Winter Voices est sans nul doute un jeu de rôle bien exotique. Axé entièrement sur la narration et la psychologie du personnage principal, il en oublie de proposer une expérience joueur digne de ce nom. Néanmoins, l’enjeu de cette mini-série repose sur ses thèmes abordés, où, dans chaque épisode, une étape narrative se voit franchie. Un titre atypique donc, que seules les âmes bien renseignées sauront apprécier à sa juste valeur. Et aujourd’hui, il est temps de se reconstruire.
Introspection du moi, Winter Voices épisode 2: Nowhere of Me.
Affronter ses démons
Vous continuez votre aventure seule au milieu de la toundra en tentant de suivre la piste oubliée, jalonnée des ruines des anciennes haltes et sillonnée par les bêtes sauvages. Les voix de votre inconscient vous soumettent à de terribles combats intérieurs, que vous devez surmonter pour continuer votre reconstruction. Votre destin se dessine tandis que vous vous frayez un chemin dans une nature inhumaine…
Deuxième épisode où vous vous retrouverez seule, sans croiser aucune âme, à ne compter que sur vous-même. Un moment propice pour faire le bilan. Le moment de faire face à ses craintes, à ses propres démons. Chaque arrêt, chaque nuit, chaque repos durement acquis après une marche forcée dans la toundra sera une nouvelle épreuve pour votre esprit.
Le thème principal repose sur la peur de la solitude et le fait de devoir faire face à ses propres démons du passé. Vous y frôlerez la mort psychologique. Néanmoins, c’est l’épisode de l’émancipation et il est évident que vous vous en sortirez grandie.
Toujours aussi attractif sur le papier, ce troisième épisode de Winter Voices nous attire une fois de plus dans ses filets pour nous relâcher deux heures plus tard, repus de cette froideur permanente.
Extrêmement bien écrit, jouant sur toutes les figures de style possibles, à la fois visuelles et textuelles, Nowhere of Me arrive à la fois à nous émouvoir et nous faire frémir.
Un peu plus dense que le premier épisode, ce second tranche enfin avec le vide auquel on a fait face un peu plus tôt. Et bien que notre compagnon le corbeau ne daigne prononcer le moindre mot (à moins de vouloir le forcer), le fin mot de l’épisode laisse apparaître enfin un peu de soleil dans les propos, un petit peu d’espoir qui fait du bien.
Un gameplay toujours aussi absent
Est-il vraiment besoin de revenir une fois de plus sur un gameplay qui n’a pas changé d’un iota depuis le prologue ? Est-il besoin de relever une liste bien trop longue de bugs en tout genre et de décrire un système de combat aussi archaïque qu’anecdotique ?
Non.
En revanche, cet épisode débute sur plusieurs choix possibles. De cela découlera une rencontre humaine bienvenue ou juste une succession de confrontations avec des bêtes sauvages et autres démons. Oui, une rencontre humaine ! Un PNJ recrutable qui viendra vous prêter main-forte par la suite !
Pour le reste, bien que les combats essaient toujours de faire varier les objectifs et les moyens de les atteindre, l’ensemble reste fichtrement bancal et peine à convaincre.
Mention spéciale au dernier combat - Shadow's Friend – où se positionner sur une certaine case vous obligera à recharger votre partie sans aucune autre solution possible. Sympathique, surtout que cette case reste décisive pour l'une des actions à effectuer. À vous de jouer de subterfuges malicieux pour contourner cette contrainte. Comme si les problèmes techniques liés à la plateforme AIR ne suffisaient pas…
Une technique qui n’évolue pas
Toujours dans la même lignée que le précédent épisode, ce n’est pas dans celui-ci que vous trouverez du renouvellement graphique. La sensation de traverser une fois de plus les mêmes plaines et bâtiments se fera sentir dès la première minute de jeu.
Il est évident que le choix d’infliger une nouvelle fois ces décors est intimement lié au développement scénaristique, sauf que bon... Jusqu’à nouvel ordre, nous jouons à un jeu vidéo, et installer une fâcheuse notion de lassitude chez le joueur n’est pas le meilleur moyen de le garder tout au long de six épisodes.
Du côté musical, une nouvelle piste sonore daigne enfin pointer le bout de son nez ! Bon, ça ne suffit pas à dynamiser considérablement l’ensemble, mais après avoir entendu en boucle pendant plus de six heures la petite demi-douzaine de plages sonores, ça fait du bien. C’est toujours ça de pris.
C’est donc avec une semi-déception que nous terminons ce troisième épisode de Winter Voices. Si le scénario, les thèmes abordés et l’ambiance générale arrivent toujours à convaincre, le gameplay et l’aspect technique du titre restent, eux, à des kilomètres en retrait. Un grand besoin de renouvellement visuel et sonore se fait sentir en fin de parcours. Encore une fois, ce titre s’adresse aux joueurs avertis. À ceux qui réussiront à faire fi d’un gameplay rigide et inintéressant pour se concentrer sur une prose et une ambiance véritablement incroyables.
08/04/2013
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- L'introspection réussie
- La qualité de l'écriture
- L'ambiance
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- Le gameplay au sens général
- Les bugs
- La répétitivité générale
- Durée de vie minime
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TECHNIQUE 2/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 0.5/5
GAMEPLAY 1/5
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