne pas se prendre de dégâts qui régénèrera votre santé et non les médigels qui ne serviront qu'à ramener à la vie vos compagnons tombés au combat. On notera deux autres petits aspects : premièrement, le retour des munitions, sous forme de cartouches thermiques communes à toutes les armes (au final peu handicapantes, tellement elles sont abondantes), et le maintien de la pause active, malgré une IA améliorée, permettant de donner une dimension stratégique aux combats qui restent tout de même bien nerveux. Au final, si le système de combat reste similaire au premier épisode, il est assurément plus intense mais possède également une place prépondérante ; il ne faudra pas être allergique à l'action à outrance pour l'apprécier. De plus, les environnements étant dantesques, les affrontements passent tout seul, on en redemande, et ce, à chaque créature éliminée. L'interstellaire au meilleur de sa formeMass Effect 2 reprend le moteur graphique de son ainé en l'optimisant et en l'améliorant un peu, et le résultat est là, c'est superbe ! Les personnages sont bien modélisés et bien animés, les environnements sont sublimes et les textures très belles, les ombres dynamiques sont également une réussite et rendent le soft très immersif. Le tout est fini aux petits oignons, pas un seul ralentissement, tout est fluide et parfaitement calibré, même sur une machine n'ayant pas une configuration monstrueuse. On pourra noter quelques petits bugs, mais vraiment peu fréquents.
Musicalement, ce deuxième opus tranche aussi avec son ainé, et offre des musiques splendides et épiques pendant les combats, ainsi que des thèmes et bruitages d'ambiance parfaitement réussis pendant l'exploration. Il est cependant conseillé de baisser le volume des bruitages pour profiter des compositions lors de phases d'action. On remarquera également les excellents doublages, qui donnent toujours des dialogues aussi agréables. Le titre vous proposera une bonne trentaine d'heure de jeu si vous fouillez tout. Comptez 25 heures pour la quête principale, 10 pour les quêtes secondaires : une inversion des "charges horaires" de Mass Effect plus qu'agréable. Ensuite, comptez une bonne replay value grâce aux autres classes, à l'autre sexe de personnage (et donc aux autres romances), à l'autre alignement, et aux autres choix. On obtiendra là une bonne durée de vie pour peu qu'on apprécie les mécaniques de jeu. Bref, on obtient un jeu beau, long et musicalement vraiment agréable ; il ne reste plus qu'à blâmer, encore une fois, le problème des DLC, véritable scandale depuis que Bioware est passé chez EA Games. Mass Effect 2 est un très bon jeu, changeant "radicalement" les mécaniques du premier opus, il risque de dérouter voire de dégouter un certain nombre de joueurs. Ce n'est pas son scénario qui fera pencher la balance étant donné sa platitude. Cependant, Mass Effect 2 a énormément à offrir, que ce soit du côté des personnages, du background, ou des phases d'action incroyablement intenses et prenantes. S'enrobant dans une plastique presque parfaite, Mass Effect 2 est définitivement une réussite, sans doute un des grands jeux de rôle PC à faire cette année, et un superbe space opera à se procurer sans plus attendre.
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