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Spectrobes: Origines
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Spectrobes: OriginesGotta catch them all
Avec la licence Spectrobes, Disney Interactive Studios a voulu lancer son Pokémon-like et s’assurer un succès garanti en publiant les deux premiers épisodes sur Nintendo DS, la console la plus vendue du marché. Pour l'aider dans cette tâche, l’éditeur a engagé un studio japonais qui n’est pas totalement étranger à la saga de Game Freak. En effet, Jupiter Corporation s’est occupé de quelques spin-offs tels que les Pokémon Pinball. Pourtant, avec le passage sur Wii de Spectrobes Origines, DIS renie Jupiter - dont le domaine de prédilection est le marché portable – pour Genki, un studio japonais connu pour ses jeux de voitures (et Jade Cocoon). Confier un J-RPG sur console de salon à des spécialistes de la course, est loin d’être une merveilleuse idée. Voyez plutôt.
Krawlement videComme dans les précédents épisodes, il s’agira ici de défendre l’univers de la menace des Krawls. Vous incarnez Rallen et Jeena, deux agents de la patrouille cosmique qui se retrouvent aspirés dans une autre galaxie via une déformation dans l’espace. Finalement, vous vous rendez compte que les Krawls, ces monstres lugubres et difformes, ont également envahi le système Kaio et cherchent à en détruire les planètes. En somme, le monde est en danger et le devoir vous appelle.
D’office, n’espérez aucune finesse dans l’écriture, aucune surprise dans la narration ni aucune subtilité dans les dialogues. Spectrobes Origines frôle le zéro absolu dans ces domaines. Le scénario remplit les conditions strictement nécessaires et l’on ne s’y attardera que très peu tant son intérêt est limité. Tout juste les jeunes âmes pourront-elles s’égayer devant les pitreries de mauvais goût de Rallen et les chamailleries puériles du couple de héros. Si tant est que cette audience parvienne à déceler le ton des dialogues, dont les doublages français – d’une mollesse affligeante – sont une honte sans nom. L’anglais, d’une qualité à peine supérieure, fait également pâle figure. A l’heure où les Nier et autres Tales of Vesperia ont fait des merveilles dans ce domaine, on se demande si une frange du jeu vidéo n’est pas restée coincée à la préhistoire des techniques de doublage. Du reste, la niaiserie et le mielleux seront les maîtres-mots. Le tout dégouline de bons sentiments avec une évidence indécente qui peut largement agacer le joueur. Encore une fois, le jeune public sera sans doute ici pleinement satisfait puisque les répliques pleines d’espoir et de courage abondent, à renforts de certitudes sur la façon dont le personnage principal sauvera héroïquement l’univers. Spectrobes Origines se fait ainsi le chantre du Space Opera pour enfant. Si tant est que l’on puisse le qualifier de réel Space Opera tant l’inconsistance de l’univers est flagrante. Les PNJ, notamment, font preuve d’une inutilité sans commune mesure puisqu’ils n’apportent rien ou presque au background du jeu. Malgré tout, Spectrobes Origines nous incite à voyager, mais à quel prix ? Look at the starsOn sent bien que Genki est loin de se situer dans son domaine de prédilection avec ce Spectrobes Origines. Cela se ressent jusque dans les environnements parcourus. S’ils ont le mérite d’être relativement divers, techniquement corrects et colorés, on notera des décors assez pauvres et dépouillés, presque vides par moments. Le dépaysement et l’immersion ont de ce fait du mal à s’instiller chez le joueur, du coup bien peiné par ce manque d’efforts. Et il faut dire qu’avec la pauvreté des mélodies d’exploration, Genki n’a pas vraiment cherché à compenser avec l’OST, assez banale, voire médiocre tant les notes paraissent stridentes parfois. Il n’est pas rare de se retrouver avec une même piste pour toute une planète qui doit s’étaler en tout et pour tout sur 45 secondes, formant alors une boucle incessante agaçante à l’oreille. Même constat pour le level design, minimaliste et dirigiste, sans doute dans le but de ne pas perdre la jeune audience avec des puzzles trop complexes.
