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Trinity: Souls of Zill O'll
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Trinity: Souls of Zill O'llZill O'll At Last
Malgré les différents remakes et portages du jeu original Zill O'll, le RPG de Koei sorti initialement en 1999 sur Playstation ne dépassera jamais les frontières japonaises. Une décennie plus tard et un nouvel épisode en chantier développé par le studio Omega Force sera l'occasion de rattraper le temps perdu. Les joueurs occidentaux auront enfin l'honneur de découvrir cette série par le biais d'une préquelle, Trinity, sobrement sous-titrée Zill O'll Zero au Japon et Souls of Zill O'll dans le reste du monde.
Les dieux de la vengeance exercent en silenceLe puissant empereur Balor est mis en garde par Zofor, son plus proche conseiller à la fois mage et prophète, qu'un jour viendra où son propre petit-fils l'assassinera et mettra fin à son règne. Terrifié par cette vision, le souverain décide alors de tuer toute la famille de son fils, le prince Rugh, sa femme elfe Laeticia et ses deux enfants Areus et Elliott. Mais la tentative échoue, ne causant la mort que de Rugh, qui parvient tout de même à couvrir la fuite de son épouse et de ses fils. De nombreuses années plus tard, Areus le demi-elfe est devenu gladiateur et se bat dans l'arène chaque semaine pour vivre mais aussi et surtout afin de perfectionner sa technique de combat. Rongé par son désir de vengeance et sa haine envers Balor, Il ne vit désormais plus que par la colère qui l'anime depuis le jour où son père fut tué, et ne trouvera la paix que lorsqu'il terrassera de ses propres mains l'infâme tyran.
Zill O'll a beau être un RPG japonais, son ambiance diffère grandement de ce que nous a habitué l'archipel en terme de design et d'ambiance. Visuellement les personnages ont un aspect plus proche de la réalité que d'un dessin animé, le ton est très sérieux, les rares touches d'humour sont discrètes et ne tombent jamais dans la mièvrerie. Par ailleurs, le casting ne comporte aucun élément comique ou moe si caractéristique de la production nippone, ce qui confère à Trinity une certaine classe ainsi qu'une sobriété fort agréable. Cette influence occidentale se retrouve jusque dans son scénario très classique et conventionnel, manichéen même, qui ne cherche pas à faire compliqué, nous narrant une histoire simple mais agréable à suivre. La mise en scène se veut d'ailleurs particulièrement sobre, à l'image des simples boites de dialogues agrémentées des portraits figés des différents intervenants qui constituent la majorité des dialogues. Fort heureusement, quelques cinématiques en temps réel plutôt réussies viendront de temps à autre soutenir les moments forts de l'aventure. Oeil pour Oeil et le monde finira aveugleEn terme de gameplay, Trinity est un A-RPG tout ce qu'il y a de plus banal mais relativement nerveux, plus proche d'un Dragon's Dogma que d'un Dark Souls. A l'instar des derniers Ys, vous contrôlez une équipe de trois combattants avec lesquels vous pourrez jongler à loisir à l'aide d'une simple pression de la gâchette. Chaque personnage possède évidemment son propre arsenal de pouvoirs spécifiques se débloquant avec le temps et l'expérience. Un adversaire vaincu vous octroie en effet des points d'âme que vous pourrez répartir dans les compétences de vos héros, préalablement achetées à la boutique de la guilde des mages. Notez également une jauge commune à votre trio vous autorisant une puissante attaque groupée très pratique pour abréger un combat, ainsi que la possibilité d'interagir directement avec le décor. Areus peut ainsi enflammer des objets et s'en servir contre les ennemis, tandis que Dagda est capable de s'emparer d'une colonne de pierre et de l'utiliser comme arme secondaire. S'ajoute à cela la possibilité d'exploiter les faiblesses à certains éléments des plus gros adversaires afin d'accélérer leur entrée dans un état critique, permettant de leur asséner de lourds dégâts. Bref, le soft d'Omega Force ne révolutionne rien mais applique à la lettre la recette éculée de l'Action-RPG efficace et complet.
