Le troisième opus de cette série de Hack'n'Slash sort six ans après le second, qui avait reçu de bons retours de la part des fans. Mais pour Dungeon Siege III, on change de développeur et d'éditeur avec Obsidian (Alpha Protocol, Fallout New Vegas...) qui s'y colle pour Square Enix. Nouveaux chaperons, nouvelle formule ?
Note : Ce test a été réalisé sur la version PS3, entièrement en coopération locale.
De retour dans l'Ehb
L'histoire de Dungeon Siege III se déroule dans le Royaume d'Ehb tout comme dans le premier jeu, mais 150 ans plus tard. Avant l'introduction, Jeyne Kassynder et ses troupes déciment la 10ème Légion en les accusant d'avoir tué le Roi d'Ehb. Cette fameuse Légion est un groupe indépendant assurant la sécurité dans tout le Royaume. Par chance, les personnages jouables du jeu évitent l'embuscade et vont s'allier avec un certain Oto, vénérable espion de la Légion, afin de rétablir la gloire passée de celle-ci et tenter de vaincre Kassynder qui a rallié de nombreux combattants à sa cause, dont les Azunites (peuple féminin descendant des messagères des anciens dieux et possédant des pouvoirs magiques). On retrouve là un univers médiéval-fantastique très classique rappelant notamment Dragon Age: Originssorti deux ans auparavant sur les mêmes plateformes. On aura d'ailleurs vite l'occasion de se rendre compte que ce n'est pas la seule chose que Dungeon Siege III partage avec l'excellent jeu de Bioware.
Qui dit fantasy dit forêts, châteaux, donjons ou encore grottes. Comme on peut s'y attendre vu le genre du jeu, tous ces lieux n'apportent aucune fraîcheur, mais ont néanmoins le mérite d'être techniquement soignés et agréables à l’œil. Fantasy également lorsqu'il s'agit de lore. On dénichera des manuscrits décrivant les événements du passé, ce qui permet de rattacher chaque lieu à une histoire et à des personnages historiques. L'effort des développeurs pour proposer un univers consistant et cohérent est appréciable, bien que cela reste inférieur à Dragon Age à ce niveau. La quantité d'informations est toutefois assez bien dosée pour rendre l'univers intéressant, sans pour autant noyer le joueur dans un flot de texte sans fin.
Scénario simple mais maitrisé
Tout commence par le choix du personnage jouable parmi les quatre proposés, avec aucune personnalisation possible. Chacun dispose d'une histoire et d'une mentalité bien à lui. Selon les événements, un personnage sera plus impliqué que les autres en fonction de ses origines, mais le partage ne sera pas forcément équitable et ne justifierait pas une seconde partie.
Le scénario est donc assez basique comme l'introduction nous le présente. Le début, calme et peu passionnant, consistera à s'informer et trouver des alliés pour reformer la Légion et mettre en déroute l'ennemie du jeu. Malheureusement il y a peu de chance que les événements ou révélations qui suivent vous mettent une claque. Cela sera notamment dû à des personnages secondaires plats (en plus d'être moches pour certains). Les seuls PNJ au-dessus de la moyenne ne feront que de brèves apparitions pour laisser la place à des personnages comme Odo en pyjama qui se planque sans cesse dans sa forteresse, ou Marten le chevalier couard qui cache bien son jeu. Ces deux-là seront à peu près vos seuls alliés et pourront vous paraître insupportables ou parodiques selon votre humeur.
Malgré tout, le scénario en lui-même est maîtrise et tout finit par bien se ficeler. Son plus gros atout est sans doute la possibilité de faire des choix lors des dialogues importants qui auront des conséquences sur la suite. On peut par exemple adapter nos choix selon la mentalité du personnage choisi parmi les quatre profils habituels (le trop gentil, la justicière qui n'hésite pas à punir,...). Trop de jeux permettent de choisir les phrases à dire sans avoir le moindre impact sur la conversation ou la suite des événements, mais ici le système est maîtrise et vos choix seront respectés. Cela influencera par exemple les futurs ennemis à combattre ou non, et évidemment l'épilogue de fin. Ce dernier est par ailleurs plutôt vite expédié mais donne le mot de la fin sur chacun des protagonistes rencontrés selon les décisions prises et ne laisse rien de côté.
Gameplay
Alors que Dungeon Siege I & II étaient des Hack'n'Slash pur jus, ce troisième opus tend davantage vers le Beat them all optimisé pour la manette. Les déplacements se résument à un combo de trois coups, parade et roulade. Chacun des personnages a sa propre manière de combattre du chevalier qui va au corps à corps et doué en parade aux personnages combattant uniquement à distance. De plus, tous les personnages ont deux façons de combattre selon leur posture que l'on peut alterner par une simple pression sur la gâchette. En plus des simples coups, des compétences sont déblocables en montant de niveau. Parmi ces nouvelles compétences, certaines se ressemblent beaucoup d'un personnage à l'autre : une compétence de soin, une invocation, une armure supplémentaire mais il y a également des coups originaux plutôt dévastateurs. Ces aptitudes peuvent évidemment être améliorées si on les utilise fréquemment, ajoutant des effets supplémentaires en plus d'augmenter son coût d'activation, tout en permettant une utilisation de la version simple. Ajoutons à cela le déverrouillage d’aptitudes passives pour récupérer plus vite sa vie ou de l'énergie pour lancer les fameuses compétences.
