Zubo, RPG casual à souhait sorti tout droit des tréfonds les plus obscurs du compendium où même
Rotka n'ose pas s'aventurer, est le soft qui résulte du croisement saugrenu d'un jeu de rythme à la
Guitar Hero et d'un
Pokémon. Sur le papier cela promettait d'être original et le concept s'avérait plutôt novateur. Malheureusement, lorsque le spectre de la vérité vient nous ouvrir les yeux, on se rend vite compte qu'innovant ne rime pas avec "géant", mais bien avec "lassant".
Une menace rode sur Townsvil.. euh... Zubalon !
Vous incarnez Alex, un adolescent qui vient de se faire téléporter par on ne sait quel moyen sur la planète Zubalon, où vivent les Zubos, de petites créatures délirantes au design atypique qui vous accompagneront le long du jeu. Bien évidemment, un grand danger plane sur Zubalon, les Zombos dirigés par Maxi-tête (comprenez par là que le bonhomme n'est représenté que par une grosse tête) ont littéralement envahi les contrées Zubaloniennes. Naturellement il sera de votre devoir de tout remettre en ordre et d'aller botter les fesses de Mojo-j...désolé...Maxi-tête qui cherche à dominer le monde. De nombreux obstacles vous attendent durant ce périple : il vous faudra notamment affronter les sbires les plus coriaces qu'il soit, ceux-ci répondant aux doux noms de somnole-tête, techno-tête et autres sobriquets à consonance crânienne. Vous l'aurez donc compris, c'est seulement une fois cette troupe d'individus courts sur pattes anéantie que les Zubos seront libérés du joug des oppresseurs.
Hormis le fait que le scénario de Zubo tienne sur un timbre poste froissé, plié en trois, coupé en deux, haché menu et déchiqueté en mille morceaux éparpillés au gré des vents, on ne peut s'empêcher de sourire lorsque l'on découvre cet univers déjanté avec ses petits êtres totalement excentriques que sont les Zubos. On essaye alors de faire abstraction de cette carence scénaristique et on tente d'accrocher à cette ambiance fun et enjouée qui séduit durant les premières heures de jeu. Malheureusement, la désillusion se fera bien vite sentir...
Pokémon like
Au total, 55 Zubos différents sont à recruter. Afin que zuboboy, zubogirl et surtout
Zoubida vous rejoignent, il faudra devenir "ami" avec eux (les plus néophytes peuvent d'ores et déjà s'entrainer sur
Facebook). Pour ce faire, il sera de rigueur, en général, de leur rendre un service par le biais de quêtes anecdotiques et la plupart du temps sans intérêt aucun. Afin de pouvoir engager des combats, trois de ces Zubos devront être alignés dans l'équipe, pas un de plus. Le surplus de Zubos récupéré sera stocké et vous pourrez changer la composition du groupe comme bon vous semble à n'importe quel moment de la partie.
Lorsque l'affrontement commence, il vous faudra sélectionner un combattant entre les trois puis choisir une technique parmi les quatre qui vous sont proposées, à la façon d'un
Pokémon. Certaines de ces capacités plus puissantes nécessitent des "pilules de puissance", lesquelles s'acquièrent en exécutant des attaques d'un plus faible niveau. Il faudra cependant faire attention à respecter les relations de prédominance qui existent entre les types de Zubos. Ainsi, selon l'antique règle du pierre/papier/ciseau, on retrouve les "défenseurs", les "boxeurs" et les "artistes" échangeant chacun une relation de dominant/dominé avec un autre type. Peu d'originalité en somme pour le moment, mais la suite innove et est, pour ainsi dire, une des seules (maigres) sources d'intérêt du soft.
