2008 voyait la naissance d'un petit studio bien de chez nous :
Spiders. Fondée par quelques anciens développeurs de
Silverfall, la société accouche de son premier jeu original fin 2010 sur Xbox Live ensuite porté sur PC courant 2011,
Faery: Legends of Avalon.
Premier essai concluant ? Apparemment suffisamment pour que
Cyanide Studio confie à
Spiders le co-développement d'un projet bien plus ambitieux :
Of Orcs and Men.
Avalon's Codes
Alors que les jeux indés actuels cherchent à se démarquer des grosses productions, tel un
Bastion avec sa narration atypique ou un
Breath of Death VII jouant à fond la carte du old school tourné en dérision,
Faery: Legends of Avalon ose le pari risqué de... ne rien tenter. En s'accaparant tous les codes basiques fondamentaux du genre mais en s'en contentant exclusivement,
Faery ne se rêve pas de destin extraordinaire et n'a comme unique ambition que de divertir le joueur.
Un héros - créé de toute pièce - amnésique qui se réveille au royaume d'Avalon après un long sommeil, un monde dont la magie décline et un roi (Obéron) aux intentions ambigües, au diable l'originalité ! Le système de jeu ne dévie guère plus du chemin conservateur, avec ses combats en tour par tour tout ce qu'il y a de plus banal, ses lieux simplistes maintes fois vus et revus, son arbre de compétence plutôt limité - mais qui a le mérite d'avoir un impact direct sur l'apparence physique - qui ne concerne de surcroit que le héros principal et ses nombreuses petites quêtes assez convenues.
Le petit bébé de
Spiders se complait dans un classicisme outrancier qui pourra en rebuter plus d'un.
3Désuète
Il était évidemment utopique d'attendre d'un jeu de ce calibre une plastique à couper le souffle.
Faery est un peu à la ramasse avec sa 3D d'un autre temps, en proposant des environnements colorés mais résolument vides et une modélisation propre mais globalement plutôt sommaire malgré quelques créatures magnifiques et certains effets saisissants. J'ai même noté quelques petits ralentissements et freezes sans grande conséquence. Heureusement, l'ergonomie est parfaite en tout point.
L'île de départ, trois mondes réduits accessibles depuis des miroirs, voila ce qui constitue - pour le moment - le royaume d'Avalon ; on repassera pour la variété et les longues explorations.
Mais Faery, c'est un peu comme la petite sœur de notre meilleur ami : malgré son physique un peu ingrat, une absence de génie évidente et l'impression de l'avoir déjà trop vue, elle arrive à nous envouter par son charme irrésistible.
Can you feel it?
Car Faery, c'est avant tout un grand appel à l'aventure et un dépaysement, c'est le plaisir de contempler d'en haut le temps d'un vol, de discuter avec des personnages loufoques, et de faire de petites découvertes au détour d'un arbre ou d'une pierre dans une ambiance enivrante et poétique servie par une patte graphique vraiment atypique et une bande son planante bien qu'un peu effacée.
Voler sur fond de clair de lune le long d'un navire contrôlé par de pauvres pirates morts ne pouvant trouver le repos éternel, visiter les ruines d'une ville balancée au gré des mouvements d'un scarabée géant sur lequel elle est jonchée ou trouver le mal qui ronge l'arbre Yggdrasil de l'intérieur, le jeu s'inspire de nombreuses légendes et mythologies pour façonner un univers plutôt cohérent et riche en références.
Le soft nous oblige à creuser l'univers, discuter avec les habitants de ce monde féérique - et même décider de la façon de leur répondre - mais n'est jamais contraignant et nous laisse relativement libre dans notre progression, le tout avec une facilité déconcertante.
Prélude
Assez immersif, assurément, hélas le jeu souffre tout de même d'une absence totale de doublage, fait rare pour un jeu du genre sur PC.
Mais son problème majeur, c'est surtout qu'il ne suffit que de 8h pour le finir de fond en comble, ce qui pourrait encore ne pas être trop gênant si seulement la fin du jeu ne nous faisait pas comprendre qu'on venait de boucler un prélude à une aventure complète bien plus longue !
Un petit gout de pigeonnade assez désagréable, bien que le prix modeste - forcément - aide à faire passer facilement la pilule.
Ne reste plus qu'à attendre un éventuel second épisode pour découvrir tous les mondes lointains qu'Avalon n'a pas encore voulu nous dévoiler au travers de miroirs brisés.
Faery: Legends of Avalon ne paie pas de mine et n'apporte objectivement rien au genre, avec ses mécanismes archaïques et maintes fois utilisés. Il se contente de proposer une courte mais très agréable et envoutante balade revisitant nombre de légendes et mythologies.
Et c'est déjà pas mal.
19/10/2011
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- Un univers attachant plein de charme
- Une certaine liberté
- Les nombreuses références
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- Trop classique et simpliste
- Pas de doublage
- Ce n'est qu'un prélude, très court...
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TECHNIQUE 2.5/5
BANDE SON 3/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 2/5
GAMEPLAY 2.5/5
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