Et puis tant qu'à taper dans le classique autant y aller jusqu'au bout. La progression du scénario se verra périodiquement suspendue pour vous laisser tranquillement vaquer à vos occupations, c'est à dire remplir des missions pour l'immuable et indispensable guilde des aventuriers. Rien de tel pour meubler un jeu de rôle et le rendre deux fois plus long. Vous l'aurez donc compris, Trinity fonctionne sur un système de quêtes à accomplir jusqu'à ce que l'histoire principale ne pointe le bout de son nez le temps de parcourir un ou deux donjons, puis retour à la case guilde et ainsi de suite. Une démarche certes peu originale et mécanique mais qui permet surtout de faire de l'expérience et de l'argent sans y passer des heures. En effet, les récompenses obtenues sont dans l'ensemble suffisamment généreuses pour motiver le joueur à enchaîner les requêtes et ainsi leveler ses personnages sans souffrir. D'autant plus que la guilde ne sera pas le seul endroit où vous pourrez louer vos services puisque la plupart des tavernes regorgent de petites histoires entre habitants qui, si elles ne débouchent pas toujours sur des quêtes, ont le mérite de donner vie au background du jeu. Notre vengeance sera le pardonLe plus gros reproche que l'on pourrait finalement formuler envers ce Trinity, provient évidemment de cette progression encadrée et répétitive. Des missions, encore des missions, qui se ressemblent et se limitent la majorité du temps à éradiquer du monstre, trouver un objet ou escorter un personnage. C'est un peu dommage, et ce n'est malheureusement pas son scénario trop académique et cliché qui viendra contrebalancer tout ça. Cela étant dit, si l'on accepte tout cela et que l'on passe sous silence la caméra parfois capricieuse, on se retrouve tout de même devant un A-RPG plus que satisfaisant. La prise en main est immédiate, les combats très rapides et les nombreux pouvoirs à disposition permettent une grande variété d'actions possibles. Graphiquement, le jeu tient parfaitement la route et propose des environnements agréables à parcourir et interactifs, ainsi qu'un bestiaire fort réussi bien que peu varié. Certains personnages ont de la gueule, à défaut encore une fois d'être originaux, et Areus demeure assez attachant dans sa soif de vengeance, loin des héros candides qui desservent trop souvent le J-RPG. Rien à signaler en revanche à propos de l'ost typée musique orchestrale, correcte sans plus, et un peu juste en nombre de pistes.
La quête principale se boucle en une trentaine d'heures sans forcer, mais bien plus pour ceux qui souhaitent remplir le plus de missions annexes comme par exemple la chasse aux tableaux, qui permet de compléter la galerie d'illustrations du jeu. Il est tout de même regrettable que ce Zill O'll ne propose pas plus de challenge en mode normal, la plupart des ennemis ne posant pas de réelles difficultés, y compris le boss final. La facilité de l'ensemble peut s'expliquer par le fait que lorsque la barre de vie de l'un des trois personnages tombe à zéro, celui-ci ne meurt pas mais est seulement incapacité pendant un certain laps de temps durant lequel on contrôle l'un des deux autres. Remis sur pied au bout d'une poignée de secondes, le combat continue alors comme si de rien n'était, mis à part une petite pénalité sur la barre de santé maximum. Et cerise sur le gâteau, tous les HP sont restaurés à la fin chaque affrontement. Autant vous le dire tout de suite, la mort des trois compères en même temps, autrement dit le game over, sera donc très rare. Si ce système conviendra probablement à bon nombre de joueurs, nul doute qu'il en frustrera certainement beaucoup d'autres. Trinity : Souls of Zill O'll ne révolutionne rien et ne s'en cache pas, appliquant à la lettre les fondements de l'Action-RPG fun et nerveux. Son ambiance à mi-chemin entre jeu de rôle japonais et occidental est une vraie bouffée d'oxygène pour le joueur amateur de productions nippones, lassé des sempiternels archétypes de héros jeunes et niais. Une meilleure gestion de la difficulté, un scénario moins convenu et une plus grande variété dans le déroulement du jeu aurait néanmoins été souhaitable pour le rendre véritablement incontournable. Il n'en demeure pas moins un solide ambassadeur du genre sur Playstation 3, avis aux amateurs.
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