Une fois la technique choisie, une animation débute. De la chorégraphie de Michael Jackson dans
Thriller aux danses discos en passant par toute une flopée de gags délirants, ces courtes scènes feront sourire voire se tordre de rire le joueur qui saura s'en amuser. Durant lesdits interludes, afin de maximiser la puissance de l'attaque, votre adresse au stylet sera mise à rude épreuve : à la façon d'un jeu de rythme, il faudra toucher l'écran tactile lorsque des cercles épouseront la forme de votre Zubo. Mais là, premier gros défaut gênant, les musiques de fond lors des combats ressemblent à la bouillabaisse de mamie Ginette et les cercles ne sont absolument pas en rythme et synchronisés avec la bande son. L'aspect rythmique du jeu perd alors beaucoup en intérêt et en crédibilité. En plus de cela, le soft en devient vite répétitif, le gameplay ne se renouvelant pas d'un poil au fil du jeu. Après quelques heures de jeu on passe alors son temps à tapoter son écran sans conviction et sans envie aucune. Pour couronner le tout, on ne peut s'enfuir de ces combats lassants. On aurait pu espérer que les gags nous divertissent un tant soit peu mais, une fois visionnés pour la première fois, ils nous laissent par la suite de marbre et il devient alors préférable de les sauter.
Zubomania
Le jeu est jouable uniquement au stylet. Une seule main suffira pour jouer, plutôt pratique lorsque la seconde est occupée. Ce choix rebutera pas mal de joueurs qui auraient préféré un mode alternatif avec l'usage des touches. Mais quoi que l'on en dise, la maniabilité est plutôt réussie dans l'ensemble, même si, malheureusement, les environnements en couloirs peu lisibles nous amènent parfois à nous entraver dans les décors. D'autre part, le soft est plutôt réussi techniquement, les environnements sont variés, grands, pleins de couleurs mais diablement vides. L'ambiance demeure assez quelconque une fois passés les délires du début et l'immersion devient alors assez difficile malgré un certain effort fait sur les bruitages. Le joueur passe alors presque au statut de spectateur. L'aventure se révèle en conséquence bien fade dans des espaces très linéaires offrants peu de libertés.
Quant aux quêtes rythmant la progression, elles se trouvent être plutôt confuses et brouillonnes, occasionnant des allers retours agaçants à tout va pour aller chercher un levier, une batterie, une pomme ou un kiwi jaune avec des ronds rouges en haut d'un palmier.
Là où Zubo pêche sérieusement, c'est au niveau de sa durée de vie problématique. Le jeu nous offre au départ un gameplay fun sans prise de tête et de l'humour, de quoi contenter n'importe qui, mais il s'étale trop en longueur en répétant les mêmes mécanismes encore et encore et perd au final tout ce qui faisait de lui au début un jeu correct. À plus maigre dose, donc à plus courte durée de vie, le jeu aurait largement eu de quoi distraire sans basculer dans une phase lassante et répétitive. Il faudra compter environ une quinzaine d'heures afin de détrôner le grand Maxi-tête. Cinq auraient été préférables.
The End
Soyons honnêtes, même si le jeu peut partir dans de petits délires, il n'en reste pas moins très niais. Les dialogues entre les Zubos sont imbuvables et l'envie de les fracasser contre un mur se fait parfois sentir. Le jeu s'adresse donc, logiquement, dans un premier temps aux plus jeunes gamers. La difficulté est très réduite afin de leur permettre de pouvoir s'initier au genre RPG simplement et en toute quiétude. Cela pourrait être une éventuelle alternative au géant Pokémon, même si Zubo lui est bien inférieur. À noter qu'un mode multijoueur permet de faire s'affronter deux équipes de Zubo en réseau local.
Pour finir sur une note plutôt positive, les musiques (hors combat) accompagnent correctement le joueur pendant son exploration, même si une fois le jeu terminé vous ne vous souviendrez d'aucune piste.
Ce
Pokémon-like recèle de bonnes idées mais elles sont bien trop sous-exploitées pour donner un résultat satisfaisant. Passées les toutes premières heures de jeu plutôt agréables, on a du mal à rentrer dans le bain et à vivre correctement l'aventure qui nous est proposée, l'absence d'un vrai scénario et le gameplay répétitif y étant pour beaucoup. Le calvaire dure trop longtemps et on se lasse vite. On lui accordera tout de même une technique correcte et des animations sympathiques. Mais au final, le principal regret est que
Zubo n'ait pas été plus ambitieux, car le potentiel ne manquait pas.
07/03/2010
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- Animations réussies
- Délirant au départ
- Maniabilité au stylet réussie dans l'ensemble
- Quelques bonnes idées
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- Gameplay répétitif au possible
- Scénario ?
- Aucune difficulté
- Parfois confus
- Immersion difficile
- Durée de vie trop longue pour ce genre de jeu
- Environnements vides
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 2.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 1.5/5
GAMEPLAY 2/5
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