Seconde entrée dans le jeu épisodique Winter Voices, ce Those who have no name continue de narrer les mésaventures de notre jeune héroïne dans le froid qu'entretient le Royaume des Trois Rivières. Si le prologue amenait nombre d'idées méritant le détour, il se perdait néanmoins dans un florilège de défauts désagréables ternissant l’expérience de jeu. C'est donc avec une certaine appréhension que l'on entame cette suite. Réel début de l'aventure ou simple continuité du prologue ? Voyons cela de plus près.
La fuite
Votre père est mort.
Vous avez fait votre deuil mais chaque lieu, chaque maison, chaque habitant vous rappelle de sombres souvenirs. Il est temps de tourner une page.
Il est temps de fuir. Un long chemin vers la capitale vous attend.
Those who have no name reprend l'histoire exactement là où s'était arrêté le prologue. Une nuance de taille vient cependant élargir le tableau idyllique de la grande traversée dans la neige : un joyeux compagnon s'est pris d'affection pour vous.
Un corbeau.
Ce premier chapitre pose donc très vite les bases et confirme que nous allons encore avoir affaire à nombre de métaphores et autres figures de style en tout genre pour comprendre les états d'âme et l'avancée psychologique de notre avatar. Le point fort de cette partie du jeu réside dans le malaise qui s'installe dès la première rencontre avec les NPC. On ressent tout de suite que l'on est un étranger, que personne ne nous attend et que ce monde, hors village natal, possède son côté sauvage et impénétrable qu'il nous faudra assimiler. Nous ne sommes pas bienvenus. Il faut fuir. D'habitation en habitation, de refuge en refuge, il faut avancer, il faut rejoindre la côte.
Malheureusement, si le thème abordé reste toujours extrêmement alléchant, que les dialogues continuent d'alimenter la part de mystère du titre et que la qualité de l'écriture reste constante, il faut avouer que cet épisode est bien maigre en contenu.
Aucun rebondissement, extrêmement linéaire, très peu de dialogues et une durée de vie plus que minable fait qu'au final, tout dans ce premier épisode n'est qu'anecdotique.
Pour faire court : il n'y a rien.
Linéaire et bourré de bugs
De ce côté-là, rien n'a changé depuis le prologue. Même principe de jeu, mêmes qualités et mêmes défauts. Inutile de revenir dessus. En revanche, la structure globale du chapitre, elle, change. Et malheureusement, ce n'est pas pour le mieux.
Si dans le prologue, la part belle était faite à l'exploration du village et de la conscience de l'héroïne, ce premier chapitre, lui, nous plonge dans une succession de combats. Et c’est tout… Nuançons simplement qu’une fois encore, tout ce déroulement est à l’image du thème du moment, à savoir la fuite. Il est donc facilement concevable que cette succession de joutes soit présente. Nous plongeons alors dans une ambiance d’urgence, d’oppression et d’inéluctabilité qui ravira les joueurs avides d’ambiance unique. Et c’est là l’intérêt principal de ce premier chapitre, si ce n’est le seul…
Parce que si l’ambiance reste réussie, nous faisant presque ressentir le froid dans lequel nous évoluons, ce n’est pas le cas du reste.
Tout d’abord, Those who have no name ne nous offre qu’à peine une dizaine d’affrontements (11 pour être précis). Sauf si vous décidez bien évidemment d’en refaire certains pour le plaisir. Cela reste peu, très peu. Du coup, la durée de vie s’en ressent et peine à dépasser les deux heures de jeu. Et même pour un tarif aussi maigre (5€), c’est difficilement acceptable de n’offrir qu’un si petit challenge. Un goût amer dans la bouche peine alors à disparaitre…
À côté de cela, l’avancée est une des plus linéaires qu’il vous sera donné de connaître dans un RPG. Combat, world map, repos, combat, world map, repos, combat, world map, repos…
Sans aucune variation ni liberté possible.
Ajoutez à cela les bugs omniprésents, les crashs du jeu et autres joyeusetés… Pour une partie devant reposer uniquement sur le gameplay, Those who have no name tombe fatalement dans un écueil d’où il est très difficile de se relever. Il ne se relèvera d’ailleurs pas.
Une technique qui peine à convaincre
On compte alors sur l’aspect technique pour remonter un peu le tout et donner l’envie de continuer, mais si la curiosité et la surprise avaient fait mouche lors du prologue, difficile d’en dire autant pour cette suite.
Car à l’image du gameplay, l’aspect visuel, aussi technique qu’esthétique, n’est aucunement renouvelé. Mêmes types de décors, mêmes textures, même animation globale, mêmes sprites de personnages... La magie n’opère plus. On commence à espérer un renouveau visuel, de nouvelles terres, de voir cette neige fondre et de quitter ce triste monde pour quelque chose de complètement différent... Mais malheureusement, ce n’est pas à l’ordre du jour…
Et le plus triste... la bande sonore… elle aussi tend à nous décevoir.
Aussi fabuleuse et brute soit-elle, elle n’est composée que d’une dizaine de morceaux. Si cela suffisait pendant les cinq heures du prologue, c’est vraiment trop juste pour les épisodes suivants. Et dès le premier chapitre, on ressent un besoin de renouveau que n’arrivent pas à fournir ces morceaux. Mêmes compositions, mêmes mélodies… On atteint la limite. On a maintenant besoin de beaucoup plus.
C’est donc avec une grande déception qu’on termine ce premier chapitre de Winter Voices. Those who have no name peine à se renouveler et ne fournit au final qu’un condensé de tous les défauts que l’on aurait pu faire au prologue. Linéaire au possible, court, buggé et relativement creux au niveau du scénario, il ne dispose au final que d’un seul argument viable : son ambiance, toujours aussi fraîche et unique.
06/03/2012
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- Traitement original
- Le thème
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- Toujours autant de bugs
- Ultra linéaire
- Durée de vie minuscule
- Trop creux
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TECHNIQUE 2/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 0.5/5
GAMEPLAY 2/5
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