La customisation ne s'arrête heureusement pas là car, comme dans tout bon RPG, il s'agira de gérer l'équipement du personnage. Tous les équipements possèdent des statistiques et un niveau de rareté, orange étant le meilleur. En général, on se contentera d'équiper le nouvel objet trouvé s'il possède plus de bonus que de malus, mais le choix se fait parfois plus difficile lorsque certains équipements contribuent à l'orientation du play-style. Par exemple on peut tout miser sur les parades ou les coups critiques. Malheureusement, pour comprendre toutes ces subtilités il faut connaître le vocabulaire quelque peu occulte du jeu. Qui aurait pu deviner que la statistique Châtiment correspondait aux dégâts renvoyés après parade ? On trouve de nombreux termes confus de ce genre qu'il faut constamment lire et relire dans l'aide. Pour un jeu qui mise sur la simplicité d'accès, ce détail est perturbateur, quoique bénin au final.
Le gameplay est donc en général simple et fun mais se voit entaché par deux éléments de taille. En coopération - deux joueurs en local et jusqu'à quatre en ligne - les bastons deviennent vite un véritable bordel. Les compétences des protagonistes font apparaître de nombreux effets à l'écran et il devient très vite difficile de retrouver son perso et sa cible. Il faut aussi ajouter l'un des pires défauts du jeu (voire le pire) : la caméra. Elle est beaucoup trop proche des personnages et adopte un angle inadapté. De plus, si vous avez le malheur de jouer un combattant qui attaque à distance, alors vous ne verrez que rarement votre cible qui sera hors champ. Pire encore, un bouton permet de zoomer encore davantage... Un défaut majeur qui est sans doute facilement réglable sur PC, mais handicape les versions console.
En ce qui concerne la difficulté, le mode normal sera une promenade de santé tandis que le mode difficile requiert l'utilisation de coups à distance pour pouvoir avancer à allure convenable. Le début du jeu est le plus difficile car on ne dispose d'aucune compétence tandis que la fin est jouissive grâce à des héros surboostés. Comptez quinze heures en faisant toutes les missions annexes. Ces dernières ne sont pas des plus passionnantes mais ont tout de même l'agréable décence de ne pas être rébarbatives.
On retiendra la simplicité, l'accessibilité et la bonne réalisation globale de ce troisième Dungeon Siege. Le jeu n'a pourtant pas grand intérêt à être parcouru seul. Il vaut mieux le faire en coopération et directement en mode difficile pour avoir un peu de challenge. Le scénario se laisse suivre sans transcender le genre médiéval-fantastique et on appréciera les choix possibles durant les dialogues. L'effort de rendre l'univers consistant pourra peut-être en motiver certains à se lancer dans les autres opus. Dungeon Siege III est donc un jeu honnête, sans prise de tête et qui permet de se défouler avec un ami.
Le même que Shinji. Pas le jeu du siècle. Un jeu agréable à deux mais une caméra ultra pourrie.
Le même que Shinji. Pas le jeu du siècle. Un jeu agréable à deux mais une caméra ultra pourrie.
Un petit Hack'n Slash à faire en multi à mon avis pour qu'il soit intéressant. On retiendra un système de choix bien pensé et un gameplay basique mais efficace.
Pas le jeu du siècle mais se laisse jouer sans souci!
Un petit Hack'n Slash à faire en multi à mon avis pour qu'il soit intéressant. On retiendra un système de choix bien pensé et un gameplay basique mais efficace.
Pas le jeu du siècle mais se laisse jouer sans souci!
Un Hack & Slash un peu bâtard mais toujours sympathique à plusieurs. Les combats à l'aspect BTA sont assez convaincants (notamment avec les 2 styles par perso), mais le tout manque un peu de variété et d'options de personnalisation. Et la caméra est une horreur... Coté narration c'est satisfaisant, l'histoire n'est pas très originale mais c'est plutôt bien écrit (et doublé) et les choix de dialogues sont intéressants (rare pour le genre). L'univers lui n'a rien d'exceptionnel (med-fan très classique), tout comme les musiques qui font tout juste leurs boulots.
Le titre manque clairement d'ambitions et de finitions, mais il reste pour moi le meilleur moyen de s'amuser à faire du porte-monstre-trésor entre potes sur PS360.
Un Hack & Slash un peu bâtard mais toujours sympathique à plusieurs. Les combats à l'aspect BTA sont assez convaincants (notamment avec les 2 styles par perso), mais le tout manque un peu de variété et d'options de personnalisation. Et la caméra est une horreur... Coté narration c'est satisfaisant, l'histoire n'est pas très originale mais c'est plutôt bien écrit (et doublé) et les choix de dialogues sont intéressants (rare pour le genre). L'univers lui n'a rien d'exceptionnel (med-fan très classique), tout comme les musiques qui font tout juste leurs boulots.
Le titre manque clairement d'ambitions et de finitions, mais il reste pour moi le meilleur moyen de s'amuser à faire du porte-monstre-trésor entre potes sur PS360.