Mystaria (Riglord Saga au Japon), ce nom évoquera sans doute quelques souvenirs pour les vieux briscards qui avaient bravé les préjugés, la honte et le regard des autres pour s'acheter une Saturn (...). Le jeu de Microcabin, loin d'être un modèle de réussite technique, avait surpris par sa richesse et son déroulement libre, plutôt inhabituel pour un T-RPG. Un peu plus d'un an après sa sortie au Japon, en 1996, la suite vit le jour, Riglord Saga 2. Hélas, point de localisation cette fois, et le jeu est passé totalement inaperçu en Occident. En bon saturnologue que je suis, j'ai décidé d'étudier ce curieux spécimen, pas franchement aguichant, et pourtant...
Riglord Héroïque
"Plus de cent ans se sont écoulés depuis la "Guerre de Riglord" qui plongea le continent Riglord dans les ténèbres. Depuis, la région connait une longue période de paix et prospère. Mais aujourd'hui, une crise encore plus importante que la "Guerre de Riglord" se prépare, touchant non seulement Riglord, mais également toutes les autres nations de la planète. Sous les ordres du "conseil des 7 sages" qui viennent de Kada-ru (la nation où règne le mal) et dominent le monde, deux personnages énigmatiques apparaissent au château Dragoon, Galzard et Ragloss. Le roi de Dragoon refuse l'offre rude de ces invités impolis, qui consisterait à évacuer le continent Riglord. Au même moment, la guerre éclate sur tout le territoire. Galzard et Ragloss, grâce à leurs immenses pouvoirs magiques, entament la domination du continent par la force. Le roi de Dragoon, confiant ses espoirs à sa fille, Mieu, et au prince du Queensland, Rasty, les fait s'échapper du château. Se liant d'amitié l'un pour l'autre, ils partent vers l'est, en direction de Yamutai. Mieu et Rasty, ayant échappé à Galzard et Ragloss, partent ainsi du port de Orutoma en direction de Yamutai, tout en gravant dans leur cœur les paroles du roi: "Vous devez absolument trouver des compagnons et sauver ensemble Riglord !". Cependant, à Yamutai aussi, des gens de Kada-ru sont apparus..."
Riglord Saga 2 reprend la recette du précédent opus, tel un bon Fire Emblem. Un royaume envahi par des forces obscures, un(e) héritier(e) obligé(e) de fuir qui jure de revenir conquérir ses terres, les bases du scénario sont classiques, vues et revues. Directement lié au premier, le jeu nous amène donc à diriger Mieu, la princesse Dragoon, descendante d'Ashe, qui possède donc le même pouvoir de transformation en dragon. Accompagnée dès le début par Rasty, descendant direct d'Aragon et Saura, nos héros vont être amenés à fouler par moment les terres connues du Queensland, et à rencontrer rapidement Asuka, descendant de Raiko... Si l'héritage est à la base du scénario, il est tout autant au cœur du jeu lui même.
Riglord Symétrique
A l'instar de son prédécesseur, Riglord Saga 2 sort quelque peu du moule classique du T-RPG. Généralement, les T-RPG peuvent se classer en deux catégories : - Ceux, majoritaires, qui consistent en une succession de combats avec phase de gestion entre chaque (Tactics Ogre, Langrisser...). - Ceux qui proposent quelques visites de villages pour couper un peu la monotonie des affrontements incessants (Shining Force, Arc the Lad...). Mystaria allait déjà au-delà, en proposant une grande liberté, une exploration classique sur une grande carte, malgré des villages bien limités (une rue, trois maisons). Les développeurs ont su tenir compte des défauts, et proposent avec Riglord Saga 2 une parfaite symétrie entre combats et exploration. On retrouve donc cette liberté de déroulement si plaisante, qui permet de faire dans l'ordre souhaité la plupart des lieux/missions disponibles, une vraie carte sur laquelle on se déplace à sa guise, et les villes, qui ont subi un sacré lifting. Oubliés les villages déconseillés à nos amis les claustrophobes, place à de grandes bourgades qui contiennent une dizaine d'habitations, dans lesquelles on croise des habitants (!), et surtout, qui deviennent vraiment indispensables à l'histoire, pas mal de passages nécessitant de cogiter un peu. Évidemment, les villes ne sont pas qu'un lieu de discussions et de débauche dans les bars, un héros a toujours besoin d'équipement et d'objets pour pouvoir frimer dans les donjons. On retrouve donc les classiques échoppes pour acheter armes, armures, accessoires et objets. Dernier point, on y retrouve les arènes, qui permettent de s'entraîner, mais pour être honnête, les premiers niveaux rapportant assez peu et ne permettant d'emmener que deux protagonistes, j'ai vite privilégié les combats de la carte ou de l'histoire, finalement plus intéressants.
Le jeu s'étale sur trois continents, chacun d'entre eux ayant ses spécificités et cultures. Les lieux sont souvent séparés par des montagnes, des "check-points" ou des ponts, qui donnent lieu à des combats. Le jeu est assez avare en moyens de locomotion, tout juste possède-t-on une baleine rose volante (oui, vous avez bien lu) sur la fin du jeu qui permet de se déplacer facilement et de passer d'un continent à l'autre rapidement. Avare pour les déplacements, certes, mais sûrement pas sur les combats ! En plus des combats imposés et des arènes, le joueur peut à loisir en refaire certains autant de fois qu'il le désire. Si la montée de niveau en parallèle des ennemis est toujours de mise, ceux-ci évoluent moins, et ne gagnent pas de nouvelles techniques par l'utilisation. Le leveling est donc possible, et même fortement conseillé, lorsque les ennemis donnent l'impression que l'on est un petit padawan affrontant un grand maître Jedi.
Le jeu est tout aussi généreux en cut scenes, chaque évènement étant ponctué par une petite scène, utilisant le (très vilain) moteur graphique du jeu, mais hélas sans doublage.
Riglord Stratégique
Outre sa liberté, Mystaria avait conquis nombre de joueurs par ses grandes possibilités. Riglord Saga 2 reprend la recette, tout en améliorant quelque peu l'ergonomie générale, assez désastreuse. Le principe fondamental du gameplay est la progression par l'utilisation. Plus on utilise un type de technique, plus on évolue dans le domaine et on en apprend de nouvelles. Chacun des dix personnages possède ses propres types, en plus du type commun, la défense. Les techniques sont bien sûr plus ou moins puissantes et d'affinités élémentaires différentes, mais se démarquent également par leur zone d'effet. On peut toujours assigner huit techniques sur les menus rapides d'accès, mais huit, c'est trop peu compte tenu de la richesse globale, et l'accès par type est finalement plus intéressant, car il faudra vraiment varier lors des combats difficiles, pas si rares. La défense elle, est vraiment atypique, et offre une multitude de façon de jouer. Si l'on débute avec la classique défense de base pour se protéger plus efficacement d'un coup porté, la panoplie s'étoffe rapidement, et l'on finit avec une vingtaine de défenses différentes, passant par les remises de HP/MP, les classiques miroirs ou encore les boosts pour le tour suivant. La défense devient ainsi une partie essentielle de la stratégie, et non un simple faire-valoir, et peut même résulter en une attaque (permettant ainsi la réciprocité du vieil adage populaire...).
Mais il y a d'autres paramètres à prendre en compte pour les combattants (jusqu'à huit par combat). Le relief des aires de combat influe grandement sur l'efficacité des personnages. Très important, faites attention aux descentes bien pentues, y stationner peut résulter en une glissade qui fait très mal, ou pire, une chute dans un trou qui signifie la mort (non définitive, cependant). Gare à la chute donc ! Et lorsque le mouvement ne permet pas aux héros de continuer, les magies de déformation du terrain deviennent vite indispensables. D'autres missions obligent à voler de petite île en petite île. Bien sûr, tous les héros ne volent pas, il faudra donc utiliser ses unités aériennes pour porter les autres, ou alors, si vous aimez le challenge, tenter de finir la mission avec les seuls capables de voler soit... Un à deux persos, selon la mission. Sachez tout de même que c'est faisable, car l'objectif des missions n'est pas forcément de vaincre tous les ennemis présents, mais souvent d'atteindre un point donné. Certaines missions intègrent même quelques énigmes en combat, pas forcément triviales. Un mélange des genres surprenant mais prenant, soutenu par un gameplay en béton armé.
Enfin, tout comme dans l'opus précédent, l'EXP n'est donnée qu'à la fin des missions, commune à tous les persos impliqués, évitant ainsi les grandes disparités de niveau entre les bourrins et les magiciens. Les réservistes et les morts, eux, gagnent la moitié, mais c'est déjà bien suffisant pour les maintenir en condition.
Riglord Symphonique
Malgré toutes ses qualités ludiques, si je ne devais retenir qu'une chose de Riglord saga 2, ce serait probablement ses compositions musicales. La bande-son est éclectique, parfois électrique, souvent symphonique, mais au final, tout simplement magnifique. Capables d'évoquer les envolées lyriques de Koichi Sugiyama et Noriyuki Iwadare, les compositions dynamiques et progressives de Motoi Sakuraba, ou encore de l'expérimentale, les musiques sont vraiment sublimes.
Ce sont peut-être elles qui rendent chaque île si particulière, et donnent cette sensation de vraiment voyager. Trois extraits représentatifs de la diversité sonore :
L'artiste derrière cette réussite n'est autre que Yasufumi Fukuda. Déjà bien inspiré sur la bande de l'épisode précédent, il est plus connu pour son travail secondaire sur Super Smash Bros: Brawl, Pokémon Donjon Mystère: Equipe de Secours Rouge ou encore Blue Dragon. De plus, les attaques spéciales et les dialogues importants sont doublés, un régal.
Riglaid Graphique
Dans un monde utopique, Riglord Saga 2 aurait aussi été magnifique, pour parachever ce tableau idyllique. Mais voilà, le jeu a préféré ressembler à son grand frère, son grand modèle. Et donc, il est moche. Graphismes pixelisés, animation saccadée et assez ridicule, le jeu est à peine plus beau, ou, devrais-je dire, à peine moins laid, car c'est bien de ça dont il est question. Et si l'on ajoute à l'ensemble un design plus que discutable, à la limite du ridicule... Ça fait peur ! Heureusement, tout n'est pas à jeter. En contrepartie de cette laideur relative, la caméra permet de tourner les décors selon son bon vouloir et d'avoir plusieurs niveau de zoom. Vous me direz, Shining Force 3 le propose mieux, avec une technique largement supérieure... Les magies et coups spéciaux, eux, sont potables, et donnent lieu à des animations proches de l'action. Point positif, on peut les zapper pour accélérer l'action, surtout que l'on commence à les connaître par cœur au bout d'un moment.
L'ergonomie générale, en dehors des menus, est excellente. Possibilité de mettre les grilles sur les décors, dénivelé et modificateur d'une case affichée à tout moment ou encore pourcentage de réussite estimé donné avant chaque attaque, on navigue moins à vue que dans Mystaria, et le plaisir n'en est que plus grand, pendant la grosse quarantaine d'heures que prend le jeu pour être complété en ligne droite. Mais le hardcore gamer (le true) passera probablement une dizaine d'heures supplémentaires dessus pour faire les donjons bonus et les arènes.
En d'autres temps, sur d'autres supports, Riglord Saga 2 se serait imposé comme un classique incontournable du T-RPG. Assez laid mais incroyablement riche, le jeu s'est malheureusement noyé dans l'indifférence qui a touché la Saturn, et ce, malgré une bande-son magnifique, d'une diversité rare. Cela pourra faire sourire, voire rire, mais pour moi, Riglord Saga 2 est un grand jeu, qui peut fièrement trôner avec les meilleurs du genre, et se dire "oui, j'en suis".
PS : Merci à nicowisamu (intro) et Ace69 pour leurs traductions.
Tres bon jeu, toujours pas fini pour ma part mais j'y travaille, j'attends encore un peu pour noter donc! Par contre chez moi tous les dialogues importants sont doublés et les attaques aussi...
J'ai une version magique?
Tres bon jeu, toujours pas fini pour ma part mais j'y travaille, j'attends encore un peu pour noter donc! Par contre chez moi tous les dialogues importants sont doublés et les attaques aussi...
a l'époque où j'étais à fond saturn (enfin plutôt tout azimut) j'avais acheté riglord saga 2. je l'avais vite abandonné car d'une part, le aponais me sort par les trous de nez et d'autre part je trouvais qu'en plus d'être moche, il était moins fluide que le premier épisode (mais ça devait être dû à ma saturn euro 50Hz ^^' )
mais si medion l'a adoré, ce doit surement être un bon jeu, ou tout du moins un jeu que je devrais aimé
bravo Med' pour ton test !! <
a l'époque où j'étais à fond saturn (enfin plutôt tout azimut) j'avais acheté riglord saga 2. je l'avais vite abandonné car d'une part, le aponais me sort par les trous de nez et d'autre part je trouvais qu'en plus d'être moche, il était moins fluide que le premier épisode (mais ça devait être dû à ma saturn euro 50Hz ^^' )
mais si medion l'a adoré, ce doit surement être un bon jeu, ou tout du moins un jeu que je devrais aimé :a:
bravo Med' pour ton test !! <:)
ROlly
le 07/05/2005
Great game!!! One of the 5 best tactic games !!!
Great game!!! One of the 5 best tactic games !!!