Ça c'est sûr, Jade Empire ne se passe pas au fin fond de l'Europe. Dans un monde alternatif au nôtre mais similaire (comme en atteste la présence d'un étranger européen) c'est dans ce qui serait la Chine ancienne que le jeu puise intégralement son essence. Mythe, végétation, reliefs, mode vestimentaire... tout ou presque y passe et ce n'est pas pour le déplaisir du joueur. C'est dépaysant et rappelle parfois la dernière partie de Shenmue 2 pour l'ambiance (en plus mystique). Sauf que là c'est tout le temps !! Il est clair que le monde du jeu ne peut que plaire au joueur (sauf si celui-ci est allergique à l'orient).

La première chose à faire dans ce jeu, c'est le choix du héros. Plusieurs sont proposés autant masculins que féminins. Qu'est-ce-que ça change me direz-vous ? Comme dans Star Wars KOTOR des dialogues varient et pour l'avoir fini avec un avatar mâle, je pense que les fins aussi. Les fins me direz-vous ? (je vois que tu suis ami lecteur !!) Encore une fois, comme dans KOTOR (les deux jeux sont de Bioware) l'alignement du héros change en fonction des actions effectuées et des réponses données aux multiples questions des PNJ du jeu. On en déduit donc que les fins diffèrent suivant l'alignement et de la façon de parler à vos compagnons (j'ai fini le jeu en me mariant avec une princesse devenant ainsi roi). Chaque avatar possèdent ses propres aptitudes (rapide, fort ou magicien) en fonction des styles de combats qu'il possède. Mais libre à vous de prendre un tel pour son design et d'en changer l'aptitude car une option de personnalisation est proposée. Une fois ceci terminée, l'aventure débute. Rapidement, un combat d'entrainement s'engage servant autant au scénario que de tutoriel.

Car des combats, Jade Empire en regorge. En temps réel, le héros possède un coup rapide, un puissant, une garde et un mode concentration qui a pour effet de ralentir le temps autour de vous. A cela, s'ajoute le soin à base de chi (le mana habituel des RPG), les frappes de chi qui octroient des dégâts supplémentaires aux attaques de bases, les attaques de zone si le héros est encerclé et les esquives (roulade et salto). Heureusement, la maniabilité est vraiment bonne et passer d'un style à l'autre, à l'aide de la croix multi-directionnelle, devient vite instinctif. Les animations diffèrent d'un style à l'autre, on assiste alors à des affrontements vraiment dynamiques et assez sanglants : des sortes de fatalités sont accessibles en combinant certains styles. Ces derniers sont classés en 4 classes : combat à mains nues, armé, à base de sort magiques ou de transformations. Utiliser une arme fait baisser la jauge de concentration, les frappes de chi, les styles magiques et les transformations diminuent la jauge bleue de chi. Si au début le héros combat seul, rapidement il sera rejoint par des alliés PNJ qui formeront son équipe. PNJ ? Et bien oui, le joueur ne dirige pas ces combattants qui agissent d'eux-mêmes. Le seul domaine où vous pouvez interagir avec eux c'est dans leurs attitudes. Pas de quoi sauter au plafond, seul 2 choix sont proposés. Glups !! On est loin d'un Star Ocean. En mode attaque, ils combattent à vos côtés s'occupant et attirant à eux des ennemis. En mode soutien, ils vous font profiter de divers bonus tels que regain de vie ou de chi par exemple. Certains de vos compagnons ne peuvent servir que dans l'un de ces 2 modes, comme le boulanger, qui ne peut être qu'en soutien, vous octroyant une nouvelle technique. Sachez aussi que vos alliés ne meurent jamais, ils reviennent à la vie en fin de combat.

L'exploration prend aussi une part importante dans le jeu. Assez linéaire toutefois, cette phase ne propose pas un monde vaste comme dans Zelda (pour comparer à un jeu du même style) mais se rapproche plus de Fable et ses portails qui relient les zones. En effet, l'histoire se découpe en plusieurs ; actes ; qui sont autant d'endroits où l'aventure vous attend. Une fois les conditions scénaristiques principales réunies, vous pouvez passer à l'acte suivant tout en gardant à l'esprit que le héros peut revenir sur les lieux déjà visités (à 2-3 exceptions près) pour achever les quêtes secondaires le cas échéant. Dans cette phase, c'est le bouton A qui servira le plus car lui seul sert aux interactions diverses (PNJ et décors). Les déplacements entre ces actes se font en engin volant, prétexte à un shoot'em up ma foi bien sympa (et rejouable à partir de l'écran-titre).

Ou quand on appuie sur START en cours de jeu. C’est dans le menu ainsi ouvert que le joueur peut distribuer ses points d’expériences à chaque passage de niveau. Car c’est le joueur qui décide quel attribut augmenter (corps, esprit ou raison) à l’inverse d’un RPG comme Final Fantasy où à tel niveau correspond l’augmentation de telle et telle caractéristique. On peut aussi augmenter sa maîtrise dans tel ou tel style, accéder aux listing des quêtes, sauvegarder ou charger une partie et enfin entrer dans le menu des options. C’est aussi là que se trouve la partie réservée à l’équipement... et là attention surprise (et déception pour certains !!).
En effet pas l’ombre d’une armure, d’un casque ou d’une arme arrggh !! Il faut savoir que durant le jeu, le héros découvrira une amulette lui permettant de booster certains attributs au moyen de gemmes. Ces gemmes influent sur la puissance, le mental, l’expérience gagnée lors des combats et plein d’autres choses. On peut donc les considérer comme autant d’équipements différents à glaner ici ou là. En ce qui concerne les armes, on peut être moins indulgent. 2 armes différentes dans tout le jeu... Oui vous avez bien lu. Et encore, si au début du scénario on vous laisse le choix entre l’épée et la lance, il faut savoir qu’il sera définitif. Pas question au cours du jeu de manipuler une autre arme que celle de départ : frustrant même si, là encore, on peut obtenir différents styles de combat.

Si l’ambiance orientale est excellente, elle est aussi bien rendue par les graphismes. Les décors sont très beaux variant suivant le cycle jour/nuit, fourmillent de détails et les protagonistes bien détaillés, on est loin de KOTOR même si la XBox peut mieux faire (Sudeki, Fable ou Ninja Gaiden dans un autre registre). Musiques et bruitages d’ambiances sont aussi de bonnes factures quoiqu’un peu classiques et le doublage se trouve être convaincant malgré quelques erreurs de tons. C’est sûr que dans ce domaine d’énormes progrès ont été effectués depuis les premières traductions françaises (Landstalker ou l’inusable FF7 ah, ah !) et les premiers doublages (Tao Feng risible et donc hilarant, Metal Gear Solid et j’en passe). L’animation n’est pas en reste, tout étant très fluide. Mais techniquement, Jade Empire n’est pas parfait ne serait-ce qu’à cause de ses temps de chargements non seulement nombreux mais surtout TRÈS longs par moments (plus long que dans KOTOR : arrrrggggghhh). A titre d’exemple, dans l’arène (notez que ce lieu devient un incontournable des RPG récents : Fable, Oblivion, Kingdom Hearts...) il y a un loading de 1 minute avant ET après chaque combat qui ne dure rarement plus de 5 minutes : nul !!! Voilà qui entache un tableau technique qui s’annonçait excellent.

Après, il faut aussi adhérer au design des protagonistes. Réaliste dans leur traitement, on est loin du style manga si cher à beaucoup de gens. Pourtant rien n’est rebutant et vos compagnons sont même attachants, chacun possédant une histoire sympa que l’on découvre en discutant avec eux ou encore en les ayant comme compagnon à des moments-clés du jeu. Enfin, qui dit bon RPG dit scénario. Si celui de Jade Empire semble banal au départ, de nombreux rebondissements viendront constamment le relancer. Et c’est là que se trouve la plus grande force de Jade Empire : son rythme (ah satanés chargements...). En effet, l’histoire se trouve relancée de manière à éviter l’ennui (via des situations excellentes) pour s’achever sur un final tonitruant. Pas de longueurs inutiles pour rallonger artificiellement le temps de jeu qui, il faut bien le dire, se trouve assez court dans Jade Empire. 15 heures pour pratiquement tout faire c’est peu et on en redemanderait bien volontiers malgré la linéarité du titre. Reste après à dénicher les bonus cachés qui débloquent les mini-jeux mais rien de bien folichon.

Zio 11/06/2006

Ambiance Design Scénario

La jouabilité (chargements) Trop court

TECHNIQUE 4/5 BANDE SON 4/5 SCENARIO 5/5 DUREE DE VIE 3.5/5 GAMEPLAY 3/5