Cette dernière – si tant est qu’elle nous lit – sera sans doute ravie de savoir que les cut-scenes fusent. Malheureusement serions-nous de notre côté, tentés de dire. En effet, en dehors d’une technique acceptable pour le support (les animations, notamment, sont assez réussies), on pourrait facilement leur reprocher tout ou presque. Ne serait-ce que les lacunes mentionnées plus haut font de ces passages des interludes vides d’intérêt. Mais quand la piètre mise en scène et les expressions faciales douteuses des personnages viennent s’en mêler, Spectrobes Origines finit de creuser sa propre tombe. Au final, il se prévient lui-même de la possibilité d’obtenir une véritable ambiance et une identité forte. L’insipidité est par conséquent le maître-mot pour caractériser l’aspect artistique du soft. Voyons toutefois ce qu’il en est des mécaniques pokémonesques du titre. Pokémon, je t’invoque ! Mais pas trop quand mêmeSpectrobes Origines s’inspire clairement de Pokémon par bien des aspects, mais s’en détache également par d’autres, comme la touche A-RPG. Car il s’agit ici d’un action-RPG, bien que l’aspect collection soit omniprésent et surtout indispensable. Quelques explications ne seront pas de trop. Vous contrôlez donc Rallen ou Jeena, au choix, tous deux maîtres des spectrobes, des petites bestioles qui peuvent devenir grandes et qui vous aideront au combat pendant l’aventure. Leur évolution s’organise d’une façon plutôt simple : au premier stade, c’est-à-dire le stade auquel vous les obtenez, ils seront incapables de se combattre et vous aideront seulement à dénicher des trésors enfouis dans la terre. Au second stade, le spectrobe a la capacité de participer aux combats en tant qu’allié à vos côtés. Le troisième et ultime stade est celui du roxxor intergalactique. Attardons-nous un court instant sur le premier stade.
A leur degré le plus basique, les spectrobes ont donc la capacité de dénicher les objets signalés par une petite lumière pendant l’exploration. Si cela apparait comme étant une brillante idée dans les premières heures de jeu – l’interaction avec l’environnement est renforcée – la tâche devient vite laborieuse d’autant qu’elle est fastidieuse (il faut donner un coup de wiimote pour chaque objet), répétitive et surtout, obligatoire. On comprend effectivement très vite que c’est dans la terre que se trouvent les spectrobes et les items (les minérocs) qui permettent de les faire évoluer en les nourrissant avec. Plus précisément, ce sont des fossiles de spectrobes que vous dénichez, prisonniers des sédiments qui les entourent. Et vous l’aurez compris, c’est vous, muni de votre wiimote, qui devrez dégager la pierre qui emprisonne ces pauvres bêtes. Le tout en motion gaming s’il vous plait, en imitant des outils tels qu’un laser ou un marteau. Soyons honnête, le concept est franchement intelligent, assez amusant les premières fois et tout à fait original, bien que l’influence d’un certain Trauma Center soit largement perceptible. Le problème est que l’on récolte beaucoup trop de fossiles de spectrobes et que, passé la surprise du concept, l’opération n’est vraiment pas divertissante sur la longueur. Au contraire, elle lasse profondément puisqu’elle ne se renouvelle pas d’un iota. On ira donc accomplir la corvée de plus en plus à reculons. La théorie est bonne, mais Genki n’a pas su mettre correctement son concept au service du plaisir de jeu. Enfin avec tout ce motion gaming réparti un peu partout, on pourrait se demander si celui-ci est géré intelligemment. Pour répondre correctement à cette question, il faut se tourner vers les combats, qui font également appel à vos capacités de motion gamer. Avant de partir affronter du Krawl, il vous faudra composer une équipe de maximum six spectrobes qui ont atteint au minimum le stade deux. A tout moment durant une joute vous pourrez passer d’un compagnon à un autre, notamment dans l’optique de choisir le bon élément pour contrer correctement celui de l’adversaire et ainsi lui infliger de lourds dégâts. Mais votre brave collègue ne s’éparpille pas selon son bon vouloir, c’est vous qui lui donnez l’ordre d’attaquer ou de se replier, respectivement avec un coup horizontal et vertical de wiimote. Quant à vous, le héros, vos combos sont drastiquement restreints puisque vous vous contenterez d’appuyer successivement sur la même touche pour sortir un même combo. Mais quand on sait que l’esquive s’effectue par une agitation dans la bonne direction du nunchuk, l’ensemble devient terriblement confus : imaginez-vous en train d’ordonner à votre minion de se replier avec un coup de wiimote, tandis que vous esquivez avec l’autre main et que vous attaquez dans la foulée en tentant de réaliser un combo. Si par malheur il se trouve que vous soyez un brin dyslexique ou tout simplement peu doué pour coordonner vos deux mains et doigts, vous risquez de vous prendre quelques mauvais coups. Rassurez-vous tout de même : le jeu est d’une extrême facilité. Laborieux et fastidieux seraient les mots qui caractériseraient le mieux cette première expérience de Genki sur Wii. Le gameplay est en toute honnêteté parsemé de quelques bonnes idées, mais qui s’essoufflent sur la durée par manque de renouvellement pour finir par lasser le joueur, en plus de le perdre dans la confusion des combats. Et le développeur a aggravé son cas avec la pauvreté du pan artistique de l’œuvre. Des dialogues à la bande-son en passant par le scénario, rien n’est vraiment réussi. Restent quelques rares décors bien sentis et colorés, mais ça ne rattrape pas tous les autres écueils. Toujours est-il que le soft a sans doute le potentiel de plaire au jeune voire très jeune public avec son air Pokémon très prononcé et ses bons sentiments.
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