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Borderlands 2
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Borderlands 2Here we go again
Gearbox Software, dans sa grande mansuétude mais surtout après s’être bien rempli les poches avec le succès commercial de Borderlands, nous livre un second opus avec pour objectif de faire encore et toujours mieux. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, les développeurs reprennent la même formule hybride hack’n’slash-FPS basée à fond sur le loot pour tenter de séduire une nouvelle fois le public. Le studio a-t-il toutefois pêché par excès de confiance ? Réponse dans ces lignes.
Once upon a trashLe plot de départ de Borderlands 2 n’aura rien de dépaysant pour ceux qui ont déjà parcouru le premier opus. De retour sur Pandore, vous êtes un chasseur de l’arche fraîchement arrivé sur cette planète pourrie et rongée par le mal. Laquelle qui, comme à son habitude, n’a de cesse de vous tendre des pièges. Vous aurez, bien évidemment, le choix entre quatre héros : Zéro, l’assassin qui peut adopter une posture de tueur furtif comme celle d’un sniper à distance ; Maya, la sirène au crowd-control ; Axton, le commando muni de sa puissante tourelle portative ; et enfin Salvador, le Gunzerker aux deux armes qui défouraillent grave sa maman. Cela dit, si vous obtenez le DLC adéquat, vous gagnerez l’accès à une cinquième classe, la mechromancer, incarnée par Gaige qui peut invoquer un robot, Deathtrap. Une fois votre choix consciencieusement fait, vous êtes propulsés dans le jeu où une histoire de rébellion vous attend. En effet, Le Beau Jack de la société Hyperion s’est installé sur Pandore. Mais pas innocemment. Si son objectif affiché est de civiliser la planète pour une meilleure vie, l’antagoniste n’hésite pas à ravager le monde pour parvenir à ses fins, cela incluant la récolte d’éridium. L’éridium, c’est l’élément nouveau de ce Borderlands 2, puisqu’il fut découvert après que le chasseur de l’arche du premier opus ait ouvert la porte de l’arche. Il s’agit d’une source d’énergie alien bien pratique, et surtout qui vous servira de monnaie alternative en jeu pour upgrader les capacités de munition de vos armes. Le titre vous propose donc d’empêcher qu’Hyperion n’arrive à ses fins. Pour cela, il vous faudra rejoindre les forces organisées des pillards écarlates, menées par Roland.
Parce que oui, les quatre héros de Borderlands premier du nom sont de retour (Lilith, Mordecai, Roland et La Brute), non pas pour jouer un mauvais tour, mais bien pour vous aider à descendre Jack. On saluera ce petit caméo fortement appréciable qui de fait, participe grandement à l’immersion des joueurs qui se sont déjà frottés aux terres arides de Pandore. On peut même affirmer sans grande peine que le scénario de façon générale s’est amélioré avec ce Borderlands 2. La narration est plus rythmée, les personnages secondaires sont moins nombreux mais plus consistants, les dialogues sont un peu mieux écrits et la fin… est mieux mise en scène dirons-nous. Toutefois, cela n’en fait pas un scénario d’exception pour autant. Il y a de l’amélioration, certes, mais bien loin de Gearbox Software l’idée de faire du récit le moteur principal du jeu. Non, dans Borderlands comme dans Borderlands 2, c’est la coopération, l’obsession du loot et le fun pris en parcourant l’univers qui priment. Les développeurs ont-ils cependant réussi ces trois points ? That is the question!Dilemme donc. Commençons par le commencement. La montée en puissance dans Borderlands 2 est effective et elle est jouissive. Pas dur, oserais-je, puisque le système d’arbre de compétences et de loot bien gros et gras est repris à l’identique depuis Borderlands, où il était déjà diablement efficace. Comprenez que partout sur les maps se trouvent des camps d’ennemis à prendre d’assaut, et qu’au bout de ceux-ci se trouve systématiquement un ou des coffres qui récompensent très généreusement le joueur en armes diverses (fusil d’assaut, fusil sniper, mitraillette lègère, …). Parallèlement à cette upgrade matérielle constante, vous montez en niveau, acquérant des points de compétences destinés à être dispatchés dans trois arbres de compétence distincts. Libre à vous de vous spécialiser ou non, le fait est que les bonus sont assez importants à chaque niveau pour être directement ressentis dans la maniabilité. Vous pourrez même parfois apprendre quelques nouveaux skills spéciaux. Sur ces plans-là, rien ne change (ou presque) et le menu de jeu est toujours la même incroyable usine à gaz très peu ergonomique, répertoriant à la fois la carte, votre équipement, les quêtes, vos compétences et les points de brutasse. Kézako ? Une petite nouveauté de Borderlands 2. Elle consiste à vous accorder des bonus en fonction des défis que vous accomplissez au fur et à mesure de votre avancée. Ces défis sont pour la plupart très classiques : tuer tel nombre d’un type d’ennemis, faire tant de dégâts cumulés sur toute la durée du jeu, etc, il y en a pléthore. L’avantage de ce mécanisme c’est qu’il incite fortement à la course à l’accomplissement, au succès, puisqu’il est gratifié d’avantages directement appliqués in-game, comme un bonus de précision ou de santé.
