La saga des
Etrian Odyssey a toujours divisé les foules. Tandis que certains déploraient le manque profond d'histoire ou de background, d'autres se retrouvaient esclaves d'un gameplay parfaitement bien géré et d'une exploration fluide en plus d'être interactive, grâce à l'écran tactile de la DS permettant d'annoter et de dessiner ses propres cartes. Ce troisième épisode semble, une fois de plus, être ni plus ni moins qu'une simple copie de ses prédécesseurs, n'ayant pas la prétention de faire changer d'avis les détracteurs. Mais est-ce vraiment le cas ?
Seaside
L'aventure se déroule cette fois-ci dans une petite ville côtière du nom d'Armoroad. Vous dirigez une guilde fraîchement arrivée sur les lieux afin d'explorer le mystérieux labyrinthe sous-terrain proche de la ville, comme d'autres l'ont tenté avant vous. Vous pourrez créer jusqu'à trente personnages, customisables à travers 10 classes différentes (plus deux cachées). Il n'y a donc pas de héros à proprement parler. Certains vous diront que le but du jeu est d'utiliser son imagination pour construire les histoires que l'on veut avec nos personnages, mais cet argument est tout simplement irrecevable aujourd'hui.
Mais il faut noter que les deux opus précédents s'étaient tout de même dotés d'une histoire assez originale malheureusement très peu explicite et surtout concentrée sur la fin. C'est également probablement le cas ici, mais ce n'est de toute manière pas une raison essentielle quant à la poursuite de l'aventure.
En avant, moussaillon !
Le plus gros avantage du jeu est, sans surprise, tout le travail effectué sur le gameplay. On a ici droit à du Dungeon-RPG extrêmement efficace et fluide, sans aucun temps mort et proposant une difficulté assez corsée, comme à l'accoutumée. Le labyrinthe est également divisé en plusieurs segments, ou "strates" pour utiliser les termes du jeu, de quatre étages chacun, contrairement aux précédents épisodes qui en comptaient cinq. Les téléporteurs présents dans le deuxième opus permettant de faciliter le déplacement entre les étages d'une même strate ont disparu, remplacés ici par des passages secrets fort utiles qui permettent d'aller en quelques minutes à l'étage désiré. Le système de création de map a également profité de quelques améliorations : on peut maintenant par exemple annoter n'importe quelle case (comme par exemple marquer qu'une porte est scellée par un symbole en forme de soleil).
De plus, puisque le jeu est centré autour d'un univers maritime, le jeu propose un système d'exploration de la mer grâce à notre bateau ! Il est en effet possible de découvrir les contrées avoisinantes grâce à un système de nourriture. La quantité de nourriture amenée sur le bateau, qui est déterminée avant de lever l'ancre, déterminera le nombre de cases que l'ont peut explorer en mer. Le but de cette exploration est de trouver des nouvelles régions, ou des nouvelles villes, qui formeront alors une alliance avec Armoroad et permettront de débloquer des quêtes annexes supplémentaires. Mais celles-ci sont différentes de celles obtenues au bar du coin : il est possible de les accomplir avec des amis grâce au mode WiFi de la DS ! Un excellent point si vous avez des amis fans du jeu, d'autant plus que les quêtes en question sont surtout portées sur le combat contre des créatures très difficiles.
Le fermier qui murmurait à l'oreille des donjons
Les combats, survenant de manière aléatoire, sont plus fluides que jamais. Le tout s'enchaîne très rapidement, la fonction Auto Battle introduite avec EOII est toujours présente et on peut simuler un mode "turbo" en maintenant la touche A enfoncée. C'est au niveau des classes que le jeu se distingue énormément de ces prédécesseurs. Oubliez les Protector, Landsknecht et autres Alchemist, et dites bonjour aux Warrior, Phalanx, Pirate, Monk, Prince, Zodiac, Beast King, Ballista, Shinobi et Farmer (!). Même si on peut tirer quelques ressemblances entre nouvelles et anciennes classes, en pratique le tout se joue complètement différemment.
Exemple : si le Protector était plus orienté vers la défense homogène du groupe, le Phalanx fait plus office d'une unité quasiment invincible avec des skills passifs extrêmement efficaces pour soi. De plus, le manque relatif de Medic (remplacé, d'une certaine manière, par le Monk) oblige à plus réfléchir quant aux capacités de soin de notre équipe. Bref, Atlus s'est cette fois-ci renouvelé avec brio, sans compter le fait que le jeu propose un système de subclass, que je n'ai pas encore pu essayer mais qui s'annonce alléchant !
Ecstasy
Graphiquement, le jeu reste fidèle à lui-même, avec des donjons en 3D très bien modélisés, sans aucun ralentissement, et des portraits très charmants des différents NPC. A noter qu'il est cette fois-ci possible de choisir deux palettes de couleur pour chaque skin de classe, ce qui est agréable et permet une meilleure diversification visuelle entre les équipes des différents joueurs.
Au niveau musical, c'est tout simplement parfait. J'avoue ne jamais avoir été impressionné par le travail de
Yuzo Koshiro sur la série (bien que je respecte énormément le monsieur pour ses autres travaux), mais ici on a droit à des compositions très épiques et entraînantes. Le thème de combat, notamment, doit probablement être l'un de mes préférés tous RPG confondus !
Etrian Odyssey 3 se révèle donc être un excellent jeu, assez différent de ses prédécesseurs grâce à l'insertion de classes complètement nouvelles et de l'exploration en bateau. Les fans de la série seront on ne peut plus ravis, tandis que ceux qui ne l'ont jamais aimée ne changeront probablement pas d'avis.
13/04/2010
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