Parlons-en justement du gameplay. Rien de sorcier ici. On évolue toujours à la première personne, façon FPS, en dézinguant un peu tout et n’importe quoi sur son passage. On note cependant des améliorations dans la gestion de l’action, dans la dynamique des ennemis. Leur IA a en effet été sensiblement améliorée. Ils se planquent, esquivent et visent mieux. Le level-design aussi a subi un petit coup de polish puisque l’architecture des camps de bandit est un peu plus complexe et élaborée. On regrettera néanmoins que cette amélioration s’accompagne d’un lag de l’affichage des textures assez flagrant à chaque nouvelle entrée dans une zone. A sa décharge, Borderlands 2 fait tout de même l’effort de varier ses environnements contrairement à son aîné qui paraissait très monotone. Bien, mais a-t-il su rendre leur exploration divertissante ? Pandore, sweet PandoreNe nous le cachons pas, les deux éléments qui caractérisaient très fortement l’univers de Borderlands étaient son humour très contrasté et la patte délicieusement cartoon de ses décors. Que les fans se rassurent, les deux sont bel et bien présents dans ce Borderlands 2. Parcourir Pandore est donc toujours aussi agréable. Encore faut-il que les quêtes qui jonchent vos pérégrinations soient dignes d’intérêt. Et sur ce point-là, on ne saurait être catégorique. On retrouve en effet de tout dans cette cuvée Borderlands 2. Autant certaines missions s’avèrent délicieusement décalées et nous font découvrir de nouvelles zones que l’histoire ne nous donne pas l’occasion d’explorer, autant une bonne flopée de quêtes sont chiantes à mourir et ne consistent qu’en du bashage pur et dur d’ennemis. Cerise sur le gâteau, elles se permettent de nous faire retraverser les régions que l’on vient tout juste de visiter avec le scénario, faisant du coup un peu redite.
Une incartade en partie rattrapée par le travail fait sur les environnements, plus riches et foisonnants que dans Borderlands. Et on croirait que les développeurs de chez Gearbox se sont faits plaisir puisqu’ils ont également mis le paquet sur la retranscription de l’ambiance, un peu plus héroïque que celle du premier opus, mais surtout plus élaborée. La bande-son est de toute évidence plusieurs crans au-dessus de ce qui avait été composé pour Borderlands. On pourrait presque l’apprécier en dehors du jeu. Grosse fausse note cependant, lorsqu’à certains moments le jeu tente de se prendre au sérieux, à grands renforts d’ambiance triste, dramatique et de dialogues trop sérieux. Le paradoxe que cela crée avec l’univers global de Borderlands 2 décrédibilise totalement ces passages et le joueur ne sait plus trop quoi en penser. Lend me your handPetite note pour vous parler brièvement du mode coopération. Tout d’abord, il est fortement conseillé de s’atteler au jeu avec un ou des potes, pour beaucoup plus de fun. Faites toutefois attention, le splitscreen ne peut se faire qu’à deux et l’optimisation de l’interface n’est pas fantastique, voire très nulle. Ensuite, Gearbox a eu la bonne idée de mettre à disposition deux véhicules cette fois-ci pour faciliter les déplacements des joueurs. Enfin, le multi n’a pas perdu de sa saveur puisque les héros se complètent vraiment bien et les ennemis – donc le loot – sont multipliés par le nombre de joueurs en jeu.
Borderlands 1.5 ? Car c’est en effet la question que l’on se pose pendant tout le jeu. Où est passée l’innovation ? Les idées fraîches ? Certes reprendre la formule de Borderlands est une bonne idée pour avoir un jeu solide et qui plaira, mais durant tout le jeu, on a l’impression de parcourir un Borderlands 1.5 qui n’étonne en rien. Alors oui, tout est un petit peu « upgradé », peaufiné et bien fini. Cependant lorsque l’on a déjà fait le tour de Borderlands, on se demande quelque peu quel est l’intérêt de cette séquelle. Un essai pour s’assurer de la pérennité de la formule avant un Borderlands 3 un peu plus couillu ? Peut-être. Toujours est-il que pour l'initié le sentiment de découverte est gravement absent, alors qu’il faisait une grande partie du sel de Borderlands. C’est très regrettable. En bref, Borderlands 2 est une valeur sûre du fun entre potes. Avec son univers déjanté, ses décors variés et sa finition presque impeccable, il promet de vous accrocher pendant une bonne trentaine d’heures. On peut toutefois lui reprocher quelques ralentissements intempestifs et la trop grande impression de rejouer au précédent opus. Fort heureusement il fait mieux que Borderlands en améliorant à peu près tous les points sur lesquels ce dernier pêchait. En attendant Borderlands